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Analyse linéaire juste la fin du monde partie 1 scène 1

08/02/2022

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1ÈRE PARȚIE, SCÈNE 1 :
L'ARRIVÉE DE LOUIS
DANS SA FAMILLE
Pièce << Juste la fin du monde » de Jean-Luc Lagarce publié en 1995
INTRODUCTION
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1ÈRE PARȚIE, SCÈNE 1 :
L'ARRIVÉE DE LOUIS
DANS SA FAMILLE
Pièce << Juste la fin du monde » de Jean-Luc Lagarce publié en 1995
INTRODUCTION
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1ÈRE PARȚIE, SCÈNE 1 :
L'ARRIVÉE DE LOUIS
DANS SA FAMILLE
Pièce << Juste la fin du monde » de Jean-Luc Lagarce publié en 1995
INTRODUCTION
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1ÈRE PARȚIE, SCÈNE 1 : L'ARRIVÉE DE LOUIS DANS SA FAMILLE Pièce << Juste la fin du monde » de Jean-Luc Lagarce publié en 1995 INTRODUCTION → Extrait tiré de la pièce de Jean-Luc Lagarce << Juste la fin du monde »> publié en 1995. Celle-ci raconte le retour de Louis, revenu chez lui après dix ans d'absence pour annoncer sa mort prochaine. Même si ce texte n'est pas autobiographique, il entre malgré tout en résonnance avec l'histoire de JLL, lui-même mort du sida en 1995 Du début à << vous vivez d'une drôle de manière » → Après un prologue qui rattache la pièce aux tragédies antiques, la scène 1 commence comme une scène classique d'exposition qui va nous présenter les personnages et les liens qui les unissent, le lieu et le moment du drame qui va se jouer devant nous PROBLÉMATIQUE Comment s'exprime ici, dès la première page, la tension qui règne dans cette famille ? Comment cette arrivée révèle-t-elle un état de crise ? EXPLICATION LINÉAIRE I. L'accueil de Louis par Suzanne : formaliste et neutre comme le calme avant la tempête Le présentatif << C'est Catherine »> = a le rôle d'une didascalie interne : il suggère le geste de présentation de Suzanne, le lecteur ne sait qu'au v3 que Suzanne parle à Louis La répétition « Elle est Catherine »>...

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Louis B., utilisateur iOS

J'aime tellement cette application [...] Je recommande Knowunity à tout le monde ! !! Je suis passé de 11 à 16 grâce à elle :D

Stefan S., utilisateur iOS

L'application est très simple à utiliser et bien faite. Jusqu'à présent, j'ai trouvé tout ce que je cherchais :D

Lola, utilisatrice iOS

J'adore cette application ❤️ Je l'utilise presque tout le temps pour réviser.

Légende alternative :

