Critique de la Loi et appel à l'égalité civique
Les articles V et VI de la DDFC abordent la question cruciale de la Loi et de la participation des femmes à sa création et à son application.
L'article V reprend en grande partie le texte de la DDHC, mais Olympe de Gouges remplace "La Loi" par "Les lois de la nature et de la raison". Ce changement subtil suggère que les lois existantes, faites par et pour les hommes, ne sont pas conformes à la nature et à la raison, et doivent donc être réformées.
L'article VI est particulièrement audacieux. Olympe de Gouges y affirme que la loi doit être "l'expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation".
Highlight: Olympe de Gouges revendique le droit des femmes à participer à l'élaboration des lois, une idée révolutionnaire pour l'époque.
Elle poursuit en déclarant que tous les citoyens et citoyennes doivent être également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics. Cette revendication d'égalité civique totale était extrêmement radicale pour l'époque.
Quote: "Toutes les Citoyennes et Citoyens étant égaux à ses yeux [de la loi], doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, & sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents."
En conclusion, ces six premiers articles de la DDFC constituent une critique radicale de l'ordre social et politique de l'époque. Olympe de Gouges y affirme l'égalité naturelle des femmes, redéfinit des concepts politiques fondamentaux pour y inclure les femmes, et revendique une égalité civique totale. Ce texte, bien qu'ignoré à l'époque, est aujourd'hui reconnu comme un document fondateur du féminisme et une contribution majeure à la pensée des Lumières.