Les obligations sociales et l'hypocrisie révélée
La deuxième partie de la scène d'exposition de Juste la fin du monde met en lumière les obligations sociales pesantes et l'hypocrisie qui en découle. Suzanne assume le rôle de metteur en scène, dictant les comportements à adopter.
Example: La répétition de l'expression "serrer la main" cinq fois souligne l'importance excessive accordée aux conventions sociales.
Louis reste passif, ne prenant la parole qu'après que tous se sont exprimés, ce qui préfigure la dynamique de la pièce. Ses réponses, comme "je suis très content", sont purement conventionnelles, tout comme celles de Catherine.
Definition: Épanorthose - Figure de style consistant à revenir sur ce qu'on a dit pour le renforcer, le nuancer ou le rétracter.
Suzanne répète "Il ne change pas", une remarque paradoxale qui révèle son propre besoin de se convaincre. Le jeu des temps verbaux, passant du présent à l'imparfait, souligne la durée de l'absence de Louis et la difficulté de Suzanne à accepter son retour.
La troisième partie dénonce ouvertement l'hypocrisie sociale. Antoine brise les conventions en remettant en question l'absurdité de certaines pratiques sociales, comme s'embrasser lors d'une première rencontre.
Highlight: Louis et Antoine ne s'adressent jamais directement la parole dans cette scène, illustrant la profondeur de leur malaise relationnel.
La communication défaillante est symbolisée par l'utilisation du verbe "voir" pour parler, comme si la parole était invisible. Toutes les informations importantes sont noyées dans un flot verbal excessif, soulignant l'inefficacité de la communication familiale.
Cette scène d'exposition de Juste la fin du monde établit ainsi les bases des conflits à venir, révélant les tensions familiales, les difficultés de communication et l'hypocrisie sociale qui seront explorées tout au long de la pièce.