Philosophie /
l’art
l’art

l’art

Sacha Dufeu
30 Abonnés
20
Partager
Enregistrer
fiche de révision sur l’art
Tle
Fiche de révision
Introduction: Définition : CHAPITRE 3 - L'ART Art (vient du grec tekhnê) : désigne aussi bien la technique, le savoir-faire, la création artistique ou encore la création du beau. L'art peut aussi s'ajouter ou se substituer à la nature. Il peut aussi s'entendre dans le sens quelquefois péjoratif d'artifice. Le beau : un objet ou un être vivant correspondant à un type idéal défini ou qui porte à un haut degré ses valeurs intrinsèques ulière/ propre à lui-r me). Le beau provoque le sentiment esthétique. L'esthétique (étymologiquement aisthêtikos): signifie ce que le sens peut percevoir. L'esthétique est une branche de la philosophie ou on étudie la sensation, le sentiment ou les conditions du beau. 1) L'artiste et l'artisan L'artisan va créer quelque chose d'utile pour la société alors que l'artiste, avec son œuvre d'art, vise généralement une utilité salutaire (quelque chose qui va aider l'artiste pour mieux se connaître). Utilité salutaire : quelque chose qui s'oppose à une utilité pratique et c'est plutôt une utilité personnelle, besoin spirituel. Une œuvre d'art n'a pas de fonction pratique et répond à un besoin spirituel alors que l'objet fabriqué par l'artisan répondra à des besoins plus primaires ou secondaires. Très souvent, l'artiste va faire apparaître à travers son œuvre une émotion esthétique qui produit le beau, chez l'artisan on...
Apprendre avec plaisir grâce à nous

Apprends avec plus de 620.000 notes d’étude des meilleurs élèves !

Apprends ensemble avec d'autres élèves et aidez-vous mutuellement.

Obtiens de meilleures notes sans trop d'efforts !
Télécharger l'application
Légende alternative :
peut trouver l'objet beau ou bien fait mais cela n'aura pas le même effet (ce n'est pas son but premier). L'autre différence entre l'artiste et l'artisan concerne le processus de fabrication : l'artisan reproduit des objets utiles grâce à une formation (qui peuvent être beaux), alors que l'artiste produit un objet beau sans pour autant avoir de règles précises (il nuit son imagination et son talent qui font l'oeuvre d'art, sans que des règles soient données). Il n'y a pas de modèle précis pour faire une œuvre d'art. Alain (1868-1951) Pour Alain, l'artisan et l'artiste sont éloignés sur certains points et proches sur d'autres, leur point commun vient du travail de la matière → ex : le sculpteur travaille le marbre avant de faire parler son talent d'artiste (nécessite d'abord le travail de la matière avant de faire parler son talent) → il va faire remarquer la différence importante entre l'artiste et l'artisan : l'artisan part de la pensée de l'objet et ensuite applique le schéma de réalisation alors que l'artiste n'a pas d'idée précise du résultat final au début de son travail → ex : le peintre n'a pas l'image précise de son oeuvre finale, il suit son talent et son imagination. 2) L'inspiration de l'artiste Kant (1724-1804) Pour lui, les artistes susceptibles de produire de la beauté sont des génies (= celui qui est capable de créer quelque chose de totalement nouveau). Selon lui, le génie est celui qui va créer des formes susceptibles d'être imitées, sans se référer à quelque chose de déjà existant. Le génie de l'artiste ne s'enseigne pas. Selon Platon (-428; -348), les artistes sont des illusionnistes. Pour lui, il existe un monde des Idées (lieu où toutes les idées premières sont présentes) → monde intelligible (ce n'est pas un monde accessible physiquement mais seulement à travers la pensée) Pour Platon, le peintre ne se base pas sur l'idée originelle qui vient du monde des idées mais sur la copie de l'idée (le lit du menuisier). Les idées premières viennent du monde de la divinité (elle place l'idée première dans le monde des idées). Et donc l'artisan est l'un des mieux placé pour y accéder alors que l'artiste, lui, va être considéré comme trompeur/ illusionniste pour Platon. I-Doit-on considérer l'art comme une imitation du réel ? A) L'imitation dans l'art nous rapproche du réel Aristote (-385 ; -322) pour lui, l'art est mimesis, c'est-à-dire une imitation du réel par représentation. Cette imitation du réel nous rapprocherait de la réalité. Toute connaissance humaine commence par l'imitation comme on le voit chez les petits enfants. → cette imitation va nous permettre de mieux connaître le réel car en essayant de le reproduire nous allons le percevoir dans ses moindres détails ou d'une nouvelle façon qui nous rapproche de la réalité. → c'est l'art qui va donner à la nature sa beauté Aristote voit à travers l'art l'appa ître alors que Platon y voit l'illusionnisme ou la tromperie. B) L'imitation doit-être dépassée pour parler d'oeuvre d'art Hegel (1770-1831) évoque l'exemple du portrait → on pourrait considérer le portrait comme une simple reproduction/imitation de la personne assise devant le peintre mais si on veut parler d'œuvre d'art il faut aller bien plus loin : Le tableau doit exprimer l'individualité du personnage. On ne doit pas se contenter de reproduire la silhouette de l'individu, on doit lui donner vie. Il y a tout un décor voire tout un contexte à ajouter et d'autres significations dans la position, les habits qui vont permettre d'identifier l'individu. Ex: portrait de Charles Quint peint par Titien (XVIè siècle) → la main gantée proche d'une main nue signifie une maîtrise de soi et des autres (remarque de Panofsky XXe siècle). On ne doit pas reproduire l'individu à l'identique mais plutôt faire ressortir la particularité de son esprit. Le portrait doit donner vie au personnage/ à l'individu. II) Existe-t-il des règles du beau ? A) Oui, le jugement de la beauté devrait exiger l'accord de tous Kant (1724-1804): la beauté devrait exiger l'accord de tous l'agréable c'est ce qui apporte un plaisir et donc c'est un jugement individuel qui met en avant nos goûts et qui n'implique pas d'être le jugement de chacun → “ à chacun ses goûts “. → les individus entre eux n'ont pas la même sensibilité → quand on dit d'un objet qu'il est beau, on fait plus que donner un avis puisque pour Kant la beauté est dans l'objet, c'est une caractéristique de l'objet et donc à travers cela, nous ne sommes plus dans le jugement de ce que provoque cette oeuvre (sentiments, goûts). On va vouloir que chaque individu reconnaisse cette beauté dans l'objet car celle-ci est une simple caractéristique de l'objet comme un autre. Par conséquent, si l'individu ne reconnaît pas cette beauté, cela remet en cause notre perception de l'objet. Cela est parfois inconscient mais nous donnons à la beauté un sens universel et nécessaire contrairement à l'agréable qui est totalement subjectif. On recherche l'accord des autres à travers la beauté ce qui mène à l'universalité car on l'exige chez tous les autres. → “ Est ce que le goût esthétique se construit ? " ; " Peut-on l'acquérir grâce à une éducation ?" Il n'y a pas de réponse précise, les deux se défendent. Si on défend le oui, on peut tomber dans une vision élitiste de l'art. On peut affirmer qu'il faut une certaine approche culturelle pour saisir au mieux la beauté d'une œuvre d'art. Si on défend le non, on évoque la sensibilité personnelle sans le sens où nous n'avons pas besoin de connaître/ comprendre une œuvre d'art pour l'apprécier. B) Mais il reste difficile de définir des règles précises Descartes (1596-1650): →on ne peut pas universaliser le beau comme l'agréable car ils viennent de jugements individuels → la beauté n'est pas une propriété de l'objet mais un rapport positif ou négatif entre le sujet/ l'individu dans sa capacité de juger et l'objet sensible (que nos sens peuvent percevoir) si on définit des règles du beau, certains styles ou oeuvres risquent d'être exclus car ils sont considérés comme laids si il y a des règles du beau, le jugement individuel n'a plus d'importance/ d'intérêt dans l'art → le laid est considéré comme la négation du beau Idée d'Adorno (1903-1969): → c'est une erreur de considérer le laid comme une chose qui ne serait pas de l'art →il faut être naïf pour croire que le laid est seulement ce qui n'est pas travaillé, non organisé, brut ou immédiat 1 : Le temps et les vieilles de Goya (espagnol, 1746 - 1828) Goya veut montrer la vieillesse comme un naufrage des corps et spécialement les visages. 2: Le vieux couple de Passarotti (italien, 1529 - 1592) Passarotti met en avant une forme de laideur des traits du visage pour faire de la caricature. 3: Le portement de Croix par Bosch (hollandais, 1450 - 1516) Bosch exprime par la laideur des risques, les âmes qui sont dévorées par le vice. 3 visages en bas à droite = concours de laideur (qui sera le plus ...) Le laid peut avoir aussi plusieurs/ différents objectifs, on peut vouloir représenter quelque chose qui paraît repoussant ou alors faire de la satire (vice, vieillesse). Le laid ne veut pas dire et depuis toujours que l'artiste a raté son œuvre puisque son utilisation vise un objectif précis. Selon Adorno, exiger des règles du beau c'est aussi définir ce qui est laid, ceci est donc contre-productif de l'art. Une œuvre qui représente la laideur nécessite autant de technique et de talent qu'une œuvre plus classique. III - Quel peut être le rôle de l'art A) Une mission morale et politique Albert Camus (1913 - 1960): → l'artiste doit s'engager auprès des hommes mais jamais au service des idéologies ou des pouvoirs. Camus distingue l'engagement de la propagande pour Camus, l'art engagé est un mélange entre la recherche de la beauté et l'expression des souffrances aux joies communes. l'artiste engagé doit suivre des valeurs : la vérité et la liberté → l'artiste ne peut pas avoir comme seul objectif la dimension ludique, il doit être au service de ceux qui subissent l'histoire. l'artiste voit la vérité nue et sans voile et donc c'est pour cela qu'il doit avoir le rôle de représenter l'histoire l'art poursuit un objectif commun avec le philosophe : éveiller les consciences mais il le fait par d'autres moyens. B) Un rôle primordial dans la culture humaine Hannah Arendt (1906 - 1975): le principe même de la culture humaine selon Arendt est d'édifier un monde stable (créer une cohésion globale pour stabiliser le monde global). → selon elle, l'art joue un rôle de premier plan dans ce principe de stabilisation. la culture actuelle n'est que divertissement et consommation alors que l'art a un autre rôle à jouer. les œuvres sont permanentes et elles ont une certaine indépendance. → l'art a longtemps été relié à la religion dans l'histoire et quand il y a eu cette rupture, l'art a continué à évoluer, il ne s'est pas éteint. → l'œuvre d'art n'a pas d'utilité pratique/ immédiate, son but est de devenir permanente en s'isolant du contexte utilitaire du quotidien. la finalité d'une œuvre d'art ne l'amène pas à la destruction. → l'art va permettre d'édifier un monde stable à travers la culture. L'œuvre d'art peut atteindre la permanence à travers les siècles et ne doit pas s'abaisser à un simple divertissement.