L'évolution des critères de l'œuvre d'art
Traditionnellement, une œuvre d'art se caractérise par la recherche de la beauté, son unicité, son exposition dans des lieux dédiés, la signature de l'artiste et son inutilité pratique. Cependant, ces critères ont été remis en question par l'évolution des techniques artistiques et de la société.
Walter Benjamin, dans L'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, montre comment les techniques modernes de reproduction et de diffusion font disparaître l'unicité de l'œuvre d'art.
Exemple: Les reproductions des Ménines de Diego Velázquez, autrefois uniquement visibles au musée du Prado, sont aujourd'hui largement accessibles.
Cette démocratisation de l'art s'accompagne d'une perte de "l'aura" de l'œuvre, c'est-à-dire l'expérience intime de la rencontre entre le spectateur et l'œuvre originale.
Face à ces changements, l'attention se porte davantage sur les intentions de l'artiste. Harold Rosenberg, dans La Tradition du nouveau, évoque un processus de "dés-esthétisation" et de "dé-définition" de l'art, où la recherche de nouveauté prime sur toute autre règle.
Highlight: L'art contemporain remet en question les critères traditionnels de l'œuvre d'art, privilégiant l'innovation et l'intention de l'artiste.
Enfin, certains artistes considèrent l'art comme un outil de changement social, utilisant leurs œuvres pour diffuser de nouvelles idées et influencer la société.
Exemple: Victor Hugo, avec Les Misérables, utilise la littérature comme moyen d'engagement social et politique.
Cette évolution de la conception de l'art reflète les changements sociaux et technologiques, tout en maintenant son rôle central dans l'expression humaine et la réflexion philosophique.