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CHAPITRE 6 : LE TRAVAIL ET LA TECHNIQUE Introduction : Le travail (du latin tripalare, « tourmenter avec un tripalium (instrument de torture) ») désigne l'action que l'homme entreprend afin de transformer la nature pour l'adapter efficacement à ses besoins. La technique (du grec tekhne, « habileté ») caractérise les moyens mis en œuvre à cette fin. 1) Travail et Technique comme spécificité humaines << En même temps que l'homme agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent » Capital 1) Une transformation réfléchie de la nature A) Marx (Médiat-Immédiat) Marx montre, à propos du travail, que les animaux travaillent de manière instinctive, c'est-à- dire en étant dans un rapport direct avec la nature qu'ils modifient en fonction de leurs besoins : rien ne s'intercale entre eux et ce qu'ils produisent. Au contraire, l'homme selon Marx travaille de façon médiate, indirecte : « Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur » (Le Capital, 1987). L'homme effectue cette transformation de la nature d'une certaine manière, par le biais de la conscience : l'homme pense avant d'agir, son travail est médiatisé par la pensée. C'est en ce sens que le travail humanise l'homme, car il développe sa spécificité, la...

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pensée. B) Aristote (la main) La nature aurait conçu l'homme comme le plus avantagé des êtres, comme le plus intelligent, elle aurait mis au service de cette intelligence « l'outil de loin le plus utile : la main ». La main est conçue comme ayant une finalité : servir l'intelligence de l'homme. La technique fait en quelque sorte partie de la nature puisqu'elle prend la forme d'un outil naturelle : la main. II) Une transformation de l'homme et son humanisation A) Humanisation par le travail : Mais l'homme qui travaille ainsi en utilisant ses facultés spécifiques se transforme également lui-même et par la même occasion s’humanise. Il développe ses facultés propres (conscience, volonté, imagination) et, en ce sens, le travail « cultive » l'homme, l'élève à son humanité. Sans son travail, l’homme resterait à un stade primitif, quasi animal. Dans Vendredi ou les limbes du pacifique, Michel Tournier montre comment Robinson Crusoé se force à travailler, quitte à produire inutilement, pour ne pas perdre progressivement son humanité. B) Amélioration des conditions par la technique : Pour Descartes, dans Discours de la méthode, les progrès techniques sont le propre de l'homme. Ils vont lui permettre de mieux vivre. Il insiste particulièrement sur le fait que la technique va permettre à l'homme de préserver sa santé, qu'il conçoit comme le premier bien de la vie, permettant de jouir des autres biens. C) Homo sapiens – Homo faber : Pour Bergson, dans l'Evolution créatrice l'homme n'est pas seulement Homo sapiens, c'est-à- dire être de connaissances, mais aussi, Homo faber, c'est-à-dire être de technique. L'intelligence de l'homme est donc d'abord pratique, tournée vers l'action, et s'incarne dans la fabrication d'outils en vue de maitriser le monde et les choses et d'agir sur le réel. Dans Le Geste et la Parole, André Leroi-Gourhan explique que le premier grand tournant de l'histoire de l'humanité est le passage à la station debout. En libérant ses mains, l'homme a pu les utiliser pour manier des outils et se mettre à travailler. C'est l'intelligence de l'homme qui lui permet d'utiliser sa main pour manier des outils. III) Une transformation libératrice A) Hegel (dialectique du maitre et de l'esclave) Hegel développe la dialectique du maître et de l'esclave dans son ouvrage Phénoménologie de l'esprit. Il montre que le travail, au départ « subi » par un être dépendant, forme et éduque le travailleur. Celui-ci acquiert des savoirs qui constituent une formation essentielle. Le maître, au contraire, sombre dans l'oisiveté et l'ennui. Le maitre est donc devenu « l'esclave de son esclave », dans la mesure où il ne travaille pas car il a besoin du savoir technique de son esclave. Le travail est dans ce sens libérateur car c'est en travaillant qu'on s'accomplit, s'humanise