Chapitre 4 : Quelles mutations du travail et de l’emploi ?

Légende alternative :

naissance de la société salariale : une norme d'emploi au cours du XXe siècle... ➤ concept moderne de l'emploi n'existait pas > CDD de longue durée > travail de l'ouvrier => lié aux aléas de la production 1945-1975: Trentes Glorieuses => mise en place du CDI + les employés ont des droits : > stabilisation de la main d'oeuvre ➤sécuriser et protéger le salarié 2. ... concurrencée par de nouvelles formes d'emploi. Arrivée du statut d'auto-entrepreneur (régime de travailleur indépendant créé en 2009) ❖ peut brouiller la frontière entre emploi et chômage car la plupart des auto-entrepreneurs étaient au chômage) peut brouiller la frontière entre salariés et indépendants Les auto-entrepreneurs sont indépendants dans leur façon d'organiser leur travail mais sont quand-même soumis à un supérieur hiérarchique (Uber) C-Des frontières de plus en plus floues entre emploi, chômage et inactivité : le halo du chômage. Halo du chômage : Selon l'Insee => «<le halo autour du chômage est constitué d'inactifs n'étant pas au chômage au sens du Bureau international du travail mais étant dans une situation qui s'en approche. » Il peut par exemple s'agir de personnes en formation. Schéma de Freyssinet LE HALO DU CHÔMAGE Emploi Temps réduit volontaire Travail clandestin Formation Cessation Temps réduit involontaire Inactivité anticipée d'activité Chômeurs découragés Chômage DIKEO D- Comment définir la qualité des emplois ? Avant c'était juste la rémunération (salaire, primes...) qui comptait et était un facteur essentiel mais ce n'était plus efficace. Maintenant d'autres facteurs comptent aussi => ➤ L'aménagement du temps de travail : temps partiel, volontaire, subi ➤ Les conditions de travail: environnement de travail de qualité, stress, ressources à dispositions... ➤ Niveau de salaire ➤ Sécurité économique sécurité sur le marché du travail : risque de chômage... ➤ Horizon de carrière : perspective d'évolution ➤ Potentiel de formation : possibilité de développer de nouvelles compétences ➤ Variété des tâches II - Les transformations des modes d'organisation du travail et évolution des conditions de travail. A - Le tayloro-fordisme et ses conséquences sur les conditions de travail. Le taylorisme => L'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor met au point au cour du XXe siècle une méthode de travail qu'il qualifie "d'organisation scientifique du travail" : cette méthode consiste à rationaliser et optimiser les opérations de production. Ainsi, son objectif est d'augmenter la productivité à travers un meilleur contrôle de l'activité des ouvriers et par là, éviter la "flânerie systématique". Cela permet également de trouver une meilleure façon de produire. On appelle cela le "one best way" => exemple : le chronométrage des ouvriers Toute cette mise en place repose sur une division horizontale mais également une division verticale (connaître leurs définitions) et d'un salaire au rendement. De ce fait, l'autonomie des travailleurs et leurs compétences sont complètement réduites. Le taylorisme permet un accroissement de la productivité mais rend le travail des ouvriers difficile. TAYLORISME différenciation verticale et horizontale + salaire au rendement "One best way" productivité + croissance (PRODUCTION DE MASSE) Le fordisme => mise en place du travail à la chaîne qui permet d'éviter les déplacement et d'accroître la production => → hausse des salaires: 5$ par jour pour les ouvriers ce qui leur permet d'acheter eux aussi la Ford T => "five dollars a day" = fidéliser la main d'oeuvre → standardisation de la Ford T : production de masse d'un seul même modèle => "Les consommateurs pourront choisir leur voiture tant qu'elle est noire" Henry Ford. FORDISME travail à la chaîne standardisation "five dollars a day" productivité et croissance (PRODUCTION DE MASSE) consommation de masse La critique du Taylorisme et du Fordisme => Dans le cas du modèle taylorien, la différenciation vertical du travail n'est pas adaptée à toutes les industries surtout dans les entreprise innovantes et créatives parce que la partielisation des tâches empêche les travailleurs d'avoir une vision d'emsemble de la production et sont incapable de prendre des initiatives. Les critiques au modèle taylorien d'organisation du travail => → dénonciation de l'inhumanité du travail à la chaîne et des cadences importantes → perte de sens du travail Par ailleurs, la standardisation de la production du modèle d'Henry Ford devient inadaptée dans les années 1970 car la demande des consommateurs se diversifie. Cela a pour conséquence un accroissement de la concurrence. Il devient donc nécessaire de diversifier la production. B - Le post-taylorisme comme réponse à la crise du modèle tayloro-fordisme. 