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10/02/2022

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LA RELIGION, LA VERITE, LA SCIENCE.
Distinction entre « savoir » et « croire ».
En « croire » et « savoir » on tien quelque chose pour vrai
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En « croire » et « savoir » on tien quelque chose pour vrai

LA RELIGION, LA VERITE, LA SCIENCE. Distinction entre « savoir » et « croire ». En « croire » et « savoir » on tien quelque chose pour vrai en différents degrés. Qu'est-ce qu'est la vérité ? ce qui vrai est ce qui conforme au réel. La réalité est devant nos yeux, la vérité est un jugement qu'on porte sur le réel. Vérité réalité Le savoir ça semble être quelque chose qui est certain, qu'on ne peut pas douter, parce que ça serait confirmé par les faits, ou alors démontré scientifiquement. Une croyance et un savoir c'est affirmer quelque chose -> des éléments probants Ces éléments probants reposent tjrs sur la rationalité, la raison. Ce qui est vrai est ce qui est rationnellement fondé (non conformé à la raison, irrationnelle, rationnellement contradictoire). La croyance tient qque chose comme vrai mais il manque qque chose qu'il la fonde rationnellement. La religion repose sur une croyance particulière, la foi. La foi est une croyance qui se reconnait croyance mais contrairement à toutes les autres croyances, c'est une croyance qu'il admet des certitudes, jamais de doutes. La foi ne peut pas être rationnellement fondée. La foi religieuse c'est croire en qque chose qui dépasse l'irrationnelle. Religion = religere -> signifie « recueillir » et « relier >>. La foi est une expérience intérieure...

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(je sent Dieu en moi) et ce qui relie les êtres humains. La religion relie une société, permet à une société d'avoir des bases plus solides. Croire en Dieu signifie avoir une confiance en Dieu, aux intermédiaires. Il n'a jamais de relation directe avec le Dieu. Confiance = fides -> foi Le problème est que la confiance qu'on voudrait avoir en Dieu, c'est souvent la confiance qu'on a envers un intermédiaire. Le point commun de toutes les religions est de créer des liens, mais en même temps elles séparent le monde en deux (ce qui est sacré et ce qui est profane). Le prosélytisme : le fait de vouloir convertir le maximum de personnes. Comment savoir si l'intermédiaire dit la vérité ou pas ? L'intermédiaire peut être de bonne foi et se tromper ou bien de mentir (cas du fanatisme). Croire en Dieu c'est mettre sa raison à côté. Pour trouver la vérité, nous n'avons que la raison (faculté de distinguer le vrai du faux), mais la croyance religieuse nous fait mettre la raison à coté parce qu'il faut croire qque chose incroyable. I. LA FOI LA RAISON OU LE CŒUR ➤ Peut-on croire en Dieu sans raison ? -Dès l'Antiquité la philo, en tant que démarche scientifique, se définit comme recherche du vrai et tentative d'explication rationnelle des choses : pour toute chose on cherche à en déterminer la cause. Dès lors, comment éviter la régression à l'infini ? On voit que c'est dans son rapport au savoir que la philo (et certains parmi nous) ont besoin de dieu, d'un dieu qui serait la cause première et qui permettrait ainsi d'expliquer la création du monde : Aristote parle d'un premier moteur par exemple. On parlera ici d'un « dieu des philosophes et des savants » parce que dieu est ici une hypothèse rationnelle qui permet de penser le monde. L'existence de dieu semble être démontrée par la raison. -Ce « dieu des philosophes et des savants », nécessairement présent, dont les preuves semblent être partout, ne saurait être religieux selon Pascal. L'auteur n'y voit qu'un moyen de mettre le monde en mouvement. Pour lui, le rapport à dieu n'est religieux que dans la mesure où dieu est absent, où il ne se manifeste pas ! Deus absconditus (dieu caché): le dieu de Pascal est un dieu de l'inquiétude (absence de quiétude) parce que la question de son existence ne peut être qu'angoissante. En fait, dieu n'est pas toujours absent (on pourrait penser qu'il n'existe pas) mais il ne se manifeste que très rarement : c'est un dieu tragique. C'est parce que la question de sa présence ou de son existence est incertaine que la question est tragique. Pour Pascal, le doute ne peut que persister parce que dieu a voulu rester caché. C'est Dieu lui-même qui ne veut pas être compris par la raison. C'est à partir de cette incertitude rationnelle que Pascal pense la foi comme un pari : il faut parier càd choisir, s'engager, et ce qui donne du sens et de la valeur à ce pari c'est justement l'incertitude concernant l'existence de dieu. Mais il faut choisir et chacun de nous, selon Pascal, choisit. Ce choix se fait dans la solitude et, au final, ne regarde que chacun d'entre nous. Ce pari est aussi l'occasion de réfléchir au sens de l'existence car choisir ici c'est aussi choisir une éthique de vie. Remarques : L'existence de Dieu ne se démontre pas. S'il en était ainsi pourrait-on encore parler de foi ? Si je sais que dieu existe, est-ce que je crois encore en lui? Dieu ne fait pas appel à la raison mais au cœur (intelligence sensible, intuitive), et lui seul saura si nous avons ou non la foi, puisqu'il est le seul à pouvoir véritablement sonder nos cœurs. «< Voilà ce qu'est la foi: Dieu sensible au cœur, non à la raison » affirme Pascal. Le mode de la connaissance donnée par le cœur est le sentiment, c'est-à-dire une intuition immédiate. Cœur et raison sont d'ordre et de nature différents. Le cœur procède par sentiment immédiat, la raison par enchaînement de propositions et démonstrations. Ce qu'il faut retenir de Pascal c'est que la religion n'a de sens qu'en s'adressant au cœur, et elle perd son sens quand elle se met à la recherche de preuves... Et c'est ce que l'on peut appeler la foi: croire en dieu alors qu'il n'y a aucune preuve rationnelle de son existence. ● ● Cependant, on peut comprendre le pari autrement. Parier, c'est opter pour une possibilité parmi d'autres afin d'obtenir un gain. C'est donc estimer, calculer, penser en termes de probabilités, bref c'est raisonner. Mais alors peut-on encore parler de foi ? Bilan: Avec Pascal, il est possible d'opposer le sentiment religieux aux religions instituées. En effet : 1) dieu, il suffit de le ressentir 2) on ne peut jamais savoir quelle religion a raison donc les querelles théologiques ne mènent à rien. Ainsi le siècle des Lumières s'attaque moins à la religion qu'aux doctrines religieuses puisque ce sont elles qui causent les guerres et font le malheur de l'homme (cf les guerres de religion de l'époque)... Rousseau, par exemple, est partisan du déisme, aussi nommé « religion naturelle », pour lui l'homme ressent en lui, de façon innée. On peut conclure : non seulement la foi n'est pas rationnelle mais, de plus, la raison semble nous éloigner de la foi. La foi peut se passer d'institutions religieuses et, ainsi, elle peut révéler son caractère commun aux hommes. II. L'HOMME A L'IMAGE DE DIEU OU DIEU A L'IMAGE DE L'HOMME ? Reprenons la question : peut-on croire en Dieu sans raison ? Comprenons à présent : quels intérêts y a-t-il à croire en Dieu et, inversement, peut-on croire en Dieu pour rien ? Comment, en d'autres