La structure sociale française a considérablement évolué depuis les années 1950, reflétant des transformations profondes dans l'organisation de la société.
La stratification sociale en France se caractérise aujourd'hui par une complexification des catégories socioprofessionnelles, avec un déclin marqué du nombre d'ouvriers et une augmentation des professions intermédiaires et cadres. Les analyses théoriques de Karl Marx et Max Weber offrent des perspectives complémentaires pour comprendre cette organisation sociale. Marx met l'accent sur les rapports de production et la distinction entre classe en soi (situation objective) et classe pour soi (conscience de classe), tandis que Weber propose une approche multidimensionnelle intégrant le prestige social et le pouvoir politique.
L'INSEE structure la société française en huit grandes catégories socioprofessionnelles, permettant une analyse fine des évolutions sociales. Les CSP+ (Cadres et Professions Intellectuelles Supérieures) représentent une part croissante de la population active, tandis que la part des ouvriers continue de diminuer, passant de 40% dans les années 1960 à environ 20% aujourd'hui. Cette transformation reflète la tertiarisation de l'économie française et l'élévation générale du niveau de qualification. La mobilité sociale reste néanmoins limitée, avec une reproduction sociale importante, particulièrement visible dans l'accès aux positions les plus élevées. Les inégalités sociales persistent et se manifestent dans différents domaines : revenus, patrimoine, éducation, santé, logement. La structure sociale française actuelle se caractérise ainsi par une complexité croissante des positions sociales, une relative porosité entre certaines catégories, mais aussi par le maintien de fortes disparités sociales.