Analyse détaillée de "A une passante"
I. La rencontre d'une femme sublime (vers 1-8)
a) Un cadre réaliste et oppressant (vers 1)
Le poème s'ouvre sur une description sonore de Paris :
Citation: "La rue assourdissante autour de moi hurlait."
Cette image crée une atmosphère oppressante, soulignée par l'allitération en "r" qui évoque le bruit de la rue. Le poète se sent encerclé par ce vacarme, ce qui constitue une critique implicite de l'environnement urbain parisien.
b) La sacralisation du corps féminin (vers 2-5)
Baudelaire décrit ensuite l'apparition de la passante :
Citation: "Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,"
L'énumération d'adjectifs antéposés crée une image précise de la femme. L'oxymore "douleur majestueuse" souligne la dualité de sa présence, à la fois empreinte de tristesse et de noblesse.
Figure de style: L'allitération en "s" et "l" dans les vers suivants évoque le bruissement des tissus, créant une sensation de légèreté qui contraste avec le bruit de la rue.
c) La contemplation introspective du poète (vers 6-8)
Le poète exprime sa fascination pour la passante :
Citation: "Moi, je buvais, crispé comme un extravagant"
L'allitération en "c" et l'adjectif "crispé" traduisent la paralysie du poète face à cette apparition. Baudelaire utilise des antithèses pour exprimer la complexité de ses sentiments :
Exemple: "La douceur qui fascine et le plaisir qui tue."
Cette opposition entre douceur et danger suggère le caractère vénéneux de la beauté féminine dans l'imaginaire baudelairien.
Vocabulaire: Spleen et Idéal sont deux concepts centraux dans la poésie de Baudelaire, représentant respectivement la mélancolie et l'aspiration à la beauté parfaite.