termes peut-on expliquer, rendre raison de la croyance en Dieu ? > L'image de dieu. Selon les religions on peut représenter dieu ou non. Pourquoi le faire et pourquoi l'interdire ? Représenter dieu, en faire une image, c'est peut- être le désacraliser l'image qu'on en fera sera toujours imparfaite par rapport au modèle... Et souvent ces « portraits » ont des traits humains, d'où le sacrilège encore... Mais il est plus facile aussi de convertir quand on dispose d'idoles, d'icônes et représenter dieu peut cacher un souci de prosélytisme (volonté de faire des adeptes) ... Le monothéisme a vu le jour alors que la majorité des hommes vivait dans le paganisme et adorait une multitude de dieux qui étaient représentés (représenter c'est rendre présent !). Il est alors plus facile de croire et de se reconnaître dans la divinité... Que dieu soit à notre image, c'est une bonne raison de croire... La religion comme illusion. Cette reconnaissance ou identification est riche d'enseignements: l'anthropomorphisme des représentations (le fait l'homme ait pu faire du divin un portrait humain) peut permettre de voir dans la religion la projection d'une réalité défavorable: il est en effet étonnant que les caractéristiques positives des dieux soient le miroir de celles, négatives, des hommes. C'est ce que dit Marx : « le monde religieux n'est que le reflet du monde réel ». Ce qui est négatif dans le monde réel est sublimé et devient positif dans le monde idéal. L'auteur explique la religion par le besoin qu'ont les hommes de croire en une vie meilleure. Ainsi ils peuvent davantage supporter une vie misérable, surtout si la souffrance ressentie dans le monde réel sera récompensée par la suite (et il est vrai que l'on retrouve cette logique dans les 3 monothéismes). Si cette analyse est juste, on peut dire que l'homme devient la créature de sa propre création, l'objet de ce qu'il a crée. C'est ce que dit Feuerbach, l'homme va s'aliéner dans une transcendance qui le magnifie en même temps qu'elle l'humilie. Il y a aliénation parce que ce que l'homme est, il le place en dieu en l'idéalisant. Ainsi il se magnifie, mais il s'humilie aussi parce qu'il ne sera jamais à la hauteur de l'idéal : l'image idéale de dieu a pour modèle l'image imparfaite de l'homme... La conclusion revient à Nietzsche : « ce n'est pas seulement la peur qui a créé les dieux, c'est peut-être aussi paradoxalement la puissance » càd la volonté de se dépasser, de s'idéaliser... Le problème étant alors que l'homme se donne un maître difficile voire impossible à servir... La transcendance divine. Cette transcendance peut être dénoncée comme un processus pervers mais c'est bien elle qui caractérise la problématique religieuse. D'ailleurs, plus les dieux sont immanents (les dieux grecs sont immanents parce qu'ils se comportent comme des hommes et vivent parmi eux) moins ils sont religieux. Ce n'est donc pas le divin ou les dieux qui font la religion mais la transcendance de divin (le fait que dieu soit pensé comme radicalement séparé de l'homme, radicalement autre, supérieur et idéal). Repère-Transcendance/immanence Transcendant Immanent Transcendant signifie "qui dépasse", "qui va au-delà" ou qui est à l'extérieur du domaine considéré. Le transcendant peut être aussi considéré d'une nature supérieure. Par opposition au transcendant, ce qui est accessible, du même niveau ou interne au domaine considéré. Kant qualifie de transcendant ce qui dépasse toute expérience possible : "Nous appelons immanents les principes dont l'application se tient absolument dans les normes de l'expérience possible, et transcendants ceux qui sortent de ces limites". Conclusion: une telle transcendance ne risque-t-elle pas d'exclure la raison (le fait d'être rationnel et raisonnable), le risque ne serait-il pas alors de voir la foi tomber dans la crédulité ? III. LA FOI : CREDULITE ET/OU CONFIANCE ? Problème : que signifie au juste « croire EN dieu >> ? La différence entre croire quelqu'un et croire en lui. Dans le 1er cas on tient pour vrai ce qu'il dit faute de mieux, parce qu'on ne sait pas. Dans le second, il y a l'espoir de voir cette personne réaliser quelque chose d'inédit, on retrouve l'idée d'un pari sur l'avenir, l'idée que le présent sera dépassé, transcendé par l'avenir. Dans les 2 cas, l'idée de confiance est présente mais l'on voit bien qu'elle n'est pas pensée de la même façon. Faire confiance est toujours un pari sur l'avenir, la confiance peut être trahie (1er cas) et on la comprendra a posteriori comme crédulité, ou déçue (2nd cas) et c'est l'espoir, ici, qui est déçu. Comment alors distinguer confiance et crédulité, comment faut-il penser la foi ? La foi est, au départ, une épreuve d'une solitude radicale, elle fait le pari (pascalien) de croire en dieu : c'est une relation verticale (entre dieu et moi) et problématique (dieu ne me parle pas !). Comme il n'y a pas de relation directe à dieu on peut se demander si la foi peut seulement se maintenir ainsi : n'a-t-elle pas besoin, à un moment ou à un autre, qu'on vienne la confirmer ? ➤ Le rôle de l'intermédiaire. La foi peut trouver sa garantie dans une relation indirecte (elle devient horizontale) en cherchant d'autres fois qui lui ressemblent. Elle va alors admettre un intermédiaire. Ce médiateur remplit d'autant mieux son rôle qu'il est plus proche de dieu (prophète, apôtre, prêtre etc.). Mais l'autorité de l'intermédiaire est problématique, comme le dit Scheler: « ceux-là devront << croire » ce que les autres « voient » ». Le problème est évident si la foi qui se veut relation directe à dieu a besoin d'un intermédiaire, car ici on ne croit plus dieu mais celui qui nous dit de le croire. De plus la foi ne repose pas sur un examen rationnel mais sur un sentiment inexplicable, ce qui explique que la croyance devient confiance (fidèle vient de fides, la confiance). Le risque c'est celui de la confiance aveugle et de la dépendance à une autorité malfaisante (la limite devient alors floue entre sectes et religions) ... La confiance peut devenir crédulité. Le problème a aussi ici une dimension sociale et politique : peut-on concilier la liberté de conscience, le principe de tolérance, et la critique des endoctrinements sectaires ? Exemple: Le père Trouslard, que l'on a appelé « le chasseur de sectes », découvre en 1982 la secte de Saint-Erme. La secte comprenait 380 adultes, de 30 à 40 ans, parmi lesquels 72 médecins, une vingtaine de professeurs d'université, des psychiatres, des psychologues, des psychothérapeutes et des infirmières. On peut alors penser que croire est parfois loin d'être raisonnable, que parfois la rationalité est impuissante face aux manipulations mentales. Quand le lien religieux ne relie que l'humain à l'humain, ce dernier peut être divinisé (gourou), la foi peut sombrer dans la crédulité... La croyance qui n'est que confiance devient crédulité, elle n'est alors plus religieuse et elle peut mener au fanatisme. En ce sens, le fanatisme n'a plus rien de religieux. La foi : une pure croyance de la raison. La raison théorique (rationnelle) ne peut prouver l'existence de dieu (comme elle ne peut prouver son inexistence), mais cela ne rend pas pour autant la religion irrationnelle, comme le souligne Kant. Pour lui c'est à la