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SES Spé Term - société française

20/12/2022

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A la fin du chapitre, vous devez être capable de : Savoir identifier les multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social (catégorie socioprofessionnelle, revenu, diplôme, composition du ménage, position dans le cycle de vie, sexe, lieu de résidence). Comprendre les principales évolutions de la structure socioprofessionnelle en France depuis la seconde moitié du XXe siècle (salarisation, tertiarisation, élévation du niveau de qualification, féminisation des emplois). Connaître les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ● Chapitre 4 - Comment est structurée la société française actuelle ? Comprendre que la pertinence d'une approche en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française fait l'objet de débats théoriques et statistiques: évolution des distances inter- et intra- classes, articulation avec les rapports sociaux de genre, identifications subjectives à un groupe social, multiplication des facteurs d'individualisation Notions à maîtriser : structure sociale; stratification sociale; PCS; inégalité; tertiarisation ; salarisation; élévation du niveau des qualifications ; féminisation; population active; actifs; prolétaire ; salaire de subsistance ; classe en soi / pour soi ; classe sociale Marx / Weber; lutte des classes; prestige; groupe de statut; déterminisme social; moyennisation; distance intra et inter classes ; individualisation I. Les déterminants et les évolutions de la structure sociale française structure sociale (définition): façon dont se...

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forme et s'organisent les groupes sociaux dans une société stratification sociale (définition ) : les groupes sociaux sont hiérarchisés A. Les facteurs de la hiérarchisation sociale • Activité 1 : Les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) Indépendants Secteur d'activité Primaire Agriculteurs exploitants Petite exploitation Moyenne exploitation Grande exploitation Secondaire / tertiaire 2 Artisans commerçants et chefs d'entreprise Moins de 10 salariés Plus de 10 salariés Elevée 3 Cadres et professions intellectuelles supérieures Public Privé Position hiérarchique Salariés Intermédiaire Professions intermédiaires Public Privé 5 Employés Qualifiés Non qualifiés Basse 6 Ouvriers Qualifiés Non qualifiés Question : agriculteurs, exploitants = viticulteur, céréalier, ostréiculteur artisans, commerçants et chefs d'entreprise = forgeron, boulanger, fleuriste cadres et professions intellectuelles supérieures = professeur, médecin salarié, directeur d'agence professions intermédiaires = comptable, infirmière, professeur des école 1) Pour chaque PCS, donnez des exemples employés = caissier, secrétaire ouvriers = maçon (pas propriétaire de l'entreprise), soudeur PCS = professions et catégories socioprofessionnelles (définition): nomenclature définie par l'INSEE qui sert d'outil de classification statistique de la population à partir de la profession exercée. Le but est de faire apparaître des catégories de qui ont une certaine homogénéité sociale. L'analyse est basée sur 7 critères : la profession, le statut de l'emploi (salarié ou indépendant), la position hiérarchique, la qualification, le type d'activité, la nature publique ou privée de l'employeur et la taille de la structure CPIS: cadres et professions intellectuelles supérieures • Activité 2 : Les inégalités entre classes sociales Document 1 Euros 50 000 37 500 25 000 12 500 25000 0 20000 Agriculteurs exploitants Informatique Electronique, génie électrique 20 .. Revenu annuel d'activité moyen en 2016, en euros 11 Artisans, commerçants, chefs d'entreprise Mathématiques Sciences économiques ●STAPS Document 2 Niveau de salaire annuel moyen par type d'études (ordonnée en euros) et part de femmes dans les types d'étude (abscisse en %) et espérance de vie à 35 ans par catégorie socioprofessionnelle en 2009-2013 (tableau) Cadres et professions Professions intermédiaires intellectuelles supérieures 40 60 Part des femmes Salaire brut annuel estime Pharmacie Histoire e . Archéologie, ethnologie, préhistoire 80 Taux de détention d'un patrimoine immobilier début 2018, en % Taux de départs en vacances en 2014 en % (séjours d'au moins 4 nuits consécutives pour des raisons autres que professionnelles) A visité au moins une fois une exposition temporaire ou un musée entre juin 2017 et juin 2018, en % Psychologie 100 Catégorie socioprofessionnelle 100 Agriculteurs Artisans, commerçants, chefs d'entreprise Cadres 75 Professions intermédiaires Employés Ouvriers Inactifs non retraités Ensemble Ecart cadres/ouvriers 50 Ouvriers Employés Sources: Données INSEE 2016 et 2018, Credoc 2014 et 2018. 25 0 2009-2013 Hommes Femmes 46,2 51,1 46,0 51,4 49,0 53,0 46,7 51,9 44,9 51,1 42,6 49.8 33,1 47,6 44,5 50,5 6,4 3,2 Champ tableau : France métropolitaine. Source tableau : INSEE, échantillon démographique permanent. Source graphique : Ministère de l'enseignement supérieur, 2013. Salaire obtenu 18 mois après l'obtention d'un Master Document 3 Sortie à des spectacles au cours des 12 derniers mois (en %) Oui Au plus 3 fois Plus de 3 fois Non, car manque de moyens financiers Non, parce que cela ne m'intéresse pas Non, car pas de spectacle, de salle de spectacle ou difficilement accessible Non, pour d'autres raisons ou non renseigné Document 4 en euros 350 000 300 000 Champ: France métropolitaine, personnes âgées de 16 ans ou plus résidant en ménage ordinaire. Source: Insee, enquête SRCV 2015. 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 Pratiques culturelles selon la taille d'unité urbaine en 2015 Taille d'unité urbaine Communes De 2 000 à 49 999 De 50 000 à 199 999 De 200 000 à 1 999 Agglomération rurales habitants habitants 999 habitants parisienne 52 56 56 37 38 31 15 18 25 6 7 8 21 20 136 5 1 1 Patrimoine financier 0 Moins de 30 ans 52 40 12 5 21 6 De 30 à 39 ans 16 La France fait partie des pays de l'Union européenne dans lesquels le taux de chômage des jeunes actifs de moins de 25 ans est particulièrement élevé, de l'ordre de 24% en 2016 selon les derniers chiffres fournis par Eurostat. D'une manière générale, il n'est pas exagéré d'affirmer que les jeunes constituent une variable d'ajustement du marché du travail. En effet, ce sont bien les nouveaux entrants qui sont principalement concernés par l'alternance d'emplois précaires et de périodes de chômage. Le taux de pauvreté des 18-24 ans a augmenté de près de six points entre 2002 et 2012 tandis que celui des plus