Des Cannibales et Des Coches : Contexte et Analyse
Les Essais de Montaigne se composent de 107 chapitres répartis en trois livres, abordant une variété de sujets. Les chapitres "Des Cannibales" et "Des Coches" se concentrent particulièrement sur la découverte du Nouveau Monde, le colonialisme et la relativité des cultures.
Des Cannibales
Dans ce chapitre, Montaigne redéfinit la notion de barbarie. Il affirme que nous considérons souvent comme "barbare" ce qui diffère simplement de nos coutumes et ce qui est proche de la nature.
Highlight: Montaigne présente la société Tupinambas comme vertueuse, respectueuse des anciens, de l'honneur et de la fidélité.
Bien que les Tupinambas pratiquent le cannibalisme et la polygamie, Montaigne souligne que les Européens se livrent à des actes de torture encore plus barbares.
Quote: "Nous avons exploité leur ignorance et leur inexpérience pour les amener plus facilement à la trahison, à la luxure, à la cupidité, et à toutes sortes d'inhumanités et de cruautés, à l'exemple et sur le modèle de nos propres moeurs !"
La fin du chapitre relate la visite de trois Tupinambas à Rouen, permettant à Montaigne de critiquer l'hérédité monarchique et l'inégalité sociale en Europe, tout en louant la société Tupinambas restée à l'état de nature.
Definition: Un bon prince, selon Montaigne, est celui qui respecte les lois de la nature, veille aux dépenses publiques et ne cherche pas à abrutir son peuple par des divertissements excessifs.
Des Coches
Ce chapitre commence par évoquer la peur de Montaigne pour les transports et décrit les différents moyens de déplacement des rois dans diverses civilisations. Il critique les dépenses excessives des souverains pour les jeux et les fêtes.
Quote: "Notre monde vient d'en trouver un autre", "le giron de sa mère nourrissière", "cet autre monde ne fera qu'entrer dans la lumière quand le nôtre en sortira"
Montaigne présente le Nouveau Monde comme un monde d'enfant en progrès, contrastant avec la civilisation européenne en déclin. Il dénonce vigoureusement la colonisation et les massacres perpétrés contre les civilisations dites "sauvages".
Vocabulary: "Sauvage" vient du latin "silvatus", signifiant "qui vient de la forêt".
Le chapitre se termine par un bref retour sur le thème des transports et une réflexion sur le courage des rois du Mexique et du Pérou face à la torture, se dévouant jusqu'à la mort pour leur peuple.