À une passante : La rencontre fugace
Le poème "À une passante" de Baudelaire se structure en deux mouvements principaux : la rencontre vers1−8 puis la méditation sur l'idéal inaccessible vers9−14.
Dans le premier mouvement, Baudelaire décrit l'environnement hostile de la rue parisienne :
- La rue assourdissante est personnifiée par le verbe "hurlait" qui traduit l'agressivité du milieu urbain
- L'allitération en r renforce cette impression d'hostilité
- L'expression "autour de moi" place le poète au centre de cette agitation, suggérant sa solitude
Le portrait de la passante se dévoile progressivement comme un zoom cinématographique :
- Une série d'adjectifs "longue","mince","engranddeuil" dresse le portrait d'une femme élégante
- Les termes "majestueuse" et "fastueuse" créent un effet d'insistance sur sa noblesse
- La référence au "grand deuil" et à la "douleur majestueuse" associe cette femme à la souffrance
Concept clé : L'oxymore "douceur qui fascine et plaisir qui tue" vers8 illustre l'ambivalence de cette femme qui incarne à la fois Éros ledeˊsir et Thanatos lamort, thème récurrent dans les figures de style baudelairiennes.
La réaction du poète face à cette apparition est intense :
- L'emphase "Moi, je" marque le retour du poète dans le récit
- Le verbe "buvais" à l'imparfait suggère que le temps semble s'être arrêté
- La comparaison "crispé comme un extravagant" évoque la marginalité sociale du poète et son trouble intérieur
La métaphore de l'œil comme "ciel livide où germe l'ouragan" révèle la violence des passions cachées derrière l'apparence majestueuse de la passante, annonçant déjà la suite du poème.