Analyse linéaire : Gargantua, Rabelais (1534), « Prologue de l’auteur »

Légende alternative :

vivants dans l'excès et d'autre part comme des précieux il s'adresse QUE aux lecteurs -réf à Platon/Antiquité = lecteurs sont a priori aguerris, savants clin d'œil à la description des lecteurs = buveurs réf à Socrate : élogieux, présentation positive = il est valorisé => hyperbole - comparaison Socrate/silènes II) 1.5 à 1.10: La double nature des silènes : - comparaison silènes/petites boites = obj AN -> visée descriptive, didactique, pédagogique : le lecteur se représente la petite boite en question antithèse + comparaison : la boite = elt connu, elt de réf « figures amusantes »> = dessin, ridicule énumération des choses dessinés sur le couvercle : décrire les silènes de l'extérieur => AN nous offre donc une description de ce que l'on voit en 1er = de l'extérieur - réf à Silène, maitre de Bacchus: Bacchus aime s'amuser comme le lecteur car c'est le dieu de la fête et du vin = clin d'œil aux lecteurs, à « buveurs >> - Silène et les silènes sont comme le lecteur : amusants à l'extérieur adv opposition = rupture, début description intérieur - énumération : intérieur = précieux, fin, délicat, choses qui ont de la valeur - énumération + antithèse : contraste, opposition avec les lignes précédentes Tel était Socrate. Car, en jugeant son aspect et en l'estimant selon son apparence, vous n'en auriez pas donné une pelure d'oignon, tant il était laid et ridicule: le nez pointu, le regard bovin, le visage d'un fou, simple dans ses mœurs, rustique dans ses vêtements, pauvre, malheureux avec les femmes, inapte à toutes les fonctions de la société, toujours riant, toujours trinquant à la santé de chacun, toujours se moquant, toujours dissimulant son divin savoir. Or, en ouvrant cette boîte, vous auriez découvert à l'intérieur une substance céleste et inappréciable: une intelligence surhumaine, une force d'âme incroyable, un courage invincible, une sobriété sans pareille, une complète sérénité, une parfaite confiance en soi, un mépris absolu envers tout ce pourquoi les hommes veillent, courent, travaillent, naviquent et bataillent. III) I.11 à I.18 : La double nature de Socrate : comparaison : Socrate = silènes = Silène = lecteurs -> même système d'analogies - lecteurs censés connaitre Socrate car ils sont érudits et savants - conj. de coord. cause : explication - Ce P est construit de la même manière que le précédent : d'abord une description de l'extérieur puis une de l'intérieur, du caractère - comparaison Socrate/pelures d'onion -> commentaire de AN: humoristique, décalé car onion = légume sans trop de valeurs description de l'intérieur annoncée par une hyperbole péjorative: pas beau et suscite le rire -> dévalorise Socrate - début énumération en 4 parties : 1) physique : gros yeux, yeux vides, pas regard intelligent, pétillant 2) façon de vivre: vie modeste, il est démunie 3) inadapté à la sociét , en marge de celle-ci 4) habitudes : // construction + anaphore + p. présent : p.p = durée, action qui dure = habitude: Socrate est joyeux, c'est un bon vivant. Il rappelle le lecteur. Il aime s'amuser, trinquer. - << dissimulant »> = diff. extérieur et intérieur << divin savoir »> = introduit/amorce une présentation élogieuse conj. coor. opp: vient contraster même shéma depusi le début du texte << en ouvrant cette boite » : continue l'analogie avec les silènes : la métaphore - << auriez »> = conditionnel : possibilité « céleste + divin » : bien au-delà de ce que l'être humain peut faire : mise en valeur << inappréciable » : on ne peut pas apprécier = inestimable - AN fait une énumération en 2 temps: 1) énumération des qualités morales sont associés à un qualificatif hyperbolique = description hyperbolique qui le place au-dessus des autres hommes 2) il se distingue des autres : il est au-dessus