et atteint la liberté. B) Travail libérateur éloigne du vice de l'ennuie et intègre socialement Voltaire : « le travail nous évite trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin » L'ennui est un vide, un mal causé par le manque d'occupation ou d'intérêt. L'ennui causé par l'absence de travail est à la fois un vide d'activité, un désœuvrement et une absence d'intérêt, de motivation. Le travail permet de remédier et donne ainsi une raison de vivre à beaucoup de personnes. << L'oisiveté est mère de tous les vices » ne rien avoir à faire de sa journée peut entrainer des comportements addictifs comme l'alcoolisme ou le tabagisme mais le travail permet d'éviter de sombrer de ces vices. Le travail par le salaire donne à l'individu une certaine liberté d'action avec le pouvoir d'achat. Le travail permet ainsi d'être indépendant financièrement et de ne pas être dans le besoin. Il ne faut pas oublier que le travail gratifie l'être humain d’un statut social. Jouer un rôle dans la société procure ainsi un sentiment d'utilité et de dignité. Pour beaucoup, être utile aux autres est essentiel pour un épanouissement personnel. Ajoutons que de nombreuses personnes vivent le chomage comme une dévalorisation. ➡ Le travail n'est pas seulement un moyen de gagner de l'argent mais c'est le premier vecteur de reconnaissance social. C) Transformation de la nature + domination Si l'animal vit dans un environnement naturel qui constitue son milieu. L'être humain, quant à lui, vit dans un environnement artificiel, son « monde habitable ». Ce monde habitable est == liberté le produit de la technique comme dirait Descartes : la technique permet à l'homme de devenir << maîtres et possesseurs de la nature ». Si l'être humain a transformé la nature en construisant les villes, Il a également réussi à maitriser d'une certaine façon le temps. Par exemple le TGV permet de traverser des distances très rapidement. A) Hannah Arendt Hannah Arendt, dans Condition de l'homme moderne, distingue deux types de travail : le labor (anglais) qui signifie dépenser son énergie pour une activité dédiée au quotidien, du travail de celui qui fait une œuvre. Pour elle, celui qui fait œuvre, qui crée des objets techniques destinés à durer (Homo faber) est libre. Une œuvre n'est pas un produit de consommation, elle permet de libérer l'être humain d'une tâche répétitive et vaine qui est le travail. En ce sens, l'art ou l'activité spirituelle sont, selon Hannah Arendt, des formes qui permettent de le libérer de sa condition. Enfin, l'action met en rapport les hommes les uns avec les autres. Arendt place l'action politique au centre de l'activité humaine. 2) Travail et Technique comme facteurs d'aliénations A) Origine du mot (Mythe) Mythologiquement, avec le récit de la chute originelle d'Adam et Eve, on retrouve le travail vu comme un esclavage. Traditionnellement, en effet, le mythe fondateur de la civilisation occidentale présente le travail comme malédiction. Ainsi après avoir mangé du fruit de la connaissance du bien et du mal Adam et Eve sont punis et chassées du jardin d'Eden. Dieu maudit alors l'homme en lui assénant la sentence suivante : « Désormais, tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Dans ce mythe, le travail est vu comme une malédiction, un fardeau qu'il faut assumer chaque jour pour survivre. B) Nietzsche (Police) Nietzsche dresse ce constat dans son ouvrage « Aurore » (1881). Selon le philosophe, le travail occupe le temps des individus et leur prend leur énergie : il est ainsi le meilleur moyen de contrôler les débordements de violence. C'est une sorte de « police. Pour Nietzsche, le travail s'oppose au développement de soi. Il est donc un moyen pour l'Etat de contrôler le corps social et d'entraver son désir d'émancipation individuelle. C) Marx (Ouvrier +Taylorisme) + exemple Charlie Chaplin et régime totalitaire Marx est connu pour avoir dénoncé les conditions de l'ouvrier à la fin du 19 ème siècle, dont le travail se voit détourner de sa fonction humanisante à cause de l'introduction et du développement du machinisme. Là ou l'artisan avait la possibilité de s'humaniser dans