raison pratique (raisonnable) qu'il faut se référer : l'existence de dieu n'est pas un investissement intellectuel de la raison mais un investissement moral. Il est moralement nécessaire d'admettre l'existence de dieu, c'est un besoin de la raison pratique, celle qui nous rend moraux. Pour cela, elle a besoin de croire en quelque chose de sacré. Kant parle alors d'une pure croyance de la raison : « que puis-je espérer ? l'existence de dieu, l'immortalité de l'âme, la liberté de l'homme » ... Rien de tout cela ne peut être rationnellement prouvé mais n'avons- nous pas besoin de croire, au moins en notre liberté ? On peut voir que chez Kant, croire en dieu permet de croire en l'homme, à son éducabilité (faire de lui un être moral). ➡ La raison pratique est la raison morale permet de distinguer le bien du mal La raison théorique est la raison scientifique, permet de distinguer le vrai du faux Pour Kant on a besoin de croire en Dieu pour être des gens moraux. Conclusion: On trouve ici une confiance qui n'exclut pas la raison : croire en dieu c'est avoir confiance en dieu. Cette confiance n'est pas crédule, elle est plutôt synonyme d'espoir et invitation à la paix. Entrer en relation authentique avec dieu passe par cette confiance, ce n'est pas simplement croire en son existence, en sa parole, c'est être lié à lui, exister par lui et s'engager à mener une existence raisonnable. En effet, si dieu existe alors nous lui devons la raison. Si dieu nous a donné la raison c'est bien pour que nous nous en servions. La foi véritable est non-rationnelle parce qu'elle dépasse la raison mais elle doit être raisonnable. Tertullien dit « je crois parce que c'est absurde. >> Texte de Pascal : Agnostique : quelqu'un que parce qu'il est rationnel refuse de se prononcer sur l'existence ou la non-existence du Dieu. -> suspension du jugement. L'attitude la plus rationnelle semble être celle de l'agnostique. Pascal dit que tous les êtres humains posent cette question, mais on est forcement d'un coté ou d'un autre, il est difficile d'être agnostique, nous avons tendance à répondre à cette question d'une manière ou d'un autre. La foi n'est pas quelque chose qui se décide volontairement. Si on croit sur l'existence de Dieu, alors on va au paradis ou on va nulle part s'il n'existe pas. Si on croit sur l'inexistence de Dieu, alors on va en enfer ou on va nulle part s'il n'existe pas. Le choix le plus rationnel selon lui est de croire. Mais ça n'est pas la foi, il le sait que croire par intérêt ce n'est pas la foi. Pour Pascal, les croyants qui ont une foi véritable, sont très peu nombreux. Thèse du texte : la croyance en Dieu, ne peut être que bénéfique pour l'Homme Problématique : Peut-on prouver l'existence du Dieu, croire en Dieu est-il bénéfique ou dommageable/ problématique ? La quiétude: calme Bilan: quels sont les bénéfices de la religion ? -La religion peut permettre d'organiser une société parce qu'elle crée du lien entre ses membres à travers des règles et des valeurs communes. Toute religion a donc une dimension morale et politique. ● -elle peut être aussi « l'opium du peuple », un remède permettant à la classe ouvrière d'accepter et de justifier la souffrance liée aux conditions sociales et à la finitude humaine, de justifier aussi l'exploitation du prolétariat par la classe bourgeoise (Marx). Opium : est un Pharmakon -> poison, remède. La religion est un poison et un remède. -pour Freud, la religion est une illusion caractérisée par la névrose : « La névrose remplace à notre époque le cloître où avaient coutume de se retirer toutes les personnes déçues par la vie ou trop faibles pour la supporter »> Freud. Une névrose est un trouble psychique (angoisses, obsessions, phobies etc.). Chez Freud, elle est de plus une fuite devant la réalité par une régression vers l'enfance où la figure du père est fondamentale. Le fait religieux exprime cette recherche de repères qui est un refus de l'existence telle qu'elle est : tragique. On peut le comprendre alors comme une peur du réel et de la vie, une peur aussi et surtout de nous-mêmes (comprenons la peur de notre liberté)... Freud parle en ce sens d'un refoulement religieux : l'homme désire l'existence de dieu (dieu n'est pas une erreur mais une illusion, c'est-à-dire une erreur investie affectivement, une erreur que l'on désire croire) parce qu'il a besoin d'un père pour le protéger, parce qu'il refuse que l'existence soit absurde ou plutôt parce qu'il n'est pas encore assez mûr pour donner lui-même un sens à son existence. Ainsi, dieu est père et repère. La religion ici n'est qu'une étape dans un processus de croissance de l'humanité. Pour Freud, elle est l'expression de l'enfance de l'humanité. On peut alors en conclure provisoirement qu'il est difficile, dans de telles conditions, de se passer de dieu et de la religion parce qu'il est difficile de renoncer aux bénéfices (réels ou illusoires) qu'elle apporte. IV. L'homme : même sans dieu, l'homme est un être religieux a) La mort de Dieu Pourtant il existe et il a toujours existé des athées. Et puis on constate depuis quelques siècles, au sein de la culture occidentale en tout cas, une baisse, en pourcentage, du nombre de croyants. Par ailleurs, dans des sociétés laïques, la foi relève d'une affaire privée et la religion n'est plus, comme c'était le cas par le passé, un principe structurant la totalité de l'existence individuelle et collective (dans nos sociétés occidentales, le pouvoir religieux est séparé du pouvoir politique). C'est en ce sens que Nietzsche (fin 19ème S), parle de la mort de Dieu : « Dieu est mort » ! Attention, Dieu n'est pas Dieu, s'il existe cela n'a pas de sens d'affirmer qu'il est mort. << Dieu » est avant tout une métaphore, ainsi la mort de Dieu renvoie à la fin de quelque chose mais de quoi ? De quoi « Dieu » est-il précisément la métaphore ? << Dieu »> symbolise le référent idéal. Dieu est le nom d'un point de repère idéal, il représente la cause première de tout ce qui existe, il représente aussi le garant moral. C'est l'explication idéale puisque cela explique TOUT (explication totalisante), c'est aussi de la même manière la référence idéale en matière de morale puisqu'il atteste de la valeur et de la vérité de la morale religieuse. Ainsi, des valeurs comme le bien, le juste, la vérité sont absolues et indiscutables. En résumé, l'on peut dire que dieu est un mot qui désigne le monde suprasensible en général (un monde au-delà de la réalité sensible). Précisons que Nietzsche vise ici le Christianisme mais cela s'applique à la religion en général. Or, pour l'auteur, « la mort de Dieu » signifie que tout cela n'est plus crédible. Pourquoi ? -Les progrès scientifiques: notamment la théorie évolutionniste de Darwin qui contredit le créationnisme (Déf : càd la croyance religieuse selon laquelle une création divine est responsable de la vie et de l'univers). Ou l'héliocentrisme. -Nous avons montré que la croyance religieuse pouvait relever d'un désir de fuir et de refuser la réalité, le tragique de l'existence et que nous pouvions alors la comprendre comme illusion (Déf. Illusion : une erreur que l'on désire croire). C'est en ce sens que Nietzsche parle d'arrière-mondes (désigne par là des lieux imaginaires, des fictions, des