Nature et Technique
La maîtrise de la nature
L'homme modifie les lois naturelles dans deux dimensions :
- Le monde extérieur (environnement physique)
- Lui-même (son propre corps et esprit)
Ces modifications visent généralement un certain progrès ou une amélioration.
Selon Descartes, la science doit permettre aux hommes de devenir "maîtres et possesseurs de la nature" grâce à la connaissance de ses lois. Cette perspective a conduit à de nombreux progrès pour :
- Lutter contre les maladies
- Se protéger des catastrophes naturelles
- Combattre le vieillissement
Concept philosophique : La vision cartésienne de la maîtrise de la nature a fondamentalement influencé le développement scientifique et technique occidental.
Rousseau reconnaît également que l'homme a inventé des outils pour s'adapter à une nature changeante et parfois hostile.
Cependant, cette maîtrise peut se transformer en domination problématique. Rousseau suggère que le progrès technique peut engendrer une décadence morale : l'homme, devenu supérieur aux animaux grâce à ses outils, cherche par orgueil à dominer tant les animaux que ses semblables.
Le respect de la nature
La nature inspire un certain respect, notamment :
- Chez les poètes romantiques qui célèbrent sa beauté créatrice
- Pour Kant, qui place les beautés naturelles au-dessus des beautés artistiques
Face aux conséquences écologiques de notre volonté de maîtrise, plusieurs philosophes ont lancé des alertes :
- Heidegger critique notre façon de soumettre la nature aux règles de productivité et de rentabilité, ce qui épuise les ressources
- Hans Jonas défend l'idée que l'homme doit protéger la nature pour les générations futures
Réflexion éthique : La différence essentielle entre l'homme et l'animal s'accompagne d'une responsabilité particulière envers la nature, exigeant que nous développions une éthique du respect environnemental.
C'est à la morale (valeurs du bien) et à la politique (lois et droits) d'établir un devoir de respect envers la nature, équilibrant ainsi notre capacité technique et notre responsabilité éthique.