La philosophie de Sartre s'articule autour de concepts fondamentaux liés à la conscience et à la liberté humaine.
La conscience réflexive selon Sartre est au cœur de sa pensée existentialiste. Pour lui, la conscience n'est pas simplement un état passif mais une activité intentionnelle constante. Dans "L'Être et le Néant", il développe l'idée que la conscience de soi ne peut exister sans la présence d'autrui, car c'est à travers le regard de l'autre que nous prenons véritablement conscience de notre existence. Cette conception s'oppose à la conscience irréfléchie qui représente notre rapport immédiat au monde, avant toute réflexion.
La liberté occupe une place centrale dans la philosophie sartrienne. "L'existentialisme est un humanisme" expose sa vision selon laquelle l'homme est condamné à être libre, responsable de tous ses actes. Cette liberté absolue s'oppose à la conception freudienne de l'inconscient. Alors que Freud considère que nos actions sont largement déterminées par des forces inconscientes, Sartre refuse ce déterminisme psychique. Pour lui, même les comportements apparemment involontaires relèvent de choix dont nous sommes responsables. Cette responsabilité totale peut générer l'angoisse, mais elle est aussi la source de notre dignité humaine. La morale de Sartre repose ainsi sur l'authenticité : assumer pleinement notre liberté et nos choix, sans nous réfugier derrière des excuses ou des déterminismes. Cette philosophie de la liberté et de la responsabilité constitue le fondement de son humanisme existentialiste.