de 60 ans a diminué de plus d'un point. Ces poches de pauvreté qui s'étendent au sein de la jeunesse sont aussi directement liées aux choix effectués en matière de politiques publiques. Ainsi, les moins de 25 ans ont longtemps été inéligibles aux minima sociaux, et notamment au Revenu minimum d'Insertion (RMI) puis au Revenu de solidarité active (RSA). Ils peuvent désormais en théorie percevoir le RSA, mais dans des conditions tellement drastiques (avoir travaillé au moins deux ans à temps plein au cours des trois années qui précèdent la demande) que seuls quelques milliers de jeunes en bénéficient. Les dépenses publiques sont assez fortement concentrées sur les plus âgés : entre 1979 et 2011, les dépenses publiques à destination des plus de 60 ans ont augmenté de 50% pour atteindre 17% du PIB tandis que celle consacrées aux moins de 25 ans sont restées stables, aux alentours de 9% du PIB. Source: Camille Peugny, « La France sacrifie-t-elle sa jeunesse ? », Alternatives économiques, 20 avril 2017 17 Patrimoine immobilier TH De 40 à 49 ans De 50 à 59 ans De 60 à 69 ans 16 70 ans ou plus Ensemble 58 36 22 7 18 1 15 22 Montants du patrimoine brut des ménages selon l'âge de la personne de référence (2018) Champ: ménages ordinaires résidant en France hors Mayotte. Source : INSEE, enquête Histoire de vie et Patrimoine 2017-2018 Inégalités basées sur les PCS (document 1 et 2): Document 1: Les cadres gagnaient en 2016, d'après l'INSEE, 40 000€/an et 80% d'entre eux étaient partis en vacances en 2014, contre 20 000€/an pour les ouvriers en 2016 (2 fois moins) et un taux de départ de 48% en 2014 (à peine la moitié d'entre eux). Les cadres ont été 65% à visiter une expo entre 2017 et 2018, contre 48% des ouvriers. => Les cadres ont plus de moyens pour les loisirs et ont des goûts culturels qui les amènent davantage à fréquenter les lieux de « culture légitime » (musées, théâtre, ...). => Les conditions de travail des ouvriers sont plus difficiles et commencent à travailler plus tôt, ils n'ont pas les possibilités financières d'accès aux soins que les cadres (mutuelles), ni la même éducation à la prévention et aux enjeux de santé. Inégalités de genre (document 2) : Les femmes ont une espérance de vie à 35 ans plus élevée que celle des hommes (6 ans de plus). À mesure que la part des femmes dans une profession est importante, la rémunération associée s'affaiblit. Les femmes sont donc majoritairement représentées dans des métiers moins rémunérés que ceux des hommes. Psychologie : 90% de femmes, 24 000€/an Informatique : 10% de femmes, 32 000€/an => Les femmes sont moins bien classées socialement que les hommes puisqu'elles occupent des postes moins valorisés socialement et moins rémunérés. . Document 2: les hommes cadres ont une espérance de vie à 35 ans de 49 ans, alors qu'à partir de 35 ans, il ne reste aux ouvriers que 42 ans à vivre, soit 6.4 ans de moins. ● Inégalités liées au lieu de résidence (document 3) : Moins d'accès aux salles de spectacles, moins de choix culturels, dans les villes rurales : 6% des sondés répondent ne pas être sortis faute de salles contre 1% en agglomération parisienne. L'intérêt pour les sorties culturelles est aussi variable selon le lieu de vie : 21% dans l'agglo parisienne contre 13% dans les villes rurales. => Le lieu de résidence impacte le capital culturel des individus donc la position sociale occupée. Inégalités liées à l'âge (document 4) : Les moins de 30 ans détiennent en moyenne 40 000€ de patrimoine immobilier contre 200 000€ pour les 50-69 ans. Le taux de pauvreté est plus élevé chez les jeunes : chômage plus présent et peu de jeunes bénéficient du RSA. Les plus âgés ont une expérience et une ancienneté plus élevées qui expliquent les écarts de salaire et donc de patrimoine. ● Les dépenses publiques sont plus importantes en faveur des plus âgés qu'en faveur des plus jeunes. => Les jeunes se retrouvent davantage en bas de l'échelle sociale. Catégorie socioprofessionnelle Profession, statut, place dans la hierarchie Niveau de diplôme Sans diplôme Bac +5 Niveau de revenu, de patrimoine Âge Place dans le cycle de la vie (étudiant, actif, retraité) Place dans la stratification sociale Genre Conciliation vie familiale et vie professionnelle Composition du ménage Famille monoparentale /Couple avec enfants Lieu de résidence Zone urbaine, périurbaine, rurale Type de quartier, de logement inégalité (définition ) : avantage ou désavantage tiré d'une différence entre individus La structure sociale est influencés par différent facteurs : PCS, revenu niveau de diplôme, âge, sexe, lieu de résidence. Il existe aussi des facteurs de classification Conclusion: Structure sociale • Stratification sociale Cette structure est influencée par différents facteurs : PCS, revenu niveau de diplôme, âge, sexe, lieu de résidence • PCS Les facteurs de classification sont sources d'inégalités : riche/pauvre, hommes/femmes, ruraux/citadins, jeunes/âgés... • Inégalités qui sont aussi cumulatives ● B. Les évolutions de la structure sociale en France Activité 3: Les évolutions de la structure socioprofessionnelles Évolution de la population active par catégorie socioprofessionnelle 11% 5% 18% 11% 16% en 1954 Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants 39% 26% 18% 6% 2% en 2017 Cadres sup., prof. libérales Professions intermédiaires 27% 21% Employés Ouvriers Source: Jacques RIGAUDIAT, Emplois, chômage, statuts et métiers, 1949-2017. A propos de quelques évolutions structurelles remarquables», Note pour la Fondation Gabriel Péri, 25 septembre 2018. Structure des emplois par grands secteurs d'activité, en % 1968 1975 1990 2016 5% 3% 24 Agriculture 14% 15% 10% 9% 1996 Industrie, bâtiment 40% et travaux publics Tertiaire 24% 35% 46% 61% ensemble femmes 39% 24% 51% 67% ensemble 37% femmes 30% 18% 65% 78% 78% 89% ensemble femmes Questions : 1) Donnez la signification des données entourées dans les deux documents. 2) Comment a évolué la structure de la population active entre 1954 et 2017? (Graphique 1) 3) Comparer la structure des PCS par secteur et selon le genre entre 1968 et 2016. (Graphique 2) 4296 femmes ensemble 68% taux d'activité des femmes (% de la pop.active) Taux d'activité: rapport entre le nombre d'actifs et la population en âge de travailler. Champ: France métropolitaine, actifs ayant un emploi, âgés de 25 à 54 ans. Base historique du recensement, INSEE; Jacques Rigaudiat, Emplois, chômage, statuts et métiers, 1949-2017. À propos de quelques évolutions structurelles remarquables. », Note pour la Fondation Gabriel Péri, 25 septembre 2018. 