la création d'un objet originale et dans l'utilisation d'outils nécessitant un véritable savoir-faire, l'ouvrier du monde industriel voit son travail morcelé et automatisé. C'est la machine qui dicte et impose un rythme et son geste au travailleur., lequel devient l'élément anonyme et substituable d'un système déterminé par les lois du rendement. Réduit au rang d'animal, le travailleur est aliéné, au sens ou le travail le dépossède de son humanité. Le comble de cette aliénation selon Marx est que l'ouvrier n'a plus de moyen de s'humaniser en dehors du travail, son salaire ne lui permettant que de reconstituer sa force de travail (boire, manger, se loger) et non pas de vrais loisirs. Dans cette satisfaction minimale des besoins, l'homme est abaissé au rang d'animal. « Ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal » Manuscrit de 1844 Le travail est en principe le lieu d'un épanouissement pour l'homme, par la mise en œuvre de ses facultés propres. Mais, sous sa forme aliénée, le travail réduit l'homme au statut d'animal effectuant la même tache sans faire usage de sa pensée, son intelligence, sa spécificité. Enfin la division du travail, positive à l'origine (la répartition de l'ensemble des tâches à accomplir dans une société ou un groupe humain, indépendamment du statut social), devient aliénante en aboutissant à une parcellisation des tâches ainsi qu'à une division des classes sociales : on ne divise plus le travail pour l'humaniser en permettant à chacun 'exceller dans le domaine qui lui est propre, mais pour permettre à certains hommes d'en exploiter d'autres. Dans le film de Charlie Chaplin Les Temps modernes, le travail n'est pas libérateur, les ouvriers sont vus comme des êtres mécaniques répétant à la chaîne, inlassablement, le même geste toute la journée. Le personnage de Charlot est même pris dans les rouages de la machine : il devient un objet, il subit. Le slogan << le travail rend libre » figurait au fronton du camp de concentration nazi de Dachau alors que les hommes y étaient exploités et tués. D) Ellule << L'homme participe bien à l'économie, mais la technique l'y fait participer comme une chose ». En ce sens, la technique, en tant que moyen pour l'être humain de prendre des décisions, finit par l'aliéner en lui dictant ce qu'il doit faire et comment. Ce dernier n'a alors plus qu'à laisser sa conscience et son intellect de côté pour devenir, à son tour, l'outil au service de l'efficacité technique. il ne participe à l'économie que comme une chose selon les critères techniques. E) La technique, un projet narcissique et aliénant La technique semble avoir été inventé par l'homme sous la pression sous la pression de la nature, hostile à l'homme, changeante, imposant un effort d'adaptation. Les hommes ont inventé des outils pour répondre aux exigences naturelles : l'arc et la flèche pour chasser, et l'hameçon pour pêcher. Mais Rousseau explique que par un mouvement d'orgueil l'homme a voulu renforcer et étendre cette supériorité non seulement au monde animal mais également au monde humain. Rousseau montre que la décadence morale de l'homme ne s'arrête pas là. Ayant crées de nombreux outils rendant son existence plus confortable, l'homme a put se dégager du temps libre (loisir) qu'il occupa en inventant. Or ces nouvelles inventions, crées par désœuvrement plutôt que par nécessité rendirent l'homme dépendant et paresseux au point de « s'amollir le corps et l'esprit », incapable également d'apprécier ses inventions sous l'effet de l'habitude. F) Simondon (technique = aliénation) La cause de l'aliénation réside selon Gilbert Simondon dans notre méconnaissance de la machine. Généralement focalisé sur l'objet technique lui-même, nous ne voyons ni son fonctionnement interne ni les conditions de sa fabrication. Nous devenons alors dépendant de l'objet technique dans la société de consommation : « les objets techniques qui produisent le plus d'aliénation sont aussi ceux qui sont destinés à des utilisateurs ignorants ». G) La technologie nous contrôle La technologie nous prive de notre liberté car les outils technologiques sont omniprésents et contrôle les individus : Une personne est filmée en moyenne 5 fois dans la journée par des caméras de surveillance Les données génétiques des délinquants et des malades qui sont numérisées les mouchards informatiques qui tracent les visites des internautes et qui classent les consommateurs selon leur gouts

