Une critique acerbe de la domination masculine
Mme De Grancey poursuit son argumentation en remettant en question les fondements du mariage et de la domination masculine. Elle souligne que son union avec M. de Grancey était basée sur une promesse de fidélité mutuelle, et non d'obéissance. Cette distinction est cruciale dans sa remise en cause de la hiérarchie conjugale traditionnelle.
Highlight: La protagoniste établit une distinction nette entre fidélité conjugale et obéissance, rejetant cette dernière comme une forme d'esclavage.
La critique de la domination masculine par Voltaire s'exprime ensuite à travers une énumération des contraintes biologiques imposées aux femmes. Grossesse, accouchement, et menstruations sont présentés comme des fardeaux suffisants, sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter une soumission sociale.
Vocabulary: Périphrase - Figure de style utilisée ici pour désigner pudiquement la grossesse et les menstruations.
Enfin, Mme De Grancey s'attaque directement aux justifications physiques de la supériorité masculine. Elle tourne en dérision l'idée que la pilosité ou la force musculaire puissent légitimer une domination sociale. Cette analyse de "Femmes soyez soumises" se conclut sur une note ironique, suggérant que la prétendue supériorité masculine ne repose que sur la capacité à "donner un coup de poing mieux appliqué".
Quote: "Je sais bien qu'en général les hommes ont les muscles plus forts que les nôtres, et qu'ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué: j'ai peur que ce ne soit là l'origine de leur supériorité."
Ce texte de Voltaire, à travers le personnage de Mme De Grancey, offre ainsi une critique mordante et avant-gardiste des fondements de la domination masculine, remettant en question à la fois les arguments religieux, sociaux et biologiques utilisés pour la justifier.