La permanence du sacré
Regarde autour de toi : même sans religion, on attribue un caractère sacré à des objets (le drapeau), des personnes (les leaders politiques), des souvenirs. Le sacré ne disparaît pas, il se transforme.
Mircea Eliade montre que les sociétés désacralisées conservent des rites similaires à ceux des religions. Barthes prend l'exemple génial de la Citroën DS : par son apparence et ses performances, elle acquiert un caractère quasi-sacré !
L'exemple du Panthéon est parfait : d'abord église au 18ème siècle, il honore aujourd'hui les grands hommes de la nation (Hugo, Jaurès). Le bâtiment garde son sens sacré mais sert l'unité civique.
Ces substituts de la religion montrent que l'homme a toujours besoin de transcendance, qu'elle soit religieuse ou civique.
À retenir : Le sacré ne disparaît jamais vraiment : il se déplace des objets religieux vers des symboles civiques ou culturels.