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CHAPITRE 6 : LE TRAVAIL ET LA TECHNIQUE Introduction : Le travail (du latin tripalare, « tourmenter avec un tripalium (instrument de torture) ») désigne l'action que l'homme entreprend afin de transformer la nature pour l'adapter efficacement à ses besoins. La technique (du grec tekhne, « habileté ») caractérise les moyens mis en œuvre à cette fin. 1) Travail et Technique comme spécificité humaines << En même temps que l'homme agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent » Capital 1) Une transformation réfléchie de la nature A) Marx (Médiat-Immédiat) Marx montre, à propos du travail, que les animaux travaillent de manière instinctive, c'est-à- dire en étant dans un rapport direct avec la nature qu'ils modifient en fonction de leurs besoins : rien ne s'intercale entre eux et ce qu'ils produisent. Au contraire, l'homme selon Marx travaille de façon médiate, indirecte : « Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur » (Le Capital, 1987). L'homme effectue cette transformation de la nature d'une certaine manière, par le biais de la conscience : l'homme pense avant d'agir, son travail est médiatisé par la pensée. C'est en ce sens que le travail humanise l'homme, car il développe sa spécificité, la...

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pensée. B) Aristote (la main) La nature aurait conçu l'homme comme le plus avantagé des êtres, comme le plus intelligent, elle aurait mis au service de cette intelligence « l'outil de loin le plus utile : la main ». La main est conçue comme ayant une finalité : servir l'intelligence de l'homme. La technique fait en quelque sorte partie de la nature puisqu'elle prend la forme d'un outil naturelle : la main. II) Une transformation de l'homme et son humanisation A) Humanisation par le travail : Mais l'homme qui travaille ainsi en utilisant ses facultés spécifiques se transforme également lui-même et par la même occasion s’humanise. Il développe ses facultés propres (conscience, volonté, imagination) et, en ce sens, le travail « cultive » l'homme, l'élève à son humanité. Sans son travail, l’homme resterait à un stade primitif, quasi animal. Dans Vendredi ou les limbes du pacifique, Michel Tournier montre comment Robinson Crusoé se force à travailler, quitte à produire inutilement, pour ne pas perdre progressivement son humanité. B) Amélioration des conditions par la technique : Pour Descartes, dans Discours de la méthode, les progrès techniques sont le propre de l'homme. Ils vont lui permettre de mieux vivre. Il insiste particulièrement sur le fait que la technique va permettre à l'homme de préserver sa santé, qu'il conçoit comme le premier bien de la vie, permettant de jouir des autres biens. C) Homo sapiens – Homo faber : Pour Bergson, dans l'Evolution créatrice l'homme n'est pas seulement Homo sapiens, c'est-à- dire être de connaissances, mais aussi, Homo faber, c'est-à-dire être de technique. L'intelligence de l'homme est donc d'abord pratique, tournée vers l'action, et s'incarne dans la fabrication d'outils en vue de maitriser le monde et les choses et d'agir sur le réel. Dans Le Geste et la Parole, André Leroi-Gourhan explique que le premier grand tournant de l'histoire de l'humanité est le passage à la station debout. En libérant ses mains, l'homme a pu les utiliser pour manier des outils et se mettre à travailler. C'est l'intelligence de l'homme qui lui permet d'utiliser sa main pour manier des outils. III) Une transformation libératrice A) Hegel (dialectique du maitre et de l'esclave) Hegel développe la dialectique du maître et de l'esclave dans son ouvrage Phénoménologie de l'esprit. Il montre que le travail, au départ « subi » par un être dépendant, forme et éduque le travailleur. Celui-ci acquiert des savoirs qui constituent une formation essentielle. Le