1) En 1954, la PCS ouvriers représentait 39% de la population active, contre 21% en 2017, soit une baisse de 18 points (en 63 ans), d'après J.Rigaudiat. En 2016, le secteur tertiaire (ouvriers) représentait 78% des emplois, d'après l'INSEE. 89% des femmes travaillaient dans le tertiaire, en 2016 d'après l'INSEE. 2) Graphique 1: ceux qui ont augmenté = cadre sup 5 à 18, employés 18 à 27, professions intermédiaires 11 à 25 ceux qui ont diminué = agriculteurs 16 à 2, artisans 11 à 6, ouvriers 39 à 21 3) Graphique 2: secteur tertiaire = 46 à 78, entrée des femmes sur le marché du travail (féminisation ) 35 à 68 de femmes dans la population active Attention ! Plusieurs facteurs peuvent expliquer la même évolution, et un même facteur peut expliquer plusieurs évolutions. Évolution des PCS Baisse des agriculteurs Baisse des artisans, commerçants Hausse des cadres et professions libérales Hausse des professions intermédiaires Hausse des employés Baisse des ouvriers ● Facteurs explicatifs de ces évolutions Tertiarisation et salarisation Salarisation Tertiarisation, salarisation et élévation du niveau des qualifications Tertiarisation, salarisation et élévation du niveau des qualifications Tertiarisation, salarisation et féminisation Tertiarisation, féminisation et élévation du niveau des qualifications Conclusion: La société française a connu plusieurs transformations de sa structure à partir des années 50 → tertiarisation : hausse du poids du secteur tertiaire dans la population active → salarisation : hausse de la part des salariés dans la population active → élévation du niveau des qualifications : plus de qualifications sont aujourd'hui nécessaires pour occuper un emploi → féminisation : hausse de la part de femmes dans la population active Le poids de chaque PCS dans la population active s'en est trouvé modifié → augmentation du nombre de cadres, de professions intermédiaires et d'employés → diminution du nombre d'agriculteurs, d'ouvriers, d'artisans et de commerçants Population active: nombre d'actifs dans la population en âge de travailler (16-64 ans) Actifs : actifs occupés (qui ont un emplois ) + actifs innocupés (chômeurs) II. Les approches théoriques de la stratification sociale A. L'analyse de Karl Marx ( 1818 – 1883 Activité 4: Les classes sociales selon Karl Marx L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, c'est l'histoire de la lutte des classes. Dans la Rome antique, nous avons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves; au Moyen-Âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres, des compagnons, des serfs. La société bourgeoise moderne, qui est issue des ruines de la société féodale, n'a pas surmonté les vieux antagonismes de classes. Elle a mis en place des classes nouvelles, de nouvelles conditions d'oppression. À mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat. La classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu'à la condition de trouver du travail et qui n'en trouvent que si leur travail accroît le capital. Ces ouvriers contraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise, un article de commerce comme un autre. L'existence et la domination de la classe bourgeoise ont pour condition essentielle l'accumulation de la richesse aux mains des particuliers. [...] Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu'elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires [comme le prolétariat], mais conservatrices. Source: K. Marx, F. Engels, Manifeste du parti communiste, 1848 Questions : 1) Quelles sont les deux grandes classes sociales de la société bourgeoise moderne ? Sont-elles les seules ? 2) Qu'est-ce que, selon vous, un prolétaire ? 3) Qu'est-ce qui différencie le prolétaire d'un membre des classes moyennes ? 1) Les deux grandes classes sociales de la société bourgeoise moderne sont la bourgeoisie et le prolétariat. Mais il y a aussi les classes moyennes 2) prolétaire (définition ) : une personne qui ne possède que sa force de travail 3) Le prolétaire existe de part la grande industrie (vient de se créer ), les classes moyennes quant à elles étaient là avant et cherchent à conserver leurs besoins Activité 5: La classe en soi / pour soi La grande industrie agglomère dans un endroit une foule de gens inconnus les uns aux autres. La concurrence les divise du fait d'intérêts divergents. Mais le maintien du salaire, cet intérêt commun qu'ils ont contre leur maître, les réunit dans une même pensée de résistance-coalition. Ainsi, la coalition a toujours un double but, celui de faire cesser entre eux la concurrence, pour pouvoir faire une concurrence générale au capitalisme. Les capitalistes à leur tour se réunissent dans une pensée de répression. Ainsi la masse des travailleurs est déjà une classe vis-à-vis du capital, mais pas encore pour elle-même. Dans la lutte, cette masse se réunit, elle se constitue en classe pour elle-même. Les intérêts qu'elle défend deviennent des intérêts de classe. Source: K. Marx, Misère de la philosophie, 1847 Questions: 1) Selon Marx, pourquoi les travailleurs sont-ils divisés ? 2) Autour de quel intérêt finissent-ils par se réunir ? 3) Grâce au passage souligné, précisez quelles sont les différentes étapes qui fait d'un groupe une classe « pour elle même >>. 1) Selon Marx, les travailleurs sont divisés à cause de la concurrence 2) Ils finissent par se réunir autour du salaire. La bourgeoisie a besoin du prolétariat pour produire et dégager une plus-value. Cette plus-value, selon Marx, confisquée aux prolétaires qui ne touchent qu'un salaire de subsistance (sert à la reproduction de la force de travail ) (juste pour subsister et pas vivre, se loger, se nourrir et nourrir ses enfants, qui sont les futurs propriétaires) 3) Pour Marx une classe sociale doit détenir 2 dimensions pour exister : → avoir une même position sociale (classe en soi ) = place identique dans le processus de production, avoir ses intérêts communs → classes moyennes → avoir une conscience collective (classe pour soi) = prise de conscience d'appartenir à la même classe et défense des intérêts communs, contre les autres classes aux intérêts divergents → bourgeoisie + prolétariat Classe sociale pour Marx Les prolétaires qui ne disposent que de leur force de travail et la vendent au capitaliste contre un salaire. Les capitalistes qui possèdent les moyens de production (usines, machines...). Place dans le processus de production Mode de vie semblable Conscience de classe Intérêts antagonistes de classes et rapports conflictuels Place dans le processus de production Critère objectif Classe en soi Classe en soi Oppositions entre classes Classe pour sol Lutte de classes Conscience