Paroxysme de la crise et victoire du spleen
Le deuxième mouvement du poème LXXVIII de "Les Fleurs du Mal" marque l'apogée de la crise de mélancolie et la victoire finale du spleen sur l'esprit du poète.
Rupture et intensification
Baudelaire introduit une rupture soudaine dans le rythme du poème avec le vers :
Quote: "Des cloches tout à coup sautent avec furie"
Cette interruption brutale symbolise l'intensification de la crise intérieure. Les sonorités agressives et le choix du vocabulaire ("furie", "hurlement") accentuent la violence de l'expérience émotionnelle.
Hallucinations et désespoir
Le poète décrit ensuite une série d'images hallucinatoires :
- Des esprits errants sans patrie
- De longs corbillards défilant lentement
Vocabulary: Un "corbillard" est un véhicule utilisé pour transporter les cercueils lors des funérailles, symbolisant ici la mort et le