idéaux, qui prétendent paradoxalement se substituer au monde réel (pour Platon par ex, c'est le monde intelligible, des idées, qui est le monde réel et non le monde sensible, celui où nous vivons) (pour les 3 monothéismes, l'idée d'une vie après la mort renvoie à une autre réalité suprasensible : le paradis). Ayant révélé le mécanisme qui est ici à l'œuvre (cet idéal témoigne d'une incapacité à supporter le réel, la vie et d'un désir de fuite, de refuge) il est donc devenu difficile d'y croire encore. « Quand les valeurs morales deviennent les valeurs suprêmes, cela trahit que l'idéal moral est le moins réalisé de tous. L'homme, d'une ardeur croissante, n'a jamais étreint que des nuages; c'est son désespoir, son impuissance, qu'il a fini par appeler Dieu » Comprenons que lorsque les valeurs morales proposées à l'homme sont indépassables, cela dévoile la faiblesse d'une telle proposition qui prétendait offrir un au-delà de la souffrance. Dit autrement, il n'y a de paradis au ciel que parce qu'il y a souffrance sur terre. C'est cet idéal, ne plus souffrir, que l'homme a nommé Dieu. ● Mais si tout cela n'est plus crédible, quelles en sont les conséquences ? l'idée est pour le moins déstabilisante : -d'abord, l'existence de l'homme devient absurde, dépourvue de sens, de finalité. Nous ne sommes là pour rien ! D'où l'angoisse dans laquelle l'homme peut se trouver, sans justification quant à sa présence sur Terre et sans réponses face à ses craintes et à ses espérances. -ensuite, sans Dieu, il n'y a plus de juge suprême pour évaluer, récompenser ou punir, nos actions. D'où alors la tentation du mal... « Que l'idée de dieu disparaisse, le sentiment de péché disparaît aussi » dit Nietzsche. Le péché est un acte contraire à la morale religieuse, c'est un acte immoral donc condamné par la religion et par Dieu. Mais si Dieu comme système moral ne tient plus, il n'y a alors plus de faute puisqu'il n'y a plus de valeurs en soi. Ce qui nous amène... -enfin, sans Dieu, les valeurs morales présentées par la religion comme étant absolues et indiscutables deviennent, pour le coup, relatives et discutables. « Si Dieu n'existe pas, tout est permis » Dostoievski Ainsi, ce qu'il faut craindre c'est qu'une crise religieuse se transforme en crise morale (voire sociale). Car, en effet, si Dieu comme référent idéal n'existe pas, l'homme est sans repères, sur quoi fonder alors les valeurs morales indispensables à la vie commune? Cette crise morale, pour Nietzsche, se caractérise moins par l'immoralité de l'humanité que par le règne des derniers hommes, ce sont ceux qui, fatigués de vivre, fatigués de la vie telle qu'elle est, ne rêvent que de bonheur et de sécurité, mais qui oublient qu'il s'agit encore là d'idéaux, d'illusions, ce sont ceux qui courent après des chimères. Ce sont ceux encore qui refusent la vie réelle parce qu'elle est tragique et risquée. Ce que le dernier homme aime, ce n'est pas la vie mais bien encore, un idéal de vie ! Il y a une transposition du paradis sur Terre... D'où ces marchands de bonheur, qui à l'aide de recettes ou produits miracle, promettent le bonheur ! A votre avis, qui sont ces derniers hommes ? Derniers hommes : les nihilistes, ceux qui vont chercher le bonheur sur Terre, ceux qui ne croient en rien, qui sont surtout incapables de créer des valeurs. Le monde actuel est les derniers hommes. ● b) « C'est à l'homme d'inventer l'homme >> Sartre A l'inverse, cette crise offre aussi la possibilité de créer de nouvelles valeurs, des valeurs en adéquation avec la vie réelle. Par exemple, ne cherchons plus le bonheur qui peut sembler illusoire mais la joie qui, elle, est bien réelle. En ce sens, la mort de Dieu peut être une bonne nouvelle puisqu'elle peut permettre à l'homme, selon la formule de Sartre, « d'inventer l'homme ». De la même manière, si la vie n'a pas de sens (transcendant), il ne faut pas s'en plaindre mais s'en réjouir car c'est à nous alors de lui donner un sens. ● Il semble alors que l'homme puisse effectivement se passer de dieu et de religion mais avant de répondre, revenons sur un point : que les domaines moral et religieux soient identifiés, dit autrement, que la religion ait durant des siècles monopolisé la question morale, cela s'avère problématique et même dangereux car en effet, si ce n'est sur dieu, sur quoi fonder l'interdiction du meurtre par ex? Mais en même temps, cela peut montrer que la question d'une référence morale est peut-être toujours religieuse au sens où elle cherche à poser, même lorsqu'elle est athée, des repères moraux transcendants. Dit autrement, même sans dieu, il semble nécessaire d'avoir recours à une référence transcendante. N'y a-t-il pas en effet, dans toute institution morale, même athée, une dimension que l'on qualifiera de sacrée (la Déclaration universelle des droits de l'homme cherche à poser des repères humains transcendants, sacrés) ? Sacré au sens religieux, qui renvoie à ce qui est interdit et inviolable, qui renvoie aussi à ce qui fait l'objet d'une vénération religieuse (opposé à profane), en un sens plus général, qui est d'un digne d'un respect absolu. Conclusion: L'homme peut-il se passer de Dieu et de la religion ? Nous répondrons que oui, même s'il faut pour cela renoncer à ce qui ne sont peut-être que des illusions réconfortantes et moralement, socialement, pratiques. La mort de Dieu devrait en tout cas placer davantage l'homme face à ses responsabilités. Car s'il n'existe que ce monde et cette vie, peut-être sont-ils alors sacrés. Mais l'homme semble ne pas pouvoir se priver de sacré et, en ce sens, il semble bien que l'attitude religieuse soit aussi le propre de l'homme. Qu'en pense Nietzsche ? « L'homme est une corde tendue entre la bête et le surhumain », n'est-ce pas là une invitation à dépasser le dernier homme, à viser un idéal certes mais un idéal concret ? Nietzsche ne voulait-il pas croire en cela ? D'un autre côté, la présence toujours importante des superstitions est inquiétante parce qu'elle témoigne encore d'une peur de la vie. C'est en tout cas cette même peur ou névrose qui nous fait consulter des voyants, médiums, croire au vendredi 13, à l'horoscope etc. La superstition est le plus laid visage de la croyance, elle exprime la crédulité résultant d'une rationalité délirante et le désir d'une maîtrise illusoire de l'existence. Peut-être du fait que l'homme n'a-t-il pas fini de grandir... IV. La vérité en question Il y a des vérités religieux et scientifiques. Une vérité religieuse : vérité révélée, vérité qui ne peut pas être démontrée, « Dieux existe ». Une vérité révélée forme un credo: ensemble des vérités d'une religion. La vérité scientifique semble toujours démontrée, rationnellement fondé. Elle se rapproche de plus à du savoir parce que c'est rationnellement prouvé. Une vérité peut-elle être différente chaque jour ? une vérité doit être la même, doit être vrai toujours et pour tous (sauf pour l'irrationnel). Il y a des choses qu'il faut bien accepter sans les comprendre ; en ce sens, nul ne vit sans religion. L'Univers est un fait ; il faut ici que la raison s'incline; il faut qu'elle se résigne à dormir avant d'avoir compté les étoiles. L'enfant s'irrite contre un morceau de bois ou contre une pierre ; beaucoup d'homme blâment la