Persistance des inégalités dans l'éducation et la société

Malgré les efforts pour promouvoir l'égalité, des disparités persistent dans le système éducatif et la société en général.

Selon la chercheuse Céline Pétrovic, spécialiste en Sciences de l'Éducation :

• Les garçons sont plus souvent et plus longuement interrogés que les filles, particulièrement en mathématiques.
• Les garçons sont encouragés à approfondir leur réflexion, tandis que les filles sont sollicitées pour les rappels de connaissances.
• Les filles subissent plus de remarques si leur travail n'est pas soigné.

Exemple : Dans la classe, les tâches réalisées par les enfants sont souvent conformes aux stéréotypes : nettoyage et rangement pour les filles, déplacements et affaires techniques pour les garçons.

On observe également que :

• Les manuels scolaires et la littérature jeunesse contiennent plus de figures masculines valorisées que féminines.
• Dans les cours de récréation, les garçons occupent un espace plus important.
• Les sports dits "masculins" sont davantage pratiqués à l'école que les sports dits "féminins".

Ces différences se perpétuent dans la socialisation secondaire. Par exemple, chez les 15-24 ans, les femmes consacrent en moyenne 1h44 aux tâches ménagères, contre seulement 1h pour les hommes.

Highlight : La socialisation différenciée selon le genre continue d'influencer les comportements et les choix tout au long de la vie, contribuant à maintenir certaines inégalités entre hommes et femmes dans la société.

La socialisation : un processus différencié

La socialisation différenciée selon le genre est le processus par lequel les normes et valeurs transmises varient en fonction du sexe et du genre. Ce n'est pas un processus uniforme, mais sexuellement et socialement différencié.

Le sexe fait référence aux caractéristiques biologiques, tandis que le genre évoque les rôles spécifiques attendus de chaque sexe par la société. L'identité sexuée se construit à travers des représentations culturelles souvent stéréotypées.

Citation : Comme l'écrivait Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe (1949) : "On ne naît pas femme, on le devient"

Les stéréotypes de genre attribuent certaines aptitudes ou traits de personnalité aux garçons et aux filles dès la naissance, alors qu'ils sont en réalité transmis par la socialisation.

Exemple : La biologie n'explique pas pourquoi on associe le rose aux filles ou pourquoi on leur prête un goût pour les travaux domestiques.

Durant la socialisation primaire, on constate une dichotomie quasi-systématique dans les jouets pour enfants :

• Rayon fille : rose/violet, jouets liés à la maternité, tâches ménagères, cuisine
• Rayon garçon : bleu, jouets d'action (bricolage, épée)

Highlight : Les filles sont 3 fois plus souvent représentées comme passives que les garçons dans les catalogues de jouets.

Cette différenciation entraîne une limitation du champ des possibles et influence le développement des compétences selon le genre.