La justice et le droit sont des concepts fondamentaux en philosophie qui soulèvent des questions essentielles sur l'organisation de la société.
Le droit naturel et le droit positif représentent deux approches distinctes de la justice. Le droit naturel fait référence aux principes universels et immuables qui existent indépendamment des lois écrites, comme les droits fondamentaux de l'homme. Le droit positif, en revanche, désigne l'ensemble des règles juridiques établies par l'autorité d'un État à un moment donné. Cette dualité soulève la question de la légitimité des lois et de leur fondement moral.
L'utilitarisme, développé notamment par John Stuart Mill, propose une approche conséquentialiste de la justice basée sur la maximisation du bonheur collectif. Cette théorie évalue la moralité d'une action en fonction de ses conséquences sur le bien-être du plus grand nombre. Le célèbre dilemme du tramway illustre parfaitement les enjeux de l'approche utilitariste : faut-il sacrifier une personne pour en sauver cinq ? Cette réflexion s'oppose à l'approche déontologique de Kant qui considère que certains principes moraux sont absolus et ne peuvent être transgressés, même pour produire de meilleures conséquences. La tension entre ces deux visions de la justice - l'une basée sur les conséquences, l'autre sur des principes intangibles - reste au cœur des débats philosophiques contemporains sur la justice.
La philosophie de la justice nous invite ainsi à réfléchir sur les fondements de nos systèmes juridiques et moraux. Elle questionne la nature même du juste et de l'injuste, le rapport entre légalité et légitimité, et la possibilité d'établir des principes universels de justice dans un monde marqué par la diversité des cultures et des valeurs.