de classe Sentiment d'appartenance Classe pour soi Conclusion (analyse de Marx): • Classe sociale: groupe d'individus de grandes tailles qui partagent des caractéristiques communes et qui ont conscience d'appartenir à cette classe Approche réaliste de Marx = les classes existent et sont en lutte • Vision verticale de la structure sociale (dominants / dominés) Approche uniquement basée sur des caractères économiques Classe en soi et classe pour soi Bourgeoisie et prolétariat luttent pour le partage de la plus-value, les prolétaires ne touchant qu'un salaire de subsistance • Lutte des classes : les classes luttent les unes contre les autres parce qu'elles ont des intérêts antagonistes (irréconciliables) ● A. L'analyse de Max Weber ( 1864 – 1920 ) • Activité 6: La stratification chez Max Weber Une analyse en termes de stratification sociale qui refuse les postulats de Marx est proposée par Max Weber dans Économie et société (1921). L'approche de Weber ne se réduit pas aux classes sociales qui ne constituent pour lui que l'un des éléments de la stratification sociale. Sa classification retient trois sphères d'activité sociale conduisant chacune à l'établissement d'une hiérarchie spécifique : la classe correspond à l'ordre économique, le statut à l'ordre social et le parti politique à l'ordre politique. La classe sociale est abordée d'un point de vue nominaliste : autrement dit, elle n'existe pas nécessairement en tant que groupe social << réel». Elle rassemble des individus ayant en commun une situation de classe mesurable par l'accès différencié à un ensemble de biens, la possession ou non des moyens de production. Source: Philippe Riutort, Précis de sociologie, PUF, 5e éd., 2019 Questions: 1) Relevez les deux dimensions absentes de l'analyse de Marx. 2) Qu'est-ce qu'une classe sociale pour Weber? 1) Dimensions / ordres sociales et publiques. Alors que Marx est uniquement économique 2) Classe sociale: ensemble d'individus qui partagent la même situation économique (accès identique à des biens et services, la même place dans la hiérarchie de l'entreprise... ) ( ressemble à la classe en soi de Marx mais avec une approche nominaliste, car la classe est une catégorie statistique plus qu'une observation de la réalité ) • Activité 7: Prestige et groupes de statut Max Weber complexifie son analyse de la stratification sociale en y ajoutant une analyse des « groupes de statut >> ou << groupes statutaires ». Ces groupes de statut sont constitués à partir d'un « privilège positif ou négatif de considération sociale fondé sur le mode de vie, le type d'instruction, le prestige de la naissance ou le prestige de la profession ». Les professions susceptibles d'appartenir aux classes de production privilégiées sont également susceptibles d'être membres des groupes de statut privilégiés, en raison du << prestige de leur profession ». De façon complémentaire, les membres des classes de production non privilégiées, << typiquement constituées de travailleurs, qualifiés, non qualifiés », ont de grandes chances d'être membres de groupes de statut non privilégiés. Les deux catégories se distinguent aussi par des modes de vie sensiblement différenciés en termes de prestige (logement, vacances, possessions, loisirs, réseaux de relations, visibilité sociale, honneurs, etc.). Au prestige de la fréquentation de l'opéra s'oppose la banalité de l'usage de la télé, tout comme le propriétaire d'un hôtel particulier parisien se distingue du locataire d'une HLM de banlieue ouvrière. Source : Pierre Merle, « En haut, en bas - les stratifications sociales selon Weber », La Vie des idées, 2016 Questions : 1) Qu'est-ce que le prestige ? 2) Qu'est-ce qu'un groupe de statut selon Max Weber? 3) Sur quoi se fonde la distinction entre groupes de statut privilégiés et non privilégiés ? 4) Y a-t-il des liens entre les positions occupées dans les différents ordres (économique, social et politique) ? 1) prestige (définition): quelque chose qui va imposer le respect par l'admiration, la valeur que vous y accordez 2) groupe de statut (définition ) : concept de Weber, groupe d'individus qui partagent un même style de vie auquel est associé un certain niveau de prestige 3) La distinction entre groupes de statut privilégiés et non privilégiés se fonde sur le mode de vie, le type d'instruction, le prestige de la naissance ou le prestige de la profession 4) La profession d'un individu renvoie à la foi à une classe sociale (économique) plus ou moins élevée et à un groupe de statut ( social ) correspondant → attention : peut aller de paire ou non Schéma de synthèse : Les 3 dimensions hiérarchiques de la structure sociale chez Weber classes sociales ● richesses ordre économique = Nature de l'approche Concept centrale Stratification sociale Conclusion (analyse de Weber): • Classe sociale: ensemble d'individus partageant une situation économique semblable Approche nominaliste de Weber (différente de l'approche réaliste de Marx) → les classes sociales n'existent pas dans la réalité, elles ne sont qu'un outils d'analyse de la société (presque comme les PCS de l'INSEE) • Structure sociale chez Weber est constituée de 3 ordres → social groupes de statut Conception de la classe Degré de mobilité sociale groupes de statut Critère(s) de stratification sociale prestige Tableau de synthèse : Les analyses de Marx et de Weber Analyse marxiste Holiste (déterminisme social, la société détermine les individus ) Classe sociale (critère économique) Moteur du changement social ordre social déterminisme social (définition ) : comportements et destins des individus sont fortement impactés par leur origine sociale (par irrémédiable, possibilité de s'en défaire, mais cela représente une petite partie de la mobilité) partis politiques pouvoir → économique = classes sociales → politique = partis politiques Réaliste (existence propre ) Faible mobilité, voire immobilité (fort déterminisme social) Économique (structure unidimensionnelle) ordre politique Lutte des cla ses (soulèvement du prolétariat) Analyse wébérienne Individualiste (chaque individu choisit son parcours) Ordres (économique, social, politique) Nominaliste (étiquette, outils) Mobilité plus ou moins importante Économique, prestige, pouvoir (structure pluridimensionnelle) Mobilité sociale Mode de production ECONOMIE Rapports de production KARL MARX bourgeoisie qui possède les moyens de production 3 dimensions de la stratification- sociale prolétaires qui vendent leur force de travail CLASSE SOCIALE SELON WEBER DIVISION D'ORDRE ECONOMIQUE REGROUPANT LES INDIVIDUS QUI ONT DES CAPACITES SIMILAIRES A SE PROCURER LES BIENS ET