La métamorphose du "je" en littérature

Au XIXe siècle, certains auteurs mettent en avant des personnages en proie à un mal qui les dévore, créant au fur et à mesure de l'histoire une transformation intérieure. Le mouvement romantique, qui se développe à la fin du XVIIIe et durant la première moitié du XIXe siècle dans toute l'Europe, introduit l'image du héros romantique.

Définition: Le héros romantique est un homme sensible, en proie à son destin, qui tente la fuite en vain et ne trouve pas sa place dans la société.

Dans les romans ou pièces de théâtre, le héros sombre subit une transformation. Par exemple, dans "Lorenzaccio" d'Alfred de Musset, un drame romantique relatant l'histoire d'Alexandre de Médicis tué par son cousin Lorenzo.

À la fin du XIXe siècle, on trouve de plus en plus de récits fantastiques dans lesquels les héros ont le sentiment de se métamorphoser, comme dans "Le Horla" de Guy de Maupassant.

Vers l'altérité

La littérature permet l'altérité, c'est-à-dire l'accès à un autre "moi" qui peut aider à comprendre qui je suis.

Vocabulaire: L'altérité est une notion philosophique qui met en évidence l'idée que chaque être humain dispose de la conscience de soi, capable de se saisir comme un "je" pensant, un "je" sujet.

Dans une lettre adressée à Paul Demeny, Arthur Rimbaud formule la phrase énigmatique "Je est un autre". Il associe le "moi" à l'altérité et donne une nouvelle conception du sujet qui ne serait pas maître et qui n'est pas en adéquation avec son moi. Friedrich Nietzsche développe un concept similaire.

Les trois parties de l'inconscient

Sigmund Freud découvre l'inconscient, ce qui révolutionne la perception de l'humain au XXe siècle. Il estime que la structure de l'inconscient est divisée en trois parties :

1. Le "ça" : libido, énergie sexuelle, pulsions de vie et désirs
2. Le "moi" : la morale, les tabous et les interdits
3. Le "surmoi" : partie qui gère les deux autres, souvent en opposition ou en conflit

Définition: L'inconscient représente ce qui échappe à la conscience, les désirs inavoués ou refoulés que notre conscience refuse mais que notre inconscient accepte.

De l'inconscient à la psychanalyse

Freud soutient que l'inconscient aide à comprendre ce que l'on est et montre que les êtres humains peuvent avoir un comportement hystérique car ils ont une double conscience.

Highlight: La psychanalyse est une méthode médicale thérapeutique développée par Sigmund Freud pour soigner les personnes atteintes de névroses.

L'hypnose démontre la division entre conscience et inconscience. Freud développe la psychanalyse à travers l'étude de cas théoriques pour expliquer et interpréter le psychisme et les troubles présents en chaque être humain dans ses études sur l'hystérie.

L'expérience de la folie

La perception de la folie a évolué au fil des siècles :

• Au Moyen Âge, la personne folle était considérée comme possédée
• Au XVIe siècle, elle est vue comme une personne souffrant de troubles intérieurs

Honoré de Balzac a fait de nombreuses lectures sur l'aliénation mentale. Dans son œuvre "La Recherche de l'Absolu", il tente de mettre en application certaines théories sur la folie.

Quote: Dans "Le Gai Savoir", Nietzsche estime que l'expérience de la folie peut permettre de donner accès au moi.

Pour Freud, la folie est une véritable maladie qu'il est possible de guérir, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles approches thérapeutiques et à une compréhension plus profonde des métamorphoses du moi.

La subjectivité dans l'Antiquité : l'humain, un être pensant

Dans l'Antiquité, l'être humain est considéré comme un être pensant doté d'une subjectivité qui lui est propre. Le dialogue philosophique illustre cette conception, mettant en scène des échanges entre deux personnes pour accéder à une forme de vérité par le biais de questions et de réponses.

Définition: La subjectivité est l'attitude développée par l'humain lui permettant d'émettre un jugement personnel.

Vocabulaire: La conscience est l'appréhension directe par un sujet de ce qui se passe en lui et hors de lui.

Être conscient de soi implique la faculté de comprendre ses pensées, ses actes, ainsi que de percevoir et comprendre le monde environnant. Socrate, célèbre pour ses dialogues philosophiques, permet aux hommes d'accéder à leur conscience et de se définir comme êtres pensants à travers ses questionnements.

La subjectivité au XVIIIe siècle : la conscience de l'homme

Au XVIIIe siècle, la subjectivité de l'homme est définie comme sa capacité à dire "je", reflétant la conscience qu'il a de lui-même. Cette idée est défendue par René Descartes, qui affirme que chaque être humain dispose d'une âme, "une chose qui pense".

Highlight: Emmanuel Kant considère la conscience comme une synthèse de toutes les représentations du moi.

Pour Kant, l'humain se définit par sa capacité à posséder le "je", insistant sur le fait que la personne est consciente. Cette conception élève l'être humain à un rang supérieur dans la pensée kantienne.

La subjectivité au XIXe siècle : une perception partielle de la conscience

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, émerge l'idée que l'humain n'a qu'une perception partielle de sa conscience. Henri Bergson, dans son ouvrage, démontre que l'homme perçoit une réalité qui n'est qu'une ombre de lui-même, n'ayant pas conscience de lui dans sa globalité.

Example: Pour Bergson, l'art permet à l'homme d'avoir pleinement conscience de lui-même.

Le genre autobiographique

L'autobiographie naît au XVIIIe siècle avec Jean-Jacques Rousseau et se développe tout au long des XIXe et XXe siècles en France. Ce genre littéraire permet un récit rétrospectif de sa propre existence et une introspection.

Quote: Dans les "Confessions", Rousseau établit un pacte autobiographique, s'engageant à dire la vérité sur son existence.

La sincérité, définie comme l'engagement à dire ce que l'on sait ou pense être vrai, devient un élément central de l'autobiographie.