Philosophie du progrès technique
Le progrès technique peut être défini comme l'ensemble des savoir-faire permettant de transformer la nature pour l'adapter aux besoins humains. Cette évolution technique soulève des questions fondamentales sur notre rapport au travail et à la liberté.
Pour Hegel, la technique sert d'intermédiaire entre l'homme et la nature. Si elle nous libère du travail physique, elle risque paradoxalement de nous priver d'un moyen essentiel de prendre conscience de notre humanité. Le travail, bien que pénible, est nécessaire à notre développement spirituel selon sa Phénoménologie de l'esprit.
Marx adopte une position critique envers certaines formes du progrès technique. Il considère que dans le contexte industriel, l'ouvrier devient la concrétisation d'une domination économique et sociale. La technique, qui devrait faciliter le travail, peut aussi déshumaniser l'homme en le réduisant à un simple rouage de production.
💡 La question "La technique nous rend-elle plus libre?" reste centrale en philosophie : si les robots assurent les tâches pénibles, le temps libéré peut permettre le développement personnel, mais la mécanisation peut aussi nous aliéner.
Le progrès technique offre théoriquement un gain de temps et de productivité qui pourrait libérer l'humain du travail contraignant. Ce temps gagné—ce que les Grecs appelaient "skole" (loisir studieux)—pourrait être consacré au développement personnel et à l'épanouissement individuel, comme le suggère Bergson dans L'Évolution créatrice.
Les effets négatifs du progrès technique sur l'emploi sont également à considérer. La révolution informatique augmente notre autonomie mais réduit aussi certaines formes d'intervention humaine, ce qui soulève des questions sur l'avenir du travail et la place de l'homme dans un monde de plus en plus automatisé.