pluie, la neige, la grêle, les vents, le soleil ; cela vient de ce qu'ils n'ont pas bien compris la liaison de toutes choses ; ils croient que tous ces faits dépendent de décrets arbitraires, et qu'il y a au monde un capricieux jardinier qui peut arroser ici ou là; c'est pourquoi ils prient. La prière est l'acte irréligieux par excellence. Mais celui qui a un peu compris la Nécessité, celui-là ne demande plus de compte à l'Univers. Il ne dit pas : pourquoi cette pluie ? pourquoi cette peste ? pourquoi cette mort ? Car il sait qu'il n'y a point de réponse à ces questions. C'est ainsi, voilà ce que l'on peut dire. Et ce n'est pas peu dire. Exister, c'est quelque chose ; cela écrase toutes les raisons. Alain, Propos (20ème S) Thèmes: la croyance religieuse, la raison. -> Superstition/raison ● Questions: Pourquoi « Il y a des choses qu'il faut bien accepter sans les comprendre » ? En quoi l'Univers est-il un bon exemple de ce qu'Alain veut montrer ? Alain dit qu'il a des choses qu'il faut accepter (l'Univers), mais qu'on ne sait pas pourquoi il est là (la raison n'arrive pas expliquer pourquoi ou comment il est là). Expliquez << nul ne vit sans religion » et donner dans ce contexte un synonyme de religion. Vue qu'on ne peut pas savoir, on peut croire. Il n'y a pas d'Hommes sans croyance. Synonyme croyance. << Pourquoi »> -> dans quel but ? La science répond à « comment » et les religions peuvent répondre à « pourquoi ». Pourquoi « il faut ici que la raison s'incline; il faut qu'elle se résigne à dormir avant d'avoir compté les étoiles » ? La raison s'incline parce que la question « pourquoi » va au-delà de la raison, la raison ne peut pas expliquer. Il y a un nombre infini des étoiles, incalculable. Etudier les exemples de l'enfant et des hommes que nous apprennent-ils? Les hommes se comportement comme des enfants, manque de maturité. Alain distingue le monde des choses et le monde des Hommes. Le monde des Hommes est le monde de nos désirs, la réalité ne se plie pas à nos désirs, on voudrait bien que les choses nous obéissent mais ça n'est pas comme ça que ça fonctionne. Mais tout se déroule en suivant les lois de la physique. Ces hommes voudraient que le monde fonctionne selon leurs désirs, ils ne veulent pas croire que tout ce qui se passe dans le monde obéit aux lois de la physique. Expliquez << la liaison de toutes choses », « décrets arbitraires », « capricieux jardinier >> La liaison de toutes choses : est toujours une loi de physique, entre la cause et les faits il y a une loi de physique. Décrets arbitraires : selon son bon vouloir. Dépendance de Dieu. Capricieux jardinier : c'est le Dieu, il a mis en place les lois et les gens veulent que le Dieu mette en cause les lois de la physique. Pourquoi « La prière est l'acte irréligieux par excellence. » ? Parce que ce n'est pas de la pure croyance, il y a de l'intérêt. Pour qu'il change l'Univers. Que signifie ici « Nécessité » ? Nécessité : rien n'arrive par hasard, ça dépend toujours des lois physiques. S'il arrive qque chose, ça n'arrive par nécessite. Pourquoi autant de « pourquoi >> ? Parce qu'il n'y a jamais des réponses, c'est une question existentielle que tous les Hommes posent. Question typiquement humaine qui amène aux religions. Expliquez << Exister, c'est quelque chose; cela écrase toutes les raisons. » Exister c'est savoir qu'on est vivant, seul Homme existe parce que pour exister il faut avoir conscience de soi. Raison ici au sens d'explication. Aucune explication ici n'est recevable. Remarque : La question << pourquoi » : Dans quel but (non scientifique) ? Quelles sont les causes (comment, scientifique) ? La prière religieuse est celle qui honneur Dieu, et non celle qui lui réclame quelque chose. La prière irréligieuse est la superstition pour Alain, de demander au Dieu de changer l'ordre des lois de la physique. Seul un être doué de raison, peut avoir de superstition. Le rapport entre la superstition et la raison est un rapport concret. On a tendance de dire que la superstition= manque de rationalité mais c'est l'inverse. Il s'agit que tout superstition est un délire de la raison. Pour l'intro, identifiez bien les 5 points (thème(s), thèse, PB, plan, présentation du texte et de l'auteur) avant de rédiger. Thèse : tout est liée à la religion. La raison ne peut tout expliquer Peut-on expliquer tout avec la religion ? Le texte à analyser est un extrait de "Propos" écrit par Alain et publié au 20e siècle. Cet extrait évoque le thème de la religion, il est la réponse à toute existence, car la raison ne peut tout expliquer. Mais peut-on tout expliquer avec la religion ? Il serait intéressant d'aborder la religion comme solution à tout problème, puis d'évoquer les questions sans réponse de la part de la religion, et enfin l'intérêt qui se cache derrière la religion. Correction du texte : Explication (rappel : il est essentiel de réfléchir au choix des mots et rares sont les élèves qui effectuent ce travail. Expliquer un texte ce n'est pas le résumer approximativement mais, au contraire, en déployer toute la substance !) La raison a évidemment des limites et elle ne peut rendre compte de certains faits. << L'univers est un fait » et si nous pouvons dans une certaine mesure expliquer comment il s'est développé, nous ne pouvons savoir pourquoi, ni même si cette question (pourquoi ?) a un sens... Il nous faut donc «< accepter sans comprendre ». De la même manière, la raison, dont la traduction latine est « ratio » (calcul), ne peut compter le nombre d'étoiles parce que cela dépasse ses capacités. Dès lors que nous admettons les limites de la raison humaine, il nous faut reconnaître que nous possédons tous des croyances et, en ce sens, que « nul ne vit sans religion », que nul ne vit sans accepter un au-delà de la raison. Cela per conduire les hommes à devenir irrationnels ? C'est ce que l'auteur va développer par la suite. Lorsqu'un enfant se cogne ou trébuche, bien souvent, il n'admet pas sa faute et rejette la responsabilité sur « un morceau de bois » ou « une pierre ». Il cède alors à la colère, il « s'irrite » et en veut à ce qu'il juge responsable de ses malheurs. Attitude infantile, immature, que partagent aussi beaucoup d'adultes, parce qu'une pierre ou un morceau de bois n'y sont finalement pour rien. Cependant, si l'on peut comprendre l'attitude de l'enfant qui est un être devant apprendre à se servir de sa raison, cette attitude est beaucoup moins sensée lorsqu'elle est celle d'adultes. En effet, certains reprochent aux éléments naturels (« la pluie, la neige » etc.) les malheurs qu'ils produisent indirectement chez les hommes : sécheresses, inondations etc. Ces hommes sont irrationnels parce qu'ils ne comprennent pas la nature physique de ce monde. S'il pleut ou non, c'est en raison de lois physiques. Certaines causes vont engendrer certains effets en vertu d'une « liaison » c'est-à-dire d'une loi physique. La pluie, par exemple, est un phénomène physique que la raison peut expliquer. Il n'y a rien ici de surnaturel ! Lorsque l'homme cherche une cause surnaturelle à des phénomènes physiques, il tombe dans la superstition. C'est en ce sens que la raison peut s'avérer délirante. Interpréter ces phénomènes physiques en termes de « décrets arbitraires » c'est donc