= est redondante, crée un effet d'insistance inutile Le présentatif << C'est Louis » qui suit l'apostrophe à Catherine = indique encore un geste joint à la parole, Suzanne s'adresse à sa belle-sœur et lui présente Louis Le présentatif << Voilà » devant « Louis » = didascalie interne, symétrique de << elle est >> L'apostrophe finale à << Catherine »> = embrouille à la présentation en la surchargeant et donne le tournis au lecteur qui n'est pas aidé par l'absence de didascalies L'apostrophe exclamative << Suzanne » suivie de l'injonction << s'il te plaît »> = exprime ici un reproche poli mais assez sec Deux expressions de l'ordre suivent : un présent << tu te laisses avancer » et un impératif << laisse-le avancer »> = crescendo dans la réaction d'Antoine qui semble exaspéré par l'attitude de sa sœur qui ne respecte pas les règles d'usage : faire entrer d'abord, présenter ensuite La phrase déclarative affirmative <«< Elle est contente »> = s'adresse à Antoine, le but est d'apaiser et calmer le jeu en justifiant la précipitation de Suzanne 2 II. La phrase comparative << On dirait un épagneul »> = est moins agréable: Antoine se moque de l'impulsivité de sa petite sœur qui réagit instinctivement comme un chien et non posément comme une personne sensée Un détonateur : la réaction maternelle, aussi désopilante que saugrenue L'injonction << Ne me dis pas ça » n'est pas claire = A qui s'adresse-t-elle ? Suzanne ? Antoine ? Cette injonction est répétée de trois formes différentes = la mère refuse d'entendre ce qu'elle peut envisager La périphrase << ce que je viens d'entendre » est une preuve de son déni : refuse de reconnaître : son fils Louis ne connaît pas sa belle-sœur La phrase complète de la mère de « Ne me dis pas ça » à « ils ne se connaissent pas, est hachée, non construite = les paroles viennent comme elles arrivent, par petit tas, pour exprimer laborieusement ce qui est pour elle, impossible La vérité surgit pourtant mais à la forme interronégative << Louis, tu ne connais pas Catherine >> = c'est comme si la mère espérait que l'idée serait fausse La phrase << Tu ne dis pas ça, vous ne vous connaissez pas, jamais rencontrés, jamais >> relève toujours de l'oralité. On attendrait << Tu ne vas pas me dire que vous ne vous connaissez pas... »> = le fait qu'elle s'adresse cette fois à Louis, le seul qu'elle nomme (pour les autres il y avait un << vous » implicite qui les réunissait), suggère une plus grande proximité affective Les trois phrases négatives et le point d'interrogation final << vous ne vous connaissez pas, jamais rencontrés, jamais? » = montrent son insistance à recevoir de son fils Louis, une autre réponse que celle de ses deux autres enfants C'est Antoine qui répond en posant la question pour faire taire sa mère « Comment veux-tu ? >> = question oratoire, elle n'attend pas de réponse La phrase d'Antoine est courte, le ton est cassant = montre qu'Antoine est sur le qui-vive, prêt à dégainer des vérités mais il sait se tenir L'affirmation de Louis << je suis très content »> = vise à faire retomber la tension, Louis n'est pas venu pour régler ses comptes La réponse de Catherine << Oui, moi aussi, bien sûr, moi aussi »> = révèle la même volonté de pacifier le terrain La reprise de << Catherine »> = a toujours une valeur de didascalie interne : elle signale qu'elle serre la main à Louis III. Le début des hostilités : famille en crise, le retour La question << Tu lui serres la main ? » = didascalie interne, ce geste apparaît à Suzanne comme choquant La réponse << Louis » sous forme du seul nom propre, est prononcée par Louis lui-même = suggère peut-être la gêne de Louis qui ne sait plus quoi dire, il meuble l'espace comme il peut en répétant qu'il s'appelle Louis La précision << Suzanne l'a dit, elle vient de le dire »> = confirme le désir de Louis de gagner du temps en meublant les silences La réplique de Suzanne est longue = elle parle à Catherine qui a pris l'initiative de serrer la main de Louis La question interronégative qui suit renforce la phrase précédente en reprenant son contenu = contient un reproche implicite formulé juste après « ils ne vont pas...comme des étrangers >> Le discours de Suzanne est pleins de répétitions : après celle autour de « serrer la main », une variation autour du verbe « changer »> = celles-ci nous font voir que le regard de Suzanne est en mouvement : elle regarde son frère et sa mère La phrase est tellement déstructurée « et avec elle, Catherine, tu te trouveras, vous vous trouverez sans problème, elle est la même, vous allez vous trouver »> = met Catherine et Louis sur le même plan L'impératif << embrasse-la » = est un ordre de la petite sœur à son grand frère invité à retrouver les bons usages au sein de la famille Le nom propre << Catherine »> = semble parfaitement inutile ici, Louis sait qu'elle est Catherine La phrase exclamative « Suzanne, ils se voient pour la première fois ! »> = est un rappel à l'ordre du frère cadet de Louis, il répète ce que sa sœur ne veut pas comprendre 3 La belle phrase de Louis, bien construite, réconcilie tout le monde et pacifie les échanges précédents malgré le vouvoiement, il témoigne sa compréhension du reproche que Suzanne vient de lui faire et toute son affection à Suzanne, sa belle-sœur La dernière réplique de Suzanne = est digne de la petite sœur qu'elle est restée, elle semble manquer cruellement de reconnaissance pour vouloir s'affirmer ainsi CONCLUSION Ce premier échange entre les membres de la famille révèle déjà que Louis a du mal à prendre sa place (seulement 4 répliques), alors qu'il est revenu pour déclarer quelque chose d'important sa mort prochaine. La fratrie a quelque chose à régler avec Louis, des petits piques, des sous-entendus, des silences: Louis est le fils préféré de sa mère et a suscité la jalousie fratricide d'Antoine, Suzanne est la petite dernière qui n'a pas eu la chance de connaître son frère aîné et a souffert de son absence, la mère fait comme si Louis était parti il y a peu. Dans sa tête à elle, Louis a toujours été là