ACTE 2 SC. 13 : Les fausses confidences, Marivaux

Légende alternative :

La comédie légère repose donc sur des procédés sadiques. La fausse confidence suscite de vraies blessures chez Dorante. ● "d'un air délibéré" (didascalie) → Ar joue un rôle, elle commence à tendre son piège "ecrivez" (impératif) → use de son autorité, Dor est à son service, elle le fait passer pour l'acteur principal de leur union = cruelle "le petit mot" (litote cruelle) → La lettre ravage intérieurement Dorante. "reste rêveur" "distraction" "ne va point" (gestes et mvts de résistance) → Dorante tente de résister : moyen de retarder l'action "il ne sait ce qu'il fait" (commentaire de Ar) → Araminte jouit avec cruauté de ce stratagème amoureux, elle pense le réussir • "ah Dubois m'a trompé" (a parté) ⇒ indique que Dorante est vaincu et ne peut plus résister, il se lamente • "je ne trouve point de papier" (négation totale) → snd moyen de retarder l'action 1 Mvt 2: Ar. dicte la lettre et le trouble de Dorante augmente ● ● "il est vrai" → Dorante ne peux plus résister ● ● "ecrivez / achevez" (impératif) → Ar dicte la lettre avec détermination, elle est prête à tout pour avoir les aveux de Dorante "assurer/justice" → Ar utilise le CL de la confiance, alors qu'elle ment et parle d'elle à la 3e pers = elle ressort cruelle Mvt 3: Résultat paradoxal du stratagème → Le dernier mouvement conduit sur 3 résultats : "il souffre" (a parte, vb au présent) → Ar. commente les états de Dorante, son trouble augmente: (→ + introduit au registre pathétique) Interruption de Dorante, il montre explicitement sa souffrance, sa réplique est dans le registre élégiaque : "Comment Madame?" (question valeur exclamative) + "je ne me trouve pas bien" (euphémisme) + "Ciel! Je suis perdu." (aparté) tous ces termes font apparaître chez le spectateur un sentiment de pitié pour Dorante. Résultat 1: Ar est émue de voir Dorante désespéré à l'idée de la perdre, indiqué par l'aparté "le coeur me bat" Elle tente une dernière fois d'obtenir des aveux en confrontant Dorante à sa maladresse dans une exclamation comique qui réduisent Dorante au rang de valet maladroit : "Voilà qui est écrit tout de travers!" Résultat 2: Le public est assuré que Ar a des sentiments pour Dor, car elle tente de dissimuler son trouble avec des reproches: "presque pas lisible" (négation partielle) de plus, "il n'y a pas encore là de quoi le convaincre" → elle constate de l'échec du stratagème, elle espérait une confession Résultat 3: Dorante pense qu'il s'agit d'une ruse pour faire avouer ses sentiments à Ar → "ne serait-ce point aussi pour m'éprouver" (interrogation totale à valeur déclarative) Conclusion: Au final, les dernières répliques créent une sorte de chiasme comique, car Dorante qui devait être piégé, a découvert le stratagème, mais Ar finit par être prise à son propre jeu, renforçant le jeu comique de la scène. La ruse d'Araminte permet de révéler un trouble amoureux chez Dorante, mais les deux amants masquent leurs réels sentiments. Cet extrait est attrayant car Araminte joue le rôle de Dubois, elle manipule pour obtenir la vérité. Le dramaturge offre ainsi une pièce où la vérité naît du mensonge. 2