maître, au contraire, sombre dans l'oisiveté et l'ennui. Le maitre est donc devenu « l'esclave de son esclave », dans la mesure où il ne travaille pas car il a besoin du savoir technique de son esclave. Le travail est dans ce sens libérateur car c'est en travaillant qu'on s'accomplit, s'humanise et atteint la liberté. B) Travail libérateur éloigne du vice de l'ennuie et intègre socialement Voltaire : « le travail nous évite trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin » L'ennui est un vide, un mal causé par le manque d'occupation ou d'intérêt. L'ennui causé par l'absence de travail est à la fois un vide d'activité, un désœuvrement et une absence d'intérêt, de motivation. Le travail permet de remédier et donne ainsi une raison de vivre à beaucoup de personnes. << L'oisiveté est mère de tous les vices » ne rien avoir à faire de sa journée peut entrainer des comportements addictifs comme l'alcoolisme ou le tabagisme mais le travail permet d'éviter de sombrer de ces vices. Le travail par le salaire donne à l'individu une certaine liberté d'action avec le pouvoir d'achat. Le travail permet ainsi d'être indépendant financièrement et de ne pas être dans le besoin. Il ne faut pas oublier que le travail gratifie l'être humain d’un statut social. Jouer un rôle dans la société procure ainsi un sentiment d'utilité et de dignité. Pour beaucoup, être utile aux autres est essentiel pour un épanouissement personnel. Ajoutons que de nombreuses personnes vivent le chomage comme une dévalorisation. ➡ Le travail n'est pas seulement un moyen de gagner de l'argent mais c'est le premier vecteur de reconnaissance social. C) Transformation de la nature + domination Si l'animal vit dans un environnement naturel qui constitue son milieu. L'être humain, quant à lui, vit dans un environnement artificiel, son « monde habitable ». Ce monde habitable est == liberté le produit de la technique comme dirait Descartes : la technique permet à l'homme de devenir << maîtres et possesseurs de la nature ». Si l'être humain a transformé la nature en construisant les villes, Il a également réussi à maitriser d'une certaine façon le temps. Par exemple le TGV permet de traverser des distances très rapidement. A) Hannah Arendt Hannah Arendt, dans Condition de l'homme moderne, distingue deux types de travail : le labor (anglais) qui signifie dépenser son énergie pour une activité dédiée au quotidien, du travail de celui qui fait une œuvre. Pour elle, celui qui fait œuvre, qui crée des objets techniques destinés à durer (Homo faber) est libre. Une œuvre n'est pas un produit de consommation, elle permet de libérer l'être humain d'une tâche répétitive et vaine qui est le travail. En ce sens, l'art ou l'activité spirituelle sont, selon Hannah Arendt, des formes qui permettent de le libérer de sa condition. Enfin, l'action met en rapport les hommes les uns avec les autres. Arendt place l'action politique au centre de l'activité humaine. 2) Travail et Technique comme facteurs d'aliénations A) Origine du mot (Mythe) Mythologiquement, avec le récit de la chute originelle d'Adam et Eve, on retrouve le travail vu comme un esclavage. Traditionnellement, en effet, le mythe fondateur de la civilisation occidentale présente le travail comme malédiction. Ainsi après avoir mangé du fruit de la connaissance du bien et du mal Adam et Eve sont punis et chassées du jardin d'Eden. Dieu maudit alors l'homme en lui assénant la sentence suivante : « Désormais, tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Dans ce mythe, le travail est vu comme une malédiction, un fardeau qu'il faut assumer chaque jour pour survivre. B) Nietzsche (Police) Nietzsche dresse ce constat dans son ouvrage « Aurore » (1881). Selon le philosophe, le travail occupe le temps des individus et leur prend leur énergie : il est ainsi le meilleur moyen de contrôler les débordements de violence. C'est une sorte de « police. Pour Nietzsche, le travail s'oppose au développement de soi. Il est donc un moyen pour l'Etat de contrôler le corps social et d'entraver son désir d'émancipation individuelle. C) Marx (Ouvrier +Taylorisme) + exemple Charlie