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Analyse linéaire de « Un rêve »

26/11/2023

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Introduction:
Jaspard de la nuit
"Un rêve"
Aujourd'hui, je vais vous expliquer un poème extrait du recueil Gaspard de la nuit, oeuvre d'Aloy
Introduction:
Jaspard de la nuit
"Un rêve"
Aujourd'hui, je vais vous expliquer un poème extrait du recueil Gaspard de la nuit, oeuvre d'Aloy

Introduction: Jaspard de la nuit "Un rêve" Aujourd'hui, je vais vous expliquer un poème extrait du recueil Gaspard de la nuit, oeuvre d'Aloysius Bertrand, poète, dramaturge et journaliste romantique du XIXe siècle, siècle de la Révolution Industrielle et de la prolifération de nouveaux mouvements littéraires. Il est considéré comme l'inventeur du poème en prose, bien que la véritable créatrice n'est nulle autre que Lucile de Chateaubriand. Ce recueil, qui fut publié à titre posthume en 1842 par son ami David d'Angers, est aujourd'hui considéré comme le premier recueil de poèmes en prose de la poésie française. D'inspiration romantique, cette oeuvre se compose de soixante-six courts poèmes en prose abordant des thématiques variées. C'est dans les rues et monuments de Dijon, où l'auteur passa la majeure partie de sa vie, qu'il trouva une grande partie de son inspiration. Le poème qui nous intéresse s'intitule "Un rêve". Il est situé dans le troisième livre du recueil. Aloysius Bertrand raconte un sombre cauchemar aux accents médiévaux: des personnages sont suppliciés sur la place des exécutions de Dijon. A présent je vais vous lire le texte : J'ai rêvé tant et plus, mais je n'y entends note. Pantagruel, livre III. Il était nuit. Ce furent d'abord, - ainsi j'ai vu, ainsi je raconte, - une abbaye aux murailles lézardées...

