L'art de la mauvaise foi (lignes 9 à 16)
Dans cette section, La Bruyère pousse plus loin sa critique d'Arrias en montrant comment celui-ci réagit lorsqu'il est contredit. L'auteur met en scène un véritable duel verbal qui révèle toute la mauvaise foi du personnage :
-
Confrontation : "quelqu'un se hasarde de le contredire et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies"
-
Réaction d'Arrias : "Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur"
Highlight: La réaction d'Arrias face à la contradiction révèle son incapacité à admettre ses erreurs et son besoin constant de paraître savant.
La Bruyère utilise le discours direct pour donner plus de vivacité à la scène et permettre au lecteur d'entendre directement les propos d'Arrias :
Quote: "je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original : je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance"
Cette tirade d'Arrias est révélatrice de plusieurs aspects de son caractère :
- Son obstination : Il refuse d'admettre qu'il puisse se tromper.
- Sa prétention : Il affirme connaître "familièrement" un ambassadeur.
- Son mensonge : Il invente une source pour donner du crédit à ses propos.
Vocabulary: Pédant - Personne qui fait étalage de son savoir de manière prétentieuse et inopportune.
La Bruyère montre comment Arrias, loin de reconnaître son erreur, s'enfonce dans le mensonge et la mauvaise foi. Il "reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée", illustrant ainsi son incapacité à remettre en question ses affirmations même face à l'évidence.
Cette partie du texte renforce la critique de La Bruyère envers les courtisans qui privilégient l'apparence du savoir sur la vérité, et qui sont prêts à tout pour maintenir leur réputation, même au prix du mensonge.