La mobilité sociale est un phénomène complexe qui décrit les changements de position sociale entre générations.
Les caractéristiques de la mobilité sociale contemporaine se manifestent principalement à travers plusieurs dimensions importantes. D'abord, on observe une tendance générale à la mobilité ascendante, particulièrement marquée pendant les Trente Glorieuses, due à l'évolution de la structure socioprofessionnelle. Cette période a vu une augmentation significative des emplois qualifiés et des postes de cadres, créant plus d'opportunités de progression sociale. Cependant, depuis les années 1980, cette mobilité ascendante s'est ralentie, avec une persistance plus marquée des positions sociales d'une génération à l'autre.
Pour mesurer la mobilité sociale en France, les sociologues utilisent principalement les tables de mobilité sociale et reproduction sociale. Ces outils permettent de comparer la position sociale des individus avec celle de leurs parents, généralement en se basant sur la catégorie socioprofessionnelle. Les études montrent que la mobilité sociale n'est pas uniforme : elle varie selon le genre, l'origine géographique, et le niveau d'éducation. L'école joue un rôle central dans ce processus, mais son impact est paradoxal : bien qu'elle permette théoriquement l'ascension sociale, elle tend aussi à reproduire les inégalités existantes. Les diplômes, devenus essentiels pour l'insertion professionnelle, sont inégalement accessibles selon l'origine sociale. La mobilité sociale est également influencée par le capital culturel transmis par la famille, les réseaux sociaux, et les ressources économiques disponibles. Ces facteurs créent des trajectoires sociales différenciées, où certains groupes ont plus de facilité à maintenir ou améliorer leur position sociale que d'autres.