faire preuve d'irrationalité. Un « décret arbitraire » est une décision prise par une autorité (décret) qui ne soucierait pas des règles existantes (arbitraire); ici ces règles sont les lois physiques. Cette autorité capable de nier l'ordre rationnel de l'univers serait Dieu, une sorte de « capricieux jardinier » qui, en fonction de ses désirs, s'amuserait à faire pleuvoir, à apporter des tempêtes ou à provoquer des sécheresses... Un caprice est un désir soudain, changeant et irréfléchi, c'est un désir d'enfant. On comprend alors que représenter Dieu de cette façon est une réaction anthropomorphique. En effet, si Dieu existe, il est l'origine de cet univers et des lois physiques qui le gouvernent. Si nous ne comprenons pas toujours comment certains phénomènes se produisent (si l'on parle de prévisions météorologiques, c'est bien parce que nous sommes encore incapables de comprendre toutes les causes à l'origine de temps qu'il fera demain), ce n'est pas une raison pour penser que l'univers fonctionne de façon irrationnelle ! C'est pourtant bien ce que font certains quand ils prient Dieu pour qu'il apporte la pluie ou le soleil. Cette prière, qui consiste finalement à demander à Dieu de bouleverser l'ordre qu'il a lui-même créé, ne peut être qu'irrationnelle et même « irréligieuse >> puisqu'elle porte atteinte à Dieu lui-même: Dieu, ce n'est pas le bureau des réclamations ou un SAV! On comprend alors qu'Alain ne rejette pas toute forme de prière mais seulement celles qui s'adressent à Dieu pour obtenir quelque chose (« Dieu, j'ai été gentil, faîtes svp que j'obtienne le BAC ! »). Une prière qui n'aurait d'autre but que de rendre grâce à Dieu serait donc bien religieuse. En conclusion, Alain critique ici la superstition de certains croyants qui interprètent des phénomènes physiques et rationnels comme résultant des caprices d'une divinité. Si l'auteur reconnaît les limites de la raison et le caractère non-rationnel de la religion, il montre ici que la raison reste essentielle pour permettre aux hommes de distinguer ce qui est de l'ordre d'un au-delà de la raison et ce qui est de l'ordre de l'irrationnel et de la superstition. Corrigé introduction : Approche : on peut s'étonner de l'omniprésence de la religion comme phénomène humain et s'interroger sur la persistance, malgré les progrès scientifiques (donc de la raison), d'un fait religieux. Problème: comment expliquer la croyance religieuse ? quel rôle joue la raison dans le fondement de cette attitude ? en quoi la raison est-elle paradoxalement nécessaire pour croire ? Explication/justification : ce problème interroge le rapport entre croyance religieuse et raison. La religion est souvent qualifiée d'irrationnelle par ses détracteurs (comme en- deçà de la raison) et cette irrationalité est même revendiquée par les croyants (comme au-delà de la raison). Tout semble opposer raison et croyance religieuse. Mais, en même temps, seul un être de raison peut croire car il faut pour cela se questionner sur le sens de l'existence... et ainsi constater l'impuissance de la raison à nous fournir des réponses certaines... Ainsi, c'est comme si la croyance religieuse procédait de la raison en en dévoilant les indépassables limites. Thèse pour Alain, c'est bien parce que la raison cherche toujours à comprendre, à << rendre raison de », qu'elle engendre, par son incapacité à le faire, la croyance religieuse. Mais raison et croyance religieuse ne s'excluent pas nécessairement. En effet, si un mauvais usage de la raison mène à la superstition, forme dégradée de la croyance religieuse, un bon usage de cette faculté proprement humaine mène au contraire à une compréhension plus profonde du monde, à une forme de sagesse religieuse. Thèse opposée : raison et croyance religieuse s'opposent, à la fois pour les croyants et pour les non-croyants. (à titre indicatif ici car déjà évoquée dans << explication/justification ») Exemples Fondements de ces croyances Rapport à la raison Plan : pour commencer, Alain développe et justifie sa thèse. C'est parce qu'il est un « animal doué de raison » que l'homme est aussi un animal religieux (plus besoin d'expliquer la thèse puisque déjà fait plus haut). Cette vocation religieuse de l'homme se décline selon deux attitudes que l'auteur s'emploie à détailler par la suite : la superstition résultant d'une négation de la raison et du réel d'une part et, d'autre part, une sagesse religieuse (d'inspiration stoïcienne) reposant sur un usage sain de la raison et sur une acceptation du réel. Croyances de l'ordre du savoir a)-je crois que dans le vide tous les corps tombent à la même vitesse b)-je crois que Napoléon est mort à Ste Hélène Savoirs attestés Propositions mathématiques et Propositions historiques physiques a)ce sont des propositions a bice sont des priori: elles dépassent les données de l'expérience, elles reposent sur des démonstrations propositions qui reposent sur l'expérience (témoignages): il n'est pas impossible qu'elles soient fausses. Croyances rationnelles, conformes à la raison Croyances de l'ordre de l'opinion a)-je crois qu'il va neiger demain b)-je crois que les élèves de Terminale passeront le bac c)-je crois que Sherlock Holmes trouvera le coupable Opinions moins bien assurées Probables mais qui restent incertaines ajon analyse les phénomènes et on raisonne par analogie: quand nous avons observé ces phénomènes, il a neigé, donc on fait une estimation. Vraisemblables mais qui restent incertaines b) on raisonne en fonction d'une cohérence : il serait absurde qu'un élève de Term. ne passe pas le bac c)on prend en compte les 2 raisonnements à la fois : il n'est pas cohérent qu'un détective aussi doué que S.H. ne découvre le coupable, et si cela semble incohérent c'est en raison de notre expérience des romans, des films. Croyances pas tout à fait rationnelles donc en deçà de la raison Vérité révélée : vérité qui ne peut pas être rationnellement fondé. V. Les critères de la vérité Croyances de l'ordre de la foi -je crois en Dieu -je crois en l'âme éternelle -je crois en l'Homme, au progrès, en la liberté Engagement Croyance subjective, consciente d'elle-même et qui ne laisse pas de place au doute Croyance, quand elle est religieuse, qui pose des vérités révélées (elles sont données, non découvertes par la raison) Croire << en»> : désigne la foi qui est un moteur de l'existence, un espoir. Croyances non rationnelles au sens où elles sont au-delà de la raison Quelles sont les critères qui nous permettent de juger si une chose est vraie ou fausse ? Sujet peut-il être juste de désobéir à la loi ? Justice: institution judiciaire (1), en tant que valeur morale (2 -> critères : égalité, équité). Peut-on déterminer avec certitude une vérité ? 1. Les sens sont responsables de nos perceptions, grâce à nos sens nous sommes en contact avec le réel et on peut en dire en quelque chose. Les sens sont trompeurs (ex. illusions d'optique et dans tous les domaines), on peut aussi être malades, on ne vit pas les choses dans le manière objective. Nos sens sont en grand partie subjectifs. On ne peut pas dire que les sens sont un critère infaillible de vérité, on peut leur faire confiance mais il faut douter. 2. Les preuves ne parle pas d'elle-même, il faut l'interpréter, doit être toujours accompagné d'un raisonnement. 