Chaplin et régime totalitaire Marx est connu pour avoir dénoncé les conditions de l'ouvrier à la fin du 19 ème siècle, dont le travail se voit détourner de sa fonction humanisante à cause de l'introduction et du développement du machinisme. Là ou l'artisan avait la possibilité de s'humaniser dans la création d'un objet originale et dans l'utilisation d'outils nécessitant un véritable savoir-faire, l'ouvrier du monde industriel voit son travail morcelé et automatisé. C'est la machine qui dicte et impose un rythme et son geste au travailleur., lequel devient l'élément anonyme et substituable d'un système déterminé par les lois du rendement. Réduit au rang d'animal, le travailleur est aliéné, au sens ou le travail le dépossède de son humanité. Le comble de cette aliénation selon Marx est que l'ouvrier n'a plus de moyen de s'humaniser en dehors du travail, son salaire ne lui permettant que de reconstituer sa force de travail (boire, manger, se loger) et non pas de vrais loisirs. Dans cette satisfaction minimale des besoins, l'homme est abaissé au rang d'animal. « Ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal » Manuscrit de 1844 Le travail est en principe le lieu d'un épanouissement pour l'homme, par la mise en œuvre de ses facultés propres. Mais, sous sa forme aliénée, le travail réduit l'homme au statut d'animal effectuant la même tache sans faire usage de sa pensée, son intelligence, sa spécificité. Enfin la division du travail, positive à l'origine (la répartition de l'ensemble des tâches à accomplir dans une société ou un groupe humain, indépendamment du statut social), devient aliénante en aboutissant à une parcellisation des tâches ainsi qu'à une division des classes sociales : on ne divise plus le travail pour l'humaniser en permettant à chacun 'exceller dans le domaine qui lui est propre, mais pour permettre à certains hommes d'en exploiter d'autres. Dans le film de Charlie Chaplin Les Temps modernes, le travail n'est pas libérateur, les ouvriers sont vus comme des êtres mécaniques répétant à la chaîne, inlassablement, le même geste toute la journée. Le personnage de Charlot est même pris dans les rouages de la machine : il devient un objet, il subit. Le slogan << le travail rend libre » figurait au fronton du camp de concentration nazi de Dachau alors que les hommes y étaient exploités et tués. D) Ellule << L'homme participe bien à l'économie, mais la technique l'y fait participer comme une chose ». En ce sens, la technique, en tant que moyen pour l'être humain de prendre des décisions, finit par l'aliéner en lui dictant ce qu'il doit faire et comment. Ce dernier n'a alors plus qu'à laisser sa conscience et son intellect de côté pour devenir, à son tour, l'outil au service de l'efficacité technique. il ne participe à l'économie que comme une chose selon les critères techniques. E) La technique, un projet narcissique et aliénant La technique semble avoir été inventé par l'homme sous la pression sous la pression de la nature, hostile à l'homme, changeante, imposant un effort d'adaptation. Les hommes ont inventé des outils pour répondre aux exigences naturelles : l'arc et la flèche pour chasser, et l'hameçon pour pêcher. Mais Rousseau explique que par un mouvement d'orgueil l'homme a voulu renforcer et étendre cette supériorité non seulement au monde animal mais également au monde humain. Rousseau montre que la décadence morale de l'homme ne s'arrête pas là. Ayant crées de nombreux outils rendant son existence plus confortable, l'homme a put se dégager du temps libre (loisir) qu'il occupa en inventant. Or ces nouvelles inventions, crées par désœuvrement plutôt que par nécessité rendirent l'homme dépendant et paresseux au point de « s'amollir le corps et l'esprit », incapable également d'apprécier ses inventions sous l'effet de l'habitude. F) Simondon (technique = aliénation) La cause de l'aliénation réside selon Gilbert Simondon dans notre méconnaissance de la machine. Généralement focalisé sur l'objet technique lui-même, nous ne voyons ni son fonctionnement interne ni les conditions de sa fabrication. 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