Louis, metteur en scène de sa maîtrise du destin (lignes 29 à 36)
Dans cette dernière partie du prologue de "Juste la fin du monde", l'analyse linéaire montre comment Louis se positionne comme le metteur en scène de sa propre histoire, cherchant à maîtriser son destin face à la mort imminente.
Le texte utilise des métaphores théâtrales, comparant la vie de Louis à une pièce dont il serait à la fois l'auteur et l'acteur principal. Cette mise en abyme reflète la nature même de l'œuvre de Lagarce, brouillant les frontières entre réalité et fiction.
Highlight: L'utilisation répétée du conditionnel ("j'aurais", "ce serait") souligne l'aspect hypothétique et planifié du retour de Louis, renforçant l'idée de mise en scène.
La structure syntaxique complexe, avec de nombreuses propositions subordonnées et des incises, traduit la complexité des pensées de Louis et sa tentative de tout contrôler, même face à l'inéluctable.
Vocabulary: Épanorthose - Figure de style consistant à revenir sur ce qu'on a dit pour le renforcer, le nuancer ou le rétracter. Ici, Louis corrige et précise constamment ses propos, reflétant son désir de perfection et de contrôle.
La conclusion du prologue, avec l'expression "et l'éternité devant moi", crée un contraste saisissant avec l'annonce initiale de la mort prochaine, soulignant l'ironie tragique de la situation de Louis.
Cette analyse du prologue de "Juste la fin du monde" révèle ainsi la richesse et la complexité de l'écriture de Lagarce, mêlant habilement tradition théâtrale et innovations stylistiques pour explorer les thèmes de la mort, de la famille et de l'identité.