3. L'évidence: est évident ce qui s'impose sans qu'il y ait besoin de preuves/ absence de preuves. Ce qui a besoin des preuves pour croire, n'est pas évident. << De la même manière que la lumière se montre elle-même et montre ainsi ce que sont les ténèbres, la vérité est à elle-même son propre critère et donc aussi celui de l'erreur. » Spinoza -> quand on est face à la vérité, on ne peut pas la refuser. Puisque l'évidence admet l'absence de preuves, au fond sur quoi repose l'évidence, sur quoi est-elle fondé ? ce qui fonde l'évidence est un sens objectif. Derrière les évidences, il y a des opinions les plus communes (la Terre est plate). Si rien n'est évident, on essaye de se fier à quelque chose qui est le plus vraisemblable. Il est vraisemblable ce qui est cohérent, qui n'est pas logiquement contradictoire, ce qui n'est pas impossible. Au cours de notre histoire, certaines vérités ont été au départ jugé complètement invraisemblables/ incroyables. 4. L'invraisemblable/ l'incroyable : certaines choses irréalisables sont devenues réalisables. Le problème avec l'incroyable est que c'est difficile de distinguer le fou au génie. Les critères de la vérité : L'efficacité : si c'est efficace, il y a grandes chances que ce soit vrai. (Ex. théorie de Darwin). Placebo : faux médicament, croire permet de guérir des choses, c'est un effet psychologique. La vérité qui blesse : parfois ce qui est vrai, est ce qui nous fait mal. Ex. géocentrisme/ héliocentrisme. L'héliocentrisme a blessait les religions, qui mettent l'Homme à côté. Freud a même parlé d'une triple humiliation de l'Homme : l'Homme n'a pas une place privilégiée dans le monde, la deuxième humiliation a été fait par Darwin qui dit le contraire des religions et aussi que l'intelligence humaine est par évolution (pas de différence entre les animaux), et la troisième humiliation par Freud, l'Homme croyait qu'il n'est pas libre, Freud dit que notre liberté et qu'une illusion (nos choix sont faits inconsciemment sans qu'on soit pris conscience). Le contraire de la vérité est ici l'illusion. Face au réel, ce qu'on croit savoir clairement offusque ce qu'on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés. Accéder à la science, c'est, spirituellement, rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. La science s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion; de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Les professeurs de sciences imaginent que l'esprit commence comme une leçon, qu'on peut toujours refaire une culture nonchalante en redoublant une classe, qu'on peut faire comprendre une démonstration en la répétant point pour point. Ils n'ont pas réfléchi au fait que l'adolescent arrive dans la classe de physique avec des connaissances empiriques déjà constituées : il s'agit alors, non pas d'acquérir une culture expérimentale, mais bien de changer de culture expérimentale, de renverser les obstacles déjà amoncelés par la vie quotidienne. (20ème S) La connaissance empirique : une connaissance acquise par l'expérience. La science est à la fois rationaliste et empiriste. Bachelard Selon l'auteur, qu'est-ce qui fait obstacle à la connaissance scientifique ? L'opinion, le préjugé, tout ce qu'on a pu acquérir par l'expérience. La science veut comprendre le fonctionnement du réel. La science veut comprendre comment la nature fonctionne. « Ce qu'on devrait savoir » est ce qu'on ne sait pas encore. On découvre la science après avoir construit nos connaissances, nos préjugés. On est rempli des préjugés qui font obstacle à la démarche scientifique. « Légitimer l'opinion » renvoie à l'idée de justice, de donner raison à l'opinion. La science peut donner raison à l'opinion mais pour d'autres raison qu'apporte l'opinion. L'opinion a-t-elle toujours tort? (Distinguez « en droit » et « en fait »>) En fait : caractérisé par les faites, par la réalité. En droit : ce qui devrait être. L'opinion peut avoir raison mais elle ne sait pas pourquoi elle affirme parce que n'est pas rationnellement fondu. Pourquoi peut-on dire que l'opinion ne pense pas ? L'opinion n'est qu'une croyance. Il n'y a de la réflexion que quand il y a un esprit critique de ce qu'on entend. Pourquoi l'idée de « leçon » est-elle critiquée ? Il y a trop de profs de physiques qui pensent que connaitre est accumuler des connaissances. Pour Bachelard, comment accède-t-on à la science ? En accède à la science en détruisant l'opinion publique. Que croit la doxa ? On acquit des connaissances en accumulant des connaissances. Remarque : Chez Bachelard, il y a la notion d'obstacle d'épistémologie : la science qui étudie des différentes sciences. L'obstacle d'épistémologie est un cadre de pensée qui m'empêche d'accéder à une autre représentation des choses. Pour Bachelard, la science progresse en escalier. L'obstacle d'épistémologie concerne tout le monde, même les scientifiques. La Raison et le réel-Texte 1 Russell, Problèmes de philosophie, VI Ce genre d'associations n'est pas réservé à l'homme ; on le trouve de façon très marquée chez l'animal. Un cheval qu'on a souvent mené sur une route résiste à changer de direction. Les animaux domestiques s'attendent à manger dès qu'ils voient la personne qui leur apporte d'ordinaire leur nourriture. Nous savons bien qu'en raison de leur caractère rudimentaire, ces attentes de l'uniformité peuvent être déçues. L'homme qui a nourri le poulet tous les jours de sa vie finit par lui tordre le cou, montrant par là qu'il eût été bien utile au dit poulet d'avoir une vision plus subtile de l'uniformité de la nature. Qu'elles induisent ou non en erreur, ces attentes n'en existent pas moins. Le simple fait qu'un événement s'est produit un certain nombre de fois provoque chez l'animal comme chez l'homme l'attente de son retour. Et il est bien certain que nos instincts causent notre croyance que le soleil se lèvera demain : mais peut-être ne sommes-nous pas en meilleure position que le poulet à qui, sans qu'il s'y attende, on a tordu le cou. [Les] uniformités passées sont la cause d'attentes quant au futur [...]. Russell, Problèmes de philosophie, VI De quelles « associations » parle l'auteur ? Il y a le principe de causalité. Corrélation : deux évènements se succèdent sans avoir aucun rapport logique entre les deux. On peut les rapprocher des raisonnements par l'inductif. Deux façons de pensées, de montrer, de réfléchir : Une déduction : elle part du général pour en déduire du particulier. Génér -> particuli Une induction : elle part du particulier pour en déduire du général. Particuli. -> génér On ne peut pas tout démontrer. Dans tout démonstration, il y a du postulat et d'axiomes. => elles sont indémontrables. Empirique quelque chose qui repose sur l'expérience. Expliquez pourquoi ces « associations » sont utiles et pourquoi elles peuvent être trompeuses. Ce n'est pas toujours vraie. ● Le concept d'obstacle épistémologique de Bachelard L'obstacle épistémologique est un concept inventé par le philosophe Gaston Bachelard dans La Formation de l'esprit scientifique en 1938, désignant ce qui vient se placer entre le désir de connaître du scientifique et l'objet qu'il étudie. Cet obstacle l'induit en erreur quant à ce qu'il croit pouvoir savoir du phénomène en question. Il est pour Bachelard interne à l'acte de connaître puisque c'est l'esprit qui imagine des explications aux choses. Comme le dit Bergson : «Notre esprit a une irrésistible tendance à considérer comme plus claire l'idée qui lui sert le plus souvent.