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par la lune, - une forêt percée de sentiers tortueux, - et le Morimont grouillant de capes et de chapeaux. Ce furent ensuite, - ainsi j'ai entendu, ainsi je raconte, - le glas funèbre d'une cloche auquel répondaient les sanglots funèbres d'une cellule, - des cris plaintifs et des rires féroces dont frissonnait chaque fleur le long d'une ramée, - et les prières bourdonnantes des pénitents noirs qui accompagnent un criminel au supplice. Ce furent enfin, - ainsi s'acheva le rêve, ainsi je raconte, - un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisants, - une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un chêne, - et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue. Dom Augustin, le prieur défunt, aura, en habit de cordelier, les honneurs de la chapelle ardente; et Marguerite, que son amant a tuée, sera ensevelie dans sa blanche robe d'innocence, entre quatre cierges de cire. Mais moi, la barre du bourreau s'était, au premier coup, brisée comme un verre, les torches des pénitents noirs s'étaient éteintes sous des torrents de pluie, la foule s'était écoulée avec les ruisseaux débordés et rapides, - et je poursuivais d'autres songes vers le réveil. Après cette lecture, une question émerge : En quoi ce poème conjugue-t-il atmosphère romantique et modernité ? Pour répondre à cette question, nous allons distinguer quatre mouvements. . La mise en place du décor La mise en place de l'atmosphère sonore Les personnages et leur supplice Le dénouement du rêve Mouvement 1: La mise en place du décor (lignes 1 à 4) Le titre ("Un rêve"), l'exergue ("J'ai rêvé tant et plus, mais je n'y entends note") et la première phrase, qui rappelle fées ("Il était nuit"), plongent le lecteur dans une atmosphère irréelle, onirique. début des contes de Dans la première strophe, le poète plante le décor grâce à l'énumération de trois lieux: "une abbaye aux murailles lézardées par la lune, - une forêt percée de sentiers tortueux, - et le Morimont grouillant de capes et de chapeaux" (14-6). Les virgules et tirets distinguent chacun de ces endroits. Or, ces trois lieux plongent le lecteur dans une atmosphère inquiétante, presque fantastique, typique du courant romantique. Les participes et adjectifs utilisés sont inquiétants: "lézardées", "percée", "tortueux". Le paysage semble annoncer le supplice à venir. Ainsi, ce premier mouvement plonge le lecteur dans un décor fantastique très utilisé dans le romantisme. Nous allons maintenant étudier l'atmosphère sonore fidèle au décor. Mouvement 2: La mise en place de l'atmosphère sonore (lignes 7 à 12) Le poème en prose est rigoureusement structuré. Les trois premières strophes commencent par l'anaphore "Ce furent" accompagnée de trois connecteurs logiques : "Ce furent d'abord" (13), "Ce furent ensuite" (17) et "Ce furent enfin" (113). Ces trois répétitions permettent de baliser très précisément le plan du texte. En outre, ce premier cadre est doublé d'une seconde : l'incise "ainsi j'ai vu" (13), "ainsi j'ai entendu" (17), "ainsi s'acheva le rêve" (113) suivie chaque fois de "ainsi je raconte". Cette seconde répétition, grâce à ses variations, indique le thème de chaque strophe : la première strophe évoque le décor, la deuxième l'atmosphère sonore et la troisième présente les personnages. Chaque fois, on peut noter que les éléments présentés vont par trois. Ainsi, ce deuxième mouvement met un accent sur l'atmosphère sonore qui correspond à l'impression donnée par le décor visuel. Nous allons maintenant évoquer les personnages et leur supplice. Mouvement 3 : Les personnages et leur supplice (lignes 12 à 20) Le troisième paragraphe, fidèlement au rythme ternaire à l'oeuvre depuis le début du poème, présente trois personnages soumis à trois supplices différents. "- un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisants, - une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un chêne, - et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue" (l13-16). Les trois présentations suivent la même structure (groupe nominal ouvert par un article indéfini + subordonnée relative). On voit que les personnages subissent leur sort grâce à l'utilisation de la forme passive: "couché", "pendue", "et moi que le bourreau liait". La quatrième strophe permet de nommer les personnages : Dom Augustin et Marguerite (prénom qui rappelle l'oeuvre Faust et corrobore à la fois l'atmosphère romantique et fantastique). On apprend également les raisons de la mort de Marguerite et la manière dont seront ensevelis les corps. Le temps utilisé est le futur et on remarque la présence d'un champ lexical un peu plus lumineux ("chapelle ardente" (118), "blanche robe" (119), "cierges" (120). Finalement, ce troisième mouvement nous plonge dans une atmosphère fantastique, qui se poursuit dans le dernier paragraphe. Mouvement 4 : Le dénouement du rêve (lignes 21 à 25) Le dernier paragraphe s'ouvre sur la conjonction de coordination "mais", qui marque une rupture avec le reste du poème. Le sort du poète se distingue des autres suppliciés : il ne meurt pas. A la fin du poème, comme souvent dans les rêves, le narrateur est sauvé par une sorte de liquéfaction générale qui vient dissoudre son cauchemar et résoudre sa situation. Les champs lexicaux de l'eau et du déferlement sont utilisés : "torrents de pluie", "écoulée" (123), "ruisseaux débordés et rapides" (123-24). Sur le plan du rythme, la phrase n'est plus du tout morcelée par des tirets comme au début du poème. Il s'agit d'une longue phrase interrompue simplement par des virgules (on ne compte qu'un tiret). En outre, la toute dernière phrase ("et je poursuivais d'autres songes vers le réveil") dénoue la situation en dédramatisant le cauchemar, qui apparaît finalement comme un rêve parmi d'autres. Conclusion: Ce poème sur le thème du rêve même bien atmosphère romantique et modernité. En effet, il dépeint une scène de supplice aux accents archaïques, qui rappelle l'inquisition médiévale, au sein d'un poème en prose à la structure moderne. L'onirisme de la scène permet au poète de laisser lire cours à sa fantaisie créatrice, en s'émancipant en outre des contraintes formelles du vers. Charles Baudelaire se saisira quelques années plus tard de cette forme nouvelle dans son recueil Le Spleen de Paris également connu sous le titre Petits Poèmes en prose.