1. Quelles sont ses nouvelles formes d'organisation du travail ? Le toyotisme => production basée sur la demande: "juste-à-temps” afin d'éviter le gaspillage + utonomatic (fonctionneme automatique de la production) // objectif : améliorer la qualité du produit et l'autonomie des salariés (ils peuvent stopper la production s'il y a un problème) + permet de réduire les coûts de production en évitant le gaspillage qui pourrait être la conséquence d'une trop forte production. Ainsi, les travailleurs sont polyvalents, ils travaillent en équipe et sont incités à prendre des initiatives => management participatif, qualité, production... 2. Quels sont les effets ambivalents de ces nouvelles formes d'organisation de travail sur la qualité de l'emploi ? Les dérives du toyotisme => troubles physiques et mentaux qui peuvent être repéré chez les personnes utilisant la méthode du toyotisme burn out, troubles musculo-squelettiques... car cadences élevées qui peuvent être fatales pour des travailleurs déjà affaiblis + application trop partielle du toyotisme => le principe d'alerte de la détection du défaut est difficile à respecter. 3. Des effets renforcés par l'application du numérique. Le télétravail permet-il d'améliorer les conditions de travail des cadres ? Les avantages du télétravail => Pour le salarié permet de réduire le temps de trajet et la fatigue associé = adaptation de poste (pour les handicapés par exemple) / temps de travail flexible Pour l'employeur (réduction du nombre de locaux) // le télétravail évite les retards et l'absentéisme, il permet de mieux intégrer les travailleurs handicapés et permet également une meilleure flexibilité des employés. Les désavantages du télétravail => Le télétravail intensif peut avoir des effets négatifs sur l'employé qui va avoir tendance à travailler à débordement (35 min (ou +) de plus qu'en temps normal mais pas payé pour ces minutes supplémentaires). Le salarié va également se retrouver isolé et dans un environnement professionnel instable. Par ailleurs, il a plus de chance de tomber en dépression et en insécurité économique. Bien que le télétravail est "censé" permettre une meilleure coalition entre vie personnelle et vie professionnelle, les salariés peuvent avoir des difficultés à la déconnection au niveau du travail. + brouillage entre les frontières de salariés et indépendants => ubérisation du travail III - Le travail est-il toujours facteur d'intégration sociale ? A - La place centrale du travail dans nos sociétés. Le travail est une instance d'intégration importante => Le travail est "le grand intégrateur" car l'employé est protégé par des droits auxquels il a accès grâce à son travail (protection sociale => ensemble de prestation sociale en cas d'arrêt maladie ou d'accidents). Ainsi, le travail permet de protéger le salarié grâce au salaire qu'il perçoit, ce qui lui permet d'avoir accès à la consommation et donc de subvenir à ses besoins. (compter sur) Le travail permet de compter pour en permettant d'être reconnu, d'avoir une identité sociale et de créer des liens sociaux (reconnaissance, estime de soi) // (compter pour) => TRAVAIL = créateur de liens sociaux Définition des différents types de lien en fonction des formes de protection et de reconnaissance Types de lien Lien de filiation (entre parents et enfants) Lien de participation élective (entre conjoints, amis, proches choisis...) Lien de participation organique (entre acteurs de la vie professionnelle) Lien de citoyenneté (entre membres d'une même communauté politique) Formes de protection Compter sur la solidarité intergénérationnelle Protection rapprochée Compter sur la solidarité de l'entre- soi électif Protection rapprochée STABILITÉ DE L'EMPLOI INSTABILITÉ DE L'EMPLOI Emploi stable Protection contractualisée Protection juridique (droits civils, politiques et sociaux) au titre du principe d'égalité B- Une place menacée par la montée de la précarité. Formes de reconnaissance Compter pour ses parents et ses enfants Reconnaissance affective Compter pour l'entre-soi électif Reconnaissance affective ou par similitude Reconnaissance par le travail et l'estime sociale qui en découle Reconnaissance de l'individu souverain L'intégration à l'épreuve du chômage et la précarité => Il existe une diversification des statuts au sein d'une entreprise avec d'un côté, l'emploi "typique" en CDI (protection sociale et syndicale) et de l'autre côté, les autres emplois qui sont précaire, moins qualifiés mais également moins protégés (pas en CDI). Ainsi, il est difficile pour eux d'avoir accès à la protection syndicale. En effet, les emplois précaires sont courts, ils sont donc amenés à changer de lieu de travail et ne parviennent pas à créer de liens sociaux avec autrui (exemple: un remplaçant). La précarité de l'emploi menace donc le rôle intégrateur du travail car il est difficile pour les individus ayant un emploi précaire d'intégrer un collectif de travail (car emploi à court terme), il est également difficile de subvenir à l'ensemble de leurs besoins (compter sûr => sollicitation d'aides sociales (RSA)). De plus, ces individus sont en stagnation professionnelle avec une faible perspective d'évolution de carrière. Analyse du sociologue Serge Paugam : le salarié de la précarité. SATISFACTION AU TRAVAIL intégration "assurée" intégration "incertaine" INSATISFACTION AU TRAVAIL intégration "laborieuse" intégration "disqualifiante"