Introduction
Le travail (du latin tripalare, « tourmenter avec un tripalium (instrument de torture) ») désigne l'action que l'homme entreprend afin de transformer la nature pour l'adapter efficacement à ses besoins. La technique (du grec tekhne,« habileté ») caractérise les moyens mis en œuvre à cette fin.
Travail et Technique comme spécificité humaines
En même temps que l'homme agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent >> Capital. Une transformation réfléchie de la nature.
Travail selon Marx (Médiat-Immédiat)
Marx montre, à propos du travail, que les animaux travaillent de manière instinctive, c'est-à-dire en étant dans un rapport direct avec la nature qu'ils modifient en fonction de leurs besoins. Rien ne s'intercale entre eux et ce qu'ils produisent. Au contraire, l'homme selon Marx travaille de façon médiatique, indirecte : « Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur » (Le Capital, 1987). L'homme effectue cette transformation de la nature d'une certaine manière, par le biais de la conscience : l'homme pense avant d'agir, son travail est médiatisé par la pensée. C'est en ce sens que le travail humanise l'homme, car il développe sa spécificité, la pensée.
La main selon Aristote
La nature aurait conçu l'homme comme le plus avantagé des êtres, comme le plus intelligent, elle aurait mis au service de cette intelligence « l'outil de loin le plus utile: la main ». La main est conçue comme ayant une finalité : servir l'intelligence de l'homme. La technique fait en quelque sorte partie de la nature, puisqu'elle prend la forme d'un outil naturelle : la main.
Une transformation de l'homme et son humanisation
Humanisation par le travail
Mais l'homme qui travaille ainsi en utilisant ses facultés spécifiques se transforme également lui-même et par la même occasion s'humanise. Il développe ses facultés propres (conscience, volonté, imagination) et, en ce sens, le travail « cultive » l'homme, l'élève à son humanité. Sans son travail, l'homme resterait à un stade primitif, quasi animal.
Amélioration des conditions par la technique
Pour Descartes, dans Discours de la méthode, les progrès techniques sont le propre de l'homme. Ils vont lui permettre de mieux vivre. Il insiste particulièrement sur le fait que la technique va permettre à l'homme de préserver sa santé, qu'il conçoit comme le premier bien de la vie, permettant de jouir des autres biens. Pour Bergson, dans l'Evolution créatrice l'homme n'est pas seulement Homo sapiens, c'est-à-dire être de connaissances, mais aussi, Homo faber, c'est-à-dire être de technique. L'intelligence de l'homme est donc d'abord pratique, tournée vers l'action, et s'incarne dans la fabrication d'outils en vue de maitriser le monde et les choses et d'agir sur le réel.
Une transformation libératrice
Hegel (dialectique du maitre et de l'esclave)
Hegel développe la dialectique du maître et de l'esclave dans son ouvrage Phénoménologie de l'esprit. Il montre que le travail, au départ << subi » par un être dépendant, forme et éduque le travailleur. Celui-ci acquiert des savoirs qui constituent une formation essentielle. Le maître, au contraire, sombre dans l'oisiveté et l'ennui. Le maitre est donc devenu « l'esclave de son esclave », dans la mesure où il ne travaille pas car il a besoin du savoir technique de son esclave. Le travail est dans ce sens libérateur car c'est en travaillant qu'on s'accomplit, s'humanise et atteint la liberté.
Travail libérateur éloigne du vice de l'ennuie et intègre socialement
Voltaire : << le travail nous évite trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin >>. L'ennui est un vide, un mal causé par le manque d'occupation ou d'intérêt. L'ennui causé par l'absence de travail est à la fois un vide d'activité, un désœuvrement et une absence d'intérêt, de motivation. Le travail permet de remédier et donne ainsi une raison de vivre à beaucoup de personnes. << L'oisiveté est mère de tous les vices » ne rien avoir à faire de sa journée peut entraîner des comportements addictifs comme l'alcoolisme ou le tabagisme mais le travail permet d'éviter de sombrer de ces vices. Le travail par le salaire donne à l'individu une certaine liberté d'action avec le pouvoir d'achat. Le travail permet ainsi d'être indépendant financièrement.
Conclusion
En conclusion, le travail et la technique sont des éléments fondamentaux dans la vie de l'homme, et ils contribuent à son développement, son émancipation, et son lien avec la nature. La transformation de la nature par l'homme est une preuve de l'importance de la nature dans notre vie, tout en soulignant le rôle de la technique dans ce processus. La protection de la nature est ainsi un enjeu majeur pour assurer un équilibre entre la production et la préservation de l'environnement.