LES SERVICES, classe en soi même condition de vie conscience de classe Max Weber classe pour soi conscience des intérêts communs et lutte ORDRE ECONOMIQUE ORDRE SOCIAL CE N'EST PAS LA CONSCIENCE DES INDIVIDUS QUI DÉTERMINE LEUR EXISTENCE MAIS LEUR EXISTENCE QUI DÉTERMINE LEUR CONSCIENCE ORDRE POLITIQUE Groupes de statuts conscience et valeurs communes GROUPES DE STATUTS GROUPE SOCIAL PARTAGEANT UN MEME NIVEAU DE PRESTIGE SOCIAL ET QUI ADOPTENT UN MEME STYLE DE VIE. Propriétaire agriculteurs, chefs d'entreprise, rentiers Classes sociales, Non- Fcapacité d'accéder aux biens Propriétaire classe moyenne prolétaires Honneur ou Prestige style de vie consommation semblables Partis ou groupes conquête du pouvoir d'Etat ou d'organisations III. L'analyse en termes de classes sociales est-elle toujours pertinente ? A. Les classes sociales sont en déclin... Depuis les années 1950-60, la représentation sociale d'une société bipolaire (riches / pauvres ) marxiste est remise en question → moyennisation de la société → rapprochement des niveaux de vie (baisse des inégalités économiques) et des modes de vie (consommation de masse) → processus d'individualisation → prend de l'ampleur ( nouveaux facteurs d'appartenance à des groupes autres que la classe sociale) • Activité 8: Mendras et la moyennisation de la société Selon Henri Mendras, plutôt que des classes, il y aurait des ensembles qui s'agenceraient pour former la société. Cela évoque l'image d'une constellation. << Regardons notre société comme un ciel où des étoiles s'organisent en constellations diverses, plus ou moins amples, plus ou moins cristallisées. » Cette perception introduit une dynamique : « Les groupes sont des galaxies qui grossissent ou réduisent, qui deviennent brillantes, s'illuminent et illuminent leurs voisines, ou au contraire s'affaiblissent et même peuvent s'éteindre. Et ces galaxies s'organisent en deux constellations principales: populaire et centrale ; et quelques constellations de moindre importance : les indépendants, les techniciens, l'élite dirigeante, les pauvres, etc. Source : Patrice Bonnewitz, Stratification et mobilité, Bréal, 2004 Divers Élite Constellation. centrale² Questions : 1) Qu'est-ce qu'une constellation sociale chez Henri Mendras ? 2) Sur quoi se base Mendras pour établir ces différentes constellations ? 3) Pourquoi parle-t-on de moyennisation de la société ? Constellation populaire¹ Pauvreté Indépendants (constellation très dispersée) 1. Environ la moitié de la population 2. Environ le quart de la population 1) Une constellation sociale chez Henri Mendras, c'est un groupe de statut / une classe sociale 2) Pour établir ces différentes constellations, Mendras se base sur la place dans le système productif / les niveaux de vie 3) On parle de moyennisation de la société car les constellations centrale et populaire représentent à elles deux les 3/4 de la population. L'élite et la pauvreté sont placées aux 2 extrémités et forment des groupes très faibles => structure sociale en forme de « toupie » (la « toupie » de Mendras ) moyennisation (définition): processus de constitution d'une vaste classe moyenne, réduisant les positions extrêmes dans la stratification sociale et rapprochant ainsi les niveaux de vie et les modes de vie → réduction des inégalités entre classes = réduction des distances inter-classes → croissance des catégories intermédiaires (employés et ouvriers qualifiés, professions intermédiaires, cadres) → frontières entre les classes se brouillent, le sentiment d'appartenance à la classe moyenne augmente au détriment des autres classes préexistantes • Activité 9: Distance intra-classes au sein des employés Deux caractéris ues tendent à hétéroge éité du monde des employés. Les employ s administratifs détiennent des titres scolaires plus élevés que les autres employés; en outre, ils sont au cœur des changements techniques liés à l'informatisation : les opérations les plus répétitives s'automatisant, le niveau de qualification des tâches qui restent tend dans l'ensemble à s'élever. Inversement, dans le monde des services personnels, la productivité n'évolue gère ; l'allègement des cotisations et impôts pesant sur les employeurs et le développement de l'emploi féminin dans les couches moyennes stimulent la demande de services personnels - gardes d'enfants, prestations culinaires, recours à des gens de maison, etc. Dans l'archipel des employés, l'île des emplois administratifs tend à se réduire, celle des services aux personnes à s'étendre, de même, à un moindre degré, que celle des employés de commerce. Source: Alain Chenu, Sociologie des employés, La Découverte, 2005 Questions : 1) Quels sont les différents types d'employés mentionnés dans le texte ? 2) En quoi ont-ils des conditions de travail différentes ? 3) Montrez qu'il existe au sein de la PCS employés des distances intra-classes qui tendent à s'accroître. distance intra-classes (définition ) : distance au sein de la classe sociale, distances entre individus appartenant à cette classe (inégalités économiques et culturelles). Elle mesure du niveau d'inégalités entre les individus au sein de la classe distance inter-classes (définition): distance entre les groupes au sein d'un espace social. Plus ils sont éloignés et plus la distance inter-classe sera forte. Elle mesure du niveau d'inégalités entre classes 1) Les différents types d'employés mentionnés dans le texte sont les employés administratifs, de commerce, de service à la personne 2) Ils ont des conditions de travail différentes, car les employés administratifs ont diplômes plus élevés et leurs tâches exercées sont facilement automatisables / remplaçables par des machines. Alors que pour les employés du services à la personne, on constate une hausse de la demande de ces métiers, qui sont quant à eux peu automatisables 3) Au sein de la PCS employés les distances intra-classes tendent à s'accroître • Baisse du nombre d'emplois administratifs + hausse du nombre d'emplois de services à la personne = précarisation de cette catégorie • Profils très diverses aux niveaux de rémunération et aux modes de vie très différents Conditions de travail différentes entre des personnels administratifs aux horaires fixes et des contrats souvent en CDI, et des employés de service aux contrats précaires (intérim, CDD, temps partiels...) • Activité 10 : L'individualisation au travail https://www.youtube.com/watch?v=nkGqxGpZl7g: l'individualisation au travail par Danièle Linhart Questions : 1) Quand et pourquoi l'individualisation du travail a-t-elle été mise en place ? 2) Pourquoi a-t-il été difficile pour les syndicats de lutter contre ces mesures ? 