Colette nous présente deux œuvres majeures qui s'entremêlent dans leur exploration de la mémoire et de l'enfance : Sido et Les Vrilles de la vigne.
Dans Sido, l'auteure brosse le portrait touchant de sa mère, figure centrale de son enfance. À travers une série de tableaux vivants et de souvenirs fragmentés, Colette recrée l'atmosphère de sa jeunesse en Bourgogne. La narration, à la fois tendre et précise, dépeint une femme extraordinaire qui a profondément marqué la sensibilité de l'écrivaine. Le jardin familial devient un lieu symbolique où s'épanouit la relation mère-fille, tandis que les descriptions minutieuses de la nature reflètent l'héritage maternel dans l'écriture de Colette.
Les Vrilles de la vigne propose une structure plus éclatée, composée de nouvelles qui explorent différentes facettes de la féminité et de la nature. Le recueil, publié en 1908, manifeste la maîtrise stylistique de Colette et sa capacité à mêler sensualité et observation aigüe du monde naturel. Les textes comme "Belles-de-jour" et "Nonoche" illustrent la modernité de son écriture et sa volonté de briser les conventions littéraires de son époque. Le mouvement littéraire dont participe cette œuvre se situe à la croisée du naturalisme et de l'impressionnisme, avec une attention particulière portée aux sensations et aux détails du quotidien. L'ensemble forme une méditation profonde sur la liberté féminine, l'amour de la nature et la puissance des souvenirs, thèmes qui traversent toute l'œuvre de Colette. Ces deux textes, bien que distincts dans leur forme, se rejoignent dans leur exploration sensible de la mémoire et leur célébration de la nature comme force vitale.