>> Pour Bachelard, « on connaît contre une connaissance antérieure ». Il est donc nécessaire d'écarter, sans nier leur existence, les différents obstacles qui nous empêchent d'accéder à la connaissance. Le plus difficile à surmonter est l'obstacle présent dans l'acte même de connaître ». Il dit : « Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on en dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit>> Pour tout esprit scientifique en formation souhaitant lutter contre les obstacles épistémologiques, Bachelard préconise quatre impératifs : réaliser une catharsis intellectuelle et affective, réformer son esprit, refuser tout argument d'autorité et laisser sa raison vigilante. C'est un travail sur soi permanent qu'il faut envisager et, en ce sens, Bachelard déclare : «Un épistémologue irrévérencieux disait, il y a quelques vingt ans, que les grands hommes sont utiles à la science dans la première moitié de leur vie, nuisibles dans la seconde moitié». Ces grands hommes deviennent nuisibles lorsqu'ils cessent de chercher parce qu'ils pensent avoir trouvé. Ce sont donc bien leurs certitudes qui sont nuisibles. En conclusion: « la pensée scientifique apparaîtra comme une difficulté vaincue, comme un obstacle surmonté » Bachelard révèle ici toute la puissance critique et ainsi, la fonction la plus essentielle, de cette faculté de juger que tout homme possède : la raison. ● Le principe de falsifiabilité de Popper Les théories ne sont donc jamais vérifiables empiriquement (...) Toutefois j'admettrai certainement qu'un système n'est empirique ou scientifique que s'il est susceptible d'être soumis à des tests expérimentaux. Ces considérations suggèrent que c'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation. En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il puisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience. Popper, La logique de la découverte scientifique, 1934 Question posée par le texte : Qu'est-ce ce qui définit la science ? Thèse : Ce qui définit la science, c'est sa falsifiabilité. A) Le critère de démarcation de la science c'est sa falsifiabilité. Les sciences mettent en évidences des lois¹ qui ne se contentent pas de dire ce qui est mais ce qui doit être. Cependant si la valeur prédictive d'une théorie est une condition nécessaire, elle n'est pas une condition suffisante pour la définir comme science. Selon Karl Popper, le critère de démarcation qui permet de distinguer les sciences des pseudos sciences c'est leur falsifiabilité. « Le critère de la scientificité d'une théorie réside dans la possibilité de l'invalider, de la réfuter ou encore de la tester >> Les pseudo sciences ont toujours réponse à tout. Karl Popper prend l'exemple de l'astrologie qui n'a pas de cesse de présenter des preuves fondées sur l'observation à l'appui de ses théories. Un horoscope a toutes les chances de se voir confirmer par l'expérience. Cependant le fait que ces prédictions se réalisent ne nous autorise pas à affirmer sa scientificité. Ce n'est donc pas la vérification expérimentale qui assure la scientificité d'une science mais au contraire, c'est la possibilité pour elle d'être réfutée ou infirmée par l'expérience. « Si ce sont des confirmations que l'on recherche, il n'est pas difficile de trouver, pour une grande majorité des théories, des confirmations ou des vérifications. Il convient de tenir compte de ces confirmations que si elles sont le résultat de prédictions qui assument un certain risque ;(...) Toute mise à l'épreuve véritable d'une théorie par des tests constitue une tentative pour en démontrer la fausseté (to falsify) ou pour la réfuter. »> B) La science progresse par conjectures et par réfutations. Karl Popper critique la conception naïve de la science qui fige les connaissances scientifiques dans des certitudes absolues, laissant penser que la vérité scientifique établie pourrait être définitive. Pour Karl Popper, une théorie n'est scientifique que si elle prend le risque d'être infirmée par un test expérimental. Par conséquent aucune théorie, même la plus parfaitement établie dans la communauté scientifique, n'est à l'abri d'une éventuelle réfutation ultérieure. Il faut donc considérer « toutes les lois ou théories comme hypothétiques ou conjecturales, c'est-à-dire comme des suppositions. ». Ce qui signifie que les nouvelles théories ne sont que des approximations meilleures que celles qui les ont précédées. Par exemple, la théorie de la relativité d'Einstein contient celle de Newton en tant qu'approximation, cette dernière englobant à son tour celles de Kepler et de Galilée. Rien ne permet de penser que la théorie de la relativité ne sera pas un jour remise en question par une théorie au pouvoir explicatif plus grand, qui l'inclura comme une simple approximation. Ainsi il demeure impossible d'établir de manière indubitable la vérité d'une théorie scientifique. Nous ne pouvons que nous approcher toujours plus de la vérité. ¹Définition : les lois scientifiques établissent entre les faits des rapports mesurables, universels et nécessaires qui autorisent la prévision. L'efficacité de la science selon Russell Si la science ne nous permet pas d'avoir des certitudes, faut-il douter d'elle ? Si douter c'est nier ses capacités explicatives et prédictives, alors non. Comme le montre Russell, les théories scientifiques sont nécessairement approximatives mais efficaces. Le doute ici n'est que bêtise. Si douter c'est garder à l'esprit qu'il est toujours possible de remettre en cause une théorie, qu'aucune explication scientifique n'est définitive, alors oui. Le doute est ici une activité intellectuelle indispensable pour tout esprit scientifique (voir Bachelard et Popper). Conclusion générale : La doxa veut voir la vérité comme un état définitif c'est-à-dire comme ce qui est toujours et absolument vrai et nous pensons que c'est à la science de nous y mener. Mais la vérité, ainsi définie, n'existe pas. Nous devons comprendre que la vérité est en fait un processus et non un état. Le vrai c'est ce qui devient vrai mais il faut savoir que ce processus est sans fin donc qu'il n'y a pas de vérité définitive. L'erreur n'est donc plus le contraire de la vérité mais un moment de la vérité (un moment de ce processus). « Quiconque pense commence toujours par se tromper » dit Alain et il ajoute : « c'est l'amour de la vérité qui nous trompe principalement (...) à considérer les choses humainement, toute erreur est belle ». Dans l'Histoire on s'aperçoit que le savoir a souvent progressé à mesure que l'homme s'efforçait d'établir des idées fausses, comme la lunette astronomique qui est inventée dans le but de prouver le géocentrisme. C'est donc en corrigeant, en rectifiant, en prenant conscience de nos erreurs que nous avançons sur le chemin de la vérité. Pour ce faire, nous disposons de notre lucidité et de notre esprit critique et ce qu'ils nous enseignent, c'est qu'il faut se méfier de toute vérité absolue. Grâce aux lois, on comprend le monde.