des occupations triviales des humains, tel un Dieu sur Terre ; il se distingue des êtres humains, il n'a rien prouvé contrairement aux autres qui prouvent leur valeur - énumération de verbes d'action sans sujet: il travaille sur le rythme: accélération, vitesse renvoient à l'agitation des Hommes IV) 1.19 à 1.24: Un mode d'emploi pour lire Gargantua : apostrophe : il s'adresse directement aux lecteurs qui est interpellé grâce à une question rhétorique À votre avis, pourquoi ce prélude et coup d'essai? Pour que vous, mes bons disciples (ainsi que quelques autres fous oisifs), lorsque vous lirez les joyeux titres de certains livres imaginés par moi, comme Gargantua, Pantagruel, Fessepinte, La Dignité des Braguettes, Des Pois au lard cum commento, etc., vous ne pensiez trop rapidement que leur contenu n'est que moqueries, folâtreries et menteries joyeuses, l'enseigne extérieure de la boutique (c'est le titre) étant généralement interprétée, sans recherche plus approfondie, comme un signe de dérision et de plaisanteries. - il souhaite introduire l'explication, la clé de l'œuvre : expression du but - élargis son public : décalage - énumération des livres écrits -> point commun paragraphe précédent - on peut rire des titres: ref aux lecteurs et à Socrate (« fessepinte »> = tire-bouchon) -> décalage : recette de cuisine commentée, amusante. - titres livres types de lecteurs - AN explique qu'il ne faut pas s'arrêter aux premières impressions, pas penser que ça sera toujours amusant c'est un conseil : il nous invite à voir dans le texte, à faire une « recherche approfondie »> = à chercher le précieux comme pour Socrate et les silènes, à chercher le savoir Il ne faut pas s'arrêter aux apparences. Introduction : L'humanisme est un mouvement littéraire et culturel qui s'est développé en Europe au XVIème siècle durant la Renaissance. Ce mouvement propose de renouer avec les valeurs, la philosophie, la littérature et l'art de l'Antiquité classique qu'il considère comme le fondement de la connaissance. François Rabelais est un écrivain humaniste français du XVIème siècle qui transmet les idées humanistes à travers ses oeuvres. Il écrit Gargantua est publié en 1534. Cette œuvre narre l'histoire du personnage éponyme (nom = titre œuvre), un jeune géant dont nous suivons l'éducation et les aventures. Nous allons étudier un extrait du prologue. Alquofibras Nasier, l'anagramme de François Rabelais, est le chroniqueur des aventures de Gargantua. Dans ce prologue, il s'adresse aux lecteurs. LECTURE Ainsi, comme tout prologue, il est là pour inciter à la lecture. Mais, il va plus loin car Rabelais présente ses intentions et met les lecteurs en garde sur la nature véritable du texte qu'ils vont découvrir. Nous allons donc voir quelles sont les intentions de l'auteur et en quoi ce début donne le ton de gargantua. En ce sens, nous montrerons d'abord, de la ligne 1 à la ligne 4, qu'il y a une entrée en matière contrastée. Puis, nous aborderons la la double nature des silènes de la ligne 5 à la ligne 10. Après, de la ligne 11 à la ligne 18, nous nous intéresserons à la double nature de Socrate. Enfin, nous expliquerons que ce prologue est un mode d'emploi pour lire Gargantua. Conclusion : Il faut distinguer l'être et le paraître, l'intérieur et l'extérieur, le caractère comique de l'extérieur pour accéder à la force profonde de l'intérieur. Il explique qu'aux premiers abords, l'œuvre est amusante mais qu'il faut oser ouvrir la boite pour découvrir le savoir qui se cache derrière. Le lecteur doit accéder au sens précieux de l'ouvrage. C'est une forme de morale, un mode d'emploi de l'œuvre. Elargissement: La clé de lecture que nous donne ce prologue peut nous faire penser au chapitre 13 de Gargantua, dans lequel le héros invente un torche-cul car cela démontre en réalité l'intelligence pratique du héros.