3) Quels sont les effets sur la « classe pour soi » de l'entretien individuel annuel d'évaluation ? 1) L'individualisation du travail est apparue en 1973, après les manifestations de mai 1968, pour éviter que cela ne se reproduise pas en renversant le rapport de force et empêcher la formation de collectifs. Le but est d'atomiser des tâches et la gestion des salariés 2) Il a été difficiles pour les syndicats de lutter contre ces mesures, car elles ont été présentées comme une réponse aux demandes d'autonomie des salariés, vers comme un progrès / une avancée (au niveau individuel mais pas au niveau collectif) → individualisation des parcours et des compétences 3) Les effets sur la « classe en soi » est la déstructuration des collectifs au travail (horaires atypiques, gestion individuelle des carrières). Il y a aussi l'apparition des entretiens individuels, de ce fait la force du collectif dans les négociations n'est plus présente, ce qui provoque moins de résultats. Dans un contexte de chômage de masse, il y a une plus forte concurrence entre les employés. => Ces 3 conséquences de l'individualisation du travail entraînent un affaiblissement du collectif individualisation (définition): processus d'autonomisation des individus vis-à-vis de leurs groupes d'appartenance, notamment vis-à-vis du collectif de travail Activité 11: La multiplicité des facteurs d'appartenance Les années 1970 marquent la fin d'une société holiste où l'appartenance de classe est un puissant prédicteur des styles de vie et des engagements religieux ou politiques. Les sociologues vont alors chercher d'autres marqueurs sociaux capables de faire la différence et d'expliquer les conduites individuelles ou collectives. Le genre ou l'identité sexuée est l'un d'eux : les femmes sont victimes d'inégalités salariales, elles accèdent rarement aux emplois à haute responsabilité (le fameux « plafond de verre ») ; et la division sexuelle du travail dans la sphère privée les contraint à assumer l'essentiel des tâches domestiques. L'appartenance à une classe d'âge apparaît également comme un clivage pertinent car les individus ne sont pas soumis aux mêmes problématiques : insertion professionnelle et mise en couple pour les jeunes, gestion de sa carrière professionnelle et éducation des enfants pour les adultes, ou comment rester le plus longtemps en bonne santé sans sombrer dans la dépendance pour les personnes âgées. Dans les pays industrialisés, les sociétés sont aujourd'hui composées d'individus aux identités plurielles (genre, classe sociale, génération, religion, ...), l'appartenance à un groupe est de moins en moins revendiquée, les individus défendent jalousement leur autonomie vis-à-vis de leur famille ; des communautés, des syndicats, des partis politiques. La démocratie - le principe de liberté - a reconfiguré le lien social : les liens forts et imposés par le groupe auraient, pour de nombreux sociologues, cédé la place à des liens souples et choisis, à une société organisée en réseaux. Source : Jean-Marc Robin, La fin des classes sociales ?, digressions.info, 4 juillet 2014 Questions: 1) Quels sont les nouvelles identités qui prennent de l'importance dans notre société ? 2) Ce changement donne plutôt raison à l'approche holiste de Marx ou à l'approche individualiste de Weber? 3) Que signifie le passage souligné ? 4) En quoi ce constat remet-il en cause la notion de classe sociale pour comprendre la structure de la société actuelle ? 1) Les nouvelles identités qui prennent de l'importance dans notre société sont le genre, l'identité sexuée, l'appartenance à une classe d'âge, la religion et l'appartenance ethnique. 2) Ce changement donne plutôt raison à l'approche individualiste de Weber. Les individus choisissent d'autres appartenances que la classe. Il y a une autonomie vis-à-vis de leur famille et donc vis-à-vis de la classe. 3) Les individus choisissent davantage leurs relations sociales (liens sociaux), elles sont de moins en moins imposées par la classe. 4) Ce constat remet en cause la notion de classe sociale pour comprendre la structure de la société actuelle. Car ces appartenances font concurrence à la classe sociale. Les individus se définissent et s'organisent socialement par rapport à d'autres critères. Conclusion: • Plusieurs facteurs qui affaiblissent le poids de la classe sociale → moyennisation de la société («< toupie » de Mendras ) => baisse des distances inter-classes → hausse distances intra-classes au sein de certaines classes sociales (comme celle des employés) → individualisation au travail => baisse du collectif de travail et de lutte → apparition d'autres appartenances sociales : âge, genre, ethnie, religion, appartenance sexuelle.... Distances inter-classes: mesure du niveau d'inégalités entre classes Distances intra-classes : mesure du niveau d'inégalités entre les individus au sein de la classe Pour l'existence d'une classe sociale, il faut que les distances inter-classes soient fortes et que les distances intra-classes soient faibles B. ... mais toujours pertinentes pour analyser la hiérarchisation sociale • Activité 12 : « Les classes sociales n'ont jamais disparu. Avec les "gilets jaunes", elles redeviennent visibles >> Le sociologue Camille Peugny explique la crise actuelle par les inégalités qui «< fracturent » la société française. [...] Pourquoi, selon vous, les revendications portent-elles en particulier sur le pouvoir d'achat? Parce qu'il a cessé de progresser depuis vingt ans pour beaucoup de nos concitoyens. Qui est aujourd'hui capable de se souvenir de la dernière mesure qui a créé du pouvoir d'achat ? Qui peut citer une seule victoire entraînant une amélioration des conditions de vie des salariés dans une période récente ? Il n'y en pas eu au XXIe siècle. Les gouvernements successifs n'ont cessé de répéter qu'il n'y avait pas d'argent, et ont été incapables de s'attaquer aux privilèges de quelques-uns. La seule doctrine qui vaille, c'est le TINA, << There is no alternative » [il n'y a pas d'alternative]. Oser parler de salaire, de protection pour les salariés, c'est passer pour un rêveur déconnecté des réalités économiques. Ce mouvement n'est-il pas aussi l'expression de l'existence de deux France, comme peuvent le développer certains sociologues et politiques ? Il faut se garder des grilles de lecture trop simplistes. L'opposition entre centre et périphérie est insuffisante pour expliquer la crise actuelle. De même, il n'y a pas deux France, avec d'un côté les gagnants de la mondialisation, et de l'autre les perdants. Dans les grands centres urbains, il n'y a pas que des riches aisés, et dans les campagnes, que des pauvres. En revanche, on assiste à une polarisation des destins sociaux qui écartèle complètement la société française depuis vingt ans. Je suis ainsi frappé par la variété des professions qui se mobilisent actuellement : des fonctionnaires de catégorie C, des aides-soignantes, des techniciens du privé, des employés, des aides à domicile, des caissières... Autant de personnes qui partagent ce sentiment que leur avenir est bouché et qu'ils ne sont que des variables d'ajustement condamnées à des vies au salaire minimum. Est-ce que cela signe un retour de la guerre de classes, de cette dichotomie sociale qu'on croyait oubliée ? Les classes sociales n'ont jamais disparu. Simplement, dans ce conflit, elles deviennent soudainement visibles aux yeux de tous. On a beaucoup écrit sur la disparition de l'ancien monde ouvrier, structuré par des syndicats forts. La conscience d'avoir des intérêts communs et la possibilité de s'organiser pour les défendre se sont toujours faites dans des espaces collectifs de travail qui ont été progressivement détruits par les transformations de l'emploi. Aujourd'hui, la réalité quotidienne des salariés, c'est l'incitation à l'autoentrepreunariat, l'allongement des chaînes de sous-traitance, l'ubérisation du travail... Bref, un isolement au travail grandissant. Ce qui fait la force des « gilets jaunes », c'est l'expression collective de gens aux prises avec les mêmes difficultés. En se retrouvant sur les ronds-points, ils s'aperçoivent qu'à côté de chez eux, il y a des milliers de personnes qui vivent et pensent la même chose. Et là, au même moment, à des centaines d'endroits, des personnes se rassemblent et essayent d'élaborer des mots d'ordre communs. Est-ce que cela n'est pas aussi une révolte des moins qualifiés, liée à l'explosion des petits boulots et des contrats précaires ? Ce que l'on voit s'exprimer sur les barrages, c'est bien sûr cette portion la moins qualifiée des salariés. Mais il y a aussi les franges inférieures des classes moyennes qui ont le sentiment d'être les prochaines sur la liste des déclassés. On peut gloser à l'infini sur le bien-fondé des taxes sur les carburants, il reste que des millions de ménages, déjà à découvert le 10 du mois, ne peuvent pas payer quelques dizaines d'euros supplémentaires pour aller travailler. C'est aussi leur peur du déclassement, la chute sociale qui s'exprime. Pourquoi est-ce que cela se focalise sur le pouvoir d'achat et l'impôt de solidarité sur la fortune ? Parce que l'un est une condition essentielle des conditions de vie et l'autre un symbole de l'injustice inacceptable. Il faut voir la haine et la colère qui se sont exprimées sur les réseaux sociaux quand a été révélé le montant [300 000 euros] de la nouvelle moquette [de la salle des Fêtes] de l'Elysée. Tout cela est vécu comme un sentiment d'injustice insupportable. Depuis quelques années, on disait que les classes populaires éprouvaient un sentiment d'injustice très fort contre ceux que l'on qualifiait d'«< assistés ». Là, il y a le retour du « haut » : les « autres », ceux que l'on conspue ou dénigre ne sont plus les chômeurs, les immigrés, mais à nouveau les riches, les puissants et les élites. Plus généralement, ce conflit montre que les classes sociales sont bien présentes dans le regard que les uns portent sur les autres. D'un côté, nombre d'urbains aisés qui aiment à donner des leçons d'écologie à des smicards qui roulent au diesel faute de transports en commun, alors qu'ils prennent l'avion plusieurs fois par an. De l'autre, parmi les « gilets jaunes », une tendance à mettre dans le même sac tous les urbains, estampillés « bobos » égoïstes. En un mot, ceux qui pensaient que la conflictualité entre les groupes sociaux était morte en sont pour leurs frais. Source: Propos recueillis par Sylvia Zappi, Le Monde, 13 décembre 2018 Questions : 1) Qui sont les Gilets jaunes sociologiquement (professions, catégories sociales)? 2) Pourquoi se mobilisent-ils? 3) Pourquoi peut-on parler de retour de la « classe pour soi » avec le mouvement des Gilets jaunes ? 1) Les Gilets jaunes sont d'origine de classes populaires (précaires ), telles que les ouvriers et employés. 2) Ils se mobilisent suite à une dégradation du pouvoir d'achat. 3) On peut parler de retour de la « classe pour soi » avec le mouvement des Gilets jaunes. Car les Gilets jaunes s'unissent pour défendre un intérêt commun, alors même qu'ils viennent d'univers différents / variés. Ils partagent un même place dans la société et luttent contre leurs difficultés économiques. • Activité 13 : La bourgeoisie est-elle toujours une classe pour soi ? Fondée sur la richesse matérielle, la bourgeoisie atteint le statut de classe pleine et entière, selon les critères marxistes, par cet effort constant pour se réaliser en tant que groupe social. La bourgeoisie existe ainsi en soi, par sa place dans les rapports de production, mais aussi pour soi, par la mobilisation qu'elle manifeste dans son existence quotidienne en vue de transmettre et de préserver cette position dominante. Source: Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Sociologie de la bourgeoisie, La découverte, coll. Repères, 2005 Nous sommes le 16 mars 2016. Une réunion publique a lieu à l'université Paris-Dauphine, à l'initiative de la mairie de Paris. Le sujet : l'installation d'un centre d'hébergement d'urgence pour sans-abris dans le très chic XVIe arrondissement, en lisière du bois de Boulogne. Un projet pas vraiment au goût des riches riverains, venus en nombre. Rapidement, la réunion tourne à la foire d'empoigne. Les insultes fusent. << Mettez-les à Calais », lance un habitant. Également présents dans l'amphithéâtre, les sociologues Michel et Monique Pinçon-Charlot, pourtant auteurs de plusieurs ouvrages sur la bourgeoisie, ont du mal à croire en ce déferlement de violence. « Qui ne fut heurté par le spectacle de ces nantis tentant désespérément d'échapper au devoir de solidarité avec les plus démunis ? » interroge le couple dans l'introduction de Panique dans le 16e. Loin d'être anecdotique, la soirée est un << bijou sociologique » expliquent les deux auteurs, qui décryptent le projet et sa réception par les riverains et dressent en creux (et avec humour) le portrait d'une classe sociale prête à tout pour garder la mainmise sur ce qu'elle considère comme son territoire. Dans cet arrondissement, qui ne dispose que d'une poignée de places d'hébergements d'urgence (contre plusieurs centaines dans certains quartiers populaires), un foyer sur dix est assujetti à l'ISF (1) et le patrimoine moyen s'élève à 4 millions d'euros, rappellent-ils. (1) ISF = impôt sur la fortune Source: << Panique dans le 16e », autopsie d'une émeute bourgeoise, Libération, Juliette Deborde, 27 septembre 2017 Questions: 1) Pourquoi peut-on dire que la bourgeoisie est une classe en soi ? 2) En quoi la mobilisation décrite dans le deuxième extrait illustre-t-elle le fait que la bourgeoisie soit encore aujourd'hui une classe pour soi ? 1) La bourgeoisie est une classe en soi, car elle a une place dans les rapports de production et elle se mobilise pour manifester son existence quotidienne en vue de transmettre et de préserver sa position dominante. 2) La bourgeoisie est encore aujourd'hui une classe pour soi. Puisqu'il y a une défense active pour garder son territoire face à l'implantation d'un centre d'hébergement d'urgence (pour la classe défavorisée). Cette mobilisation collective a pour objectif de défendre des intérêts communs face à une autre classe. • Activité 14 : Articuler rapports de classes et rapports de sexe Quand [le croisement entre les statistiques sexuées et les catégories sociales] est possible on peut avancer vers des analyses plus précises et plus nuancées articulant rapports de classe et rapports de sexe. Par exemple, on ne peut pas se contenter de dire que les filles (en général) réussissent mieux que les garçons à l'école et qu'elles ont davantage de difficultés que ces derniers pour s'insérer professionnellement de manière satisfaisante. La réussite scolaire des filles varie en effet suivant les catégories sociales, les filles des ouvriers ou des employés sont de ce point de vue à peine mieux loties que leurs homologues masculins et nettement moins bien que les garçons des catégories «< supérieures ». Les travaux du Cereq permettent de montrer par ailleurs que les jeunes filles des catégories « favorisées » réussissent mieux leur insertion professionnelle que les jeunes filles issues des catégories populaires, c'est-à-dire qu'à l'appartenance de sexe se mêle une part importante aussi d'origine sociale. De même la question du travail domestique ne se pose pas de la même manière pour les femmes de cadres quelle que soit, à la limite, leur situation personnelle à l'égard de l'emploi que pour les épouses ou compagnes d'ouvriers ou d'employés, elles-mêmes ouvrières ou employées. Les premières auront fréquemment recours au travail d'une femme de ménage ou d'une assistante maternelle et à divers services marchands, même si elles en assurent la charge mentale, les secondes seront face à des tensions et des contradictions autrement plus fortes en raison à la fois du temps davantage compté et des ressources plus serrées. [...]Une analyse en termes de rapports sociaux de sexe permet donc de dépasser les limites des analyses qui se polarisent sur les seuls rapports de classe sans prendre en compte sérieusement les autres rapports sociaux structurants. [Et], de manière analogue, une telle polarisation fragilise les approches en termes de genre quand elles négligent ou oublient les clivages de classes. Source : Roland Pfefferkorn, « Inégalités et rapports sociaux », La Dispute, 2007 Questions : 1) Montrez que la phrase soulignée illustre le fait que la distance inter-classe est ici supérieure à la distance intra-classe. 2) En prenant l'exemple des tâches domestiques, montrez l'intérêt d'associer analyses en termes de genre et analyses en termes de classes sociales. 3) En quoi cela montre que les analyses en termes de classes sociales n'ont pas perdu de leur pertinence? > distances inter-classes + distances intra-classes => en faveur d'un sentiment d'appartenance à une classe distances inter-classes + distances intra-classes => en défaveur d'un sentiment d'appartenance à la classe 1) Les inégalités scolaires sont davantage dues au milieu social qu'au sexe de l'individu. Les écarts entre filles et garçons d'une même classe (distances intra-classes) expliquent moins les écarts de réussite que les différences entre les individus de classe sociales opposées (distances inter-classes). 2) Les analyses de classes et de genre se complètent. Les inégalités entre sexe sont renforcés selon la classe sociale d'appartenance. 3) Les inégalités de classe sont toujours présentes, au niveau du capital économique et du capital culturel (Bourdieu). Les classes sociales restent un facteur de la structure sociale. Même si d'autres appartenances existent, elles sont liées et viennent compléter les appartenances de classes Conclusion : • Les classes sociales restent pertinentes par l'existence d'inégalités entre classes Certaines classes s'affaiblissent, suite à la moyennisation et à des catégories très hétérogènes ( employés). Mais d'autres persistent ( bourgeoisie, classes défavorisées) L'origine sociale reste un facteur important d'identification sociale, qui est complétée par d'autres facteurs (âge, sexe, origine ethnique, religion, appartenance sexuelle...) • L'analyse en termes de classes sociales n'est pas périmée, mais elle doit s'articuler aux autres appartenances ● Genre Catégorie socioprofessionnelle Différents facteurs structurent l'espace social et participent à sa hiérarchisation, comme la catégorie socioprofessionnelle, le niveau de revenu, de diplôme, etc. Génération Identité plurielle Appartenance religieuse, à un parti politique... La structure sociale a évolué depuis la seconde moitié du xx siècle du fait d'une salarisation et d'une tertiarisation croissantes, mais également du niveau de qualification et de la féminisation des emplois. Origine sociale et ethnique Les auteurs à connaître ▪ Karl Marx sur la définition des classes sociales - Max Weber sur l'analyse pluridimensionnelle de la structure sociale Dans l'approche sociologique, la structure sociale peut s'analyser en termes de classes sociales (inspiration marxiste) ou de strates (inspiration weberienne). • Alexis de Tocqueville sur la démocratie comme processus d'égalisation sociale - Henri Mendras sur le processus de moyennisation et la constellation centrale L'essentiel en 5 points ▪ Pierre Bourdieu sur la représentation de l'espace social selon le volume et la nature du capital détenu par les différentes classes sociales et fraction de classe sociale. La pertinence de l'analyse en termes de classes sociales est affaiblie par les mutations de la structure sociale au cours des Trente Glorieuses (moyennisation), mais la fragilisation des trajectoires lui redonne du crédit. L'identification à un groupe social est brouillée par d'autres logiques identitaires qui s'y articulent (rapports de genre) et est affaiblie par la multiplication des facteurs d'individualisation.