La technique face à la nature : menace ou symbiose ?
La technique moderne constitue un danger potentiel pour la nature et les êtres vivants. L'homme, après avoir observé et dominé la nature, se retrouve submergé par sa propre création technique. Hans Jonas, dans Une éthique pour la nature, souligne ces conséquences désastreuses, comme l'illustre tragiquement l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986, qui a dévasté l'environnement sur 100 km et causé des centaines de morts.
Pour dépasser cette opposition apparente entre nature et technique, il convient de redéfinir ces concepts. La technique est devenue l'environnement même dans lequel l'homme évolue. Hannah Arendt, dans Condition de l'homme moderne, met en évidence cette adaptabilité humaine aux milieux artificiels comme les mégalopoles. Le film Les Temps Modernes de Charlie Chaplin illustre comment les machines peuvent finir par dominer ceux qui les ont créées, suggérant que l'homme doit désormais s'adapter à la technique.
La nature elle-même peut être considérée comme technicienne. Comme le défend Dominique Lestel dans Les origines animales de la culture, l'homme n'est pas le seul animal à développer des techniques. L'exemple des macaques japonais qui lavent leurs fruits et transmettent ce savoir-faire à leur progéniture démontre l'existence d'une technique animale. Il faut toutefois distinguer l'instinct comportementinneˊ de la technique savoir−fairetransmis.
💡 À retenir : La dissertation sur la technique ne consiste pas à trancher définitivement entre nature et culture, mais à comprendre leur relation dialectique. La technique n'est ni totalement naturelle ni complètement artificielle - elle représente plutôt une médiation complexe entre l'homme et son environnement.