La philosophie des Lumières nous offre des perspectives fascinantes sur la nature du langage animal et humain.
La compréhension du langage animal selon Montaigne révèle une vision nuancée où les animaux possèdent une forme de langage sophistiquée. Selon lui, les animaux communiquent entre eux de manière complexe, utilisant des sons, des gestes et des comportements spécifiques qui constituent un véritable système de communication. Il observe notamment que les différentes espèces développent des "dialectes" propres et peuvent même apprendre à comprendre les signaux d'autres espèces, suggérant une capacité d'adaptation et d'apprentissage.
La communication animale et instinct chez Rousseau s'inscrit dans une perspective différente. Pour lui, la communication animale est principalement guidée par l'instinct et les besoins immédiats, comme la survie, la reproduction et la recherche de nourriture. Cette communication, bien qu'efficace, reste limitée à l'expression des besoins primaires et des émotions basiques. Rousseau souligne toutefois que cette forme de communication n'est pas moins valable que le langage humain, mais simplement différente dans sa nature et ses objectifs.
Les différences entre le langage humain et animal selon Descartes établissent une distinction fondamentale. Pour Descartes, le langage humain se distingue par sa capacité à exprimer des concepts abstraits, à formuler des raisonnements complexes et à communiquer des idées qui dépassent le cadre de l'expérience immédiate. Il considère que les animaux, bien qu'ils puissent émettre des sons et montrer des signes de communication, ne possèdent pas la faculté de langage au sens propre, car ils ne peuvent pas organiser leurs pensées de manière rationnelle ni exprimer des idées abstraites. Cette vision cartésienne établit une séparation nette entre la communication animale, vue comme une réponse mécanique aux stimuli, et le langage humain, considéré comme une manifestation de la raison et de la conscience.