Comprendre la croissance économique

La croissance économique, c'est l'augmentation soutenue de la production d'un pays sur le long terme. Ne la confonds pas avec l'expansion, qui est juste temporaire !

Pour mesurer cette croissance, on utilise le PIB (Produit Intérieur Brut), qui additionne toutes les valeurs ajoutées du pays. La valeur ajoutée = chiffre d'affaires - consommations intermédiaires. C'est mathématique, mais essentiel à retenir.

Attention aux différences importantes : le PIB nominal inclut l'inflation, tandis que le PIB réel (déflaté) l'enlève pour voir la vraie évolution. Quand le PIB baisse pendant deux trimestres consécutifs, on parle de récession.

À retenir : La croissance a deux grandes sources : plus de facteurs de production OU une meilleure efficacité (productivité) de ces facteurs.

Les facteurs de production : travail et capital

Deux éléments sont indispensables pour produire : le travail (L) et le capital (K). Le travail, c'est toute l'activité humaine qui contribue à la production. Le capital, ce sont les équipements durables qu'on peut réutiliser, contrairement aux consommations intermédiaires qui sont détruites.

Pour augmenter la quantité de travail, plusieurs leviers existent. Les politiques démographiques, l'immigration, l'augmentation du taux d'activité (notamment des femmes) ou le nombre d'heures travaillées. Paradoxe du 20ème siècle : plus d'actifs mais moins d'heures de travail !

L'investissement permet d'augmenter le stock de capital. Il a un double effet : à court terme, il stimule la production, et à long terme, il augmente les capacités productives de l'entreprise.

Important : Augmenter les quantités de facteurs = croissance extensive. C'est efficace mais pas suffisant !

La productivité et le progrès technique

La productivité mesure l'efficacité d'un facteur de production : c'est le rapport entre ce qu'on produit et les ressources utilisées. Ne confonds jamais production et productivité ! Une entreprise peut produire beaucoup mais être peu productive.

La PGF (Productivité Globale des Facteurs) mesure l'efficacité globale. Quand la croissance vient principalement de la PGF, elle est dite intensive - c'est le type de croissance le plus durable.

Les innovations sont l'application concrète d'inventions. Elles prennent trois formes : innovations de produit (nouveaux biens), de procédé (nouvelles techniques) ou d'organisation (nouvelles méthodes). Les dépenses en R&D alimentent ce cycle vertueux.

Astuce révision : Retiens la chaîne R&D → innovations → hausse PGF → croissance. C'est un mécanisme clé !

La destruction créatrice de Schumpeter

Schumpeter a théorisé le processus de destruction créatrice : le neuf remplace constamment l'ancien dans le système économique. C'est la dynamique naturelle du capitalisme, toujours en transformation.

Pense aux plateformes de streaming qui ont tué les maisons de disque ! Ce phénomène crée des grappes d'innovation : une innovation majeure (le smartphone) génère plein d'autres innovations liées (applis, accessoires...).

Le progrès technique du XXème siècle a été le moteur principal de la croissance. Il explique les Trente Glorieuses, et son ralentissement depuis les années 1970 correspond au ralentissement économique global.

Les théories de croissance endogène montrent que la croissance s'auto-entretient : elle provient de facteurs internes au système économique, pas d'éléments extérieurs comme le pensait Solow.

Concept clé : Le progrès technique permet de produire plus avec les mêmes ressources, ou autant avec moins de ressources.

Le rôle des institutions

Les institutions (règles et pratiques communes) structurent l'économie. Elles incluent les droits de propriété qui permettent d'utiliser librement ses biens et d'en tirer des revenus.

Les brevets protègent les innovations en donnant un droit exclusif d'exploitation. Sans cette protection, personne n'investirait en R&D puisque tout le monde pourrait copier gratuitement ! C'est un équilibre délicat entre protection et diffusion.

L'État joue un rôle crucial : il peut inciter le secteur privé à innover ou financer directement la recherche fondamentale. Cette intervention publique est nécessaire car le marché seul ne suffit pas toujours.

Point exam : Les institutions ne sont pas juste du "décor" - elles conditionnent réellement la croissance économique.

Les défis de la croissance : inégalités et environnement

La croissance moderne affronte deux défis majeurs : les inégalités de revenus et la dégradation environnementale. Le progrès technique peut creuser les inégalités car il favorise les travailleurs qualifiés et remplace souvent les moins qualifiés.

L'augmentation du niveau de vie accroît notre empreinte écologique. On épuise les ressources énergétiques (pétrole, gaz, charbon), les ressources halieutiques (poissons), et on détruit la biodiversité par la déforestation.

Les émissions de CO2 liées à l'activité économique intensifient l'effet de serre depuis la révolution industrielle. Cela provoque sécheresses, famines, tempêtes qui détruisent à leur tour le capital productif.

Paradoxe crucial : Notre croissance dégrade l'environnement, mais cette dégradation menace en retour la croissance elle-même.

Vers une croissance soutenable ?

La soutenabilité consiste à maintenir le bien-être actuel pour les générations futures. Deux visions s'opposent sur la marche à suivre face aux défis environnementaux.

La soutenabilité faible (Solow) mise sur le progrès technique pour résoudre les problèmes : voitures électriques, énergies renouvelables, aquaculture... Le capital naturel serait substituable par le capital technique.

Mais attention à l'effet de rebond ! Les gains d'efficacité ne réduisent pas forcément la consommation globale. Exemple : les trains plus rapides nous font voyager plus, pas moins.

La soutenabilité forte considère que certaines dégradations (climat, biodiversité) sont irréversibles. Elle prône donc des actions plus strictes pour préserver le capital naturel.

Débat d'actualité : Faut-il faire confiance au progrès technique ou changer radicalement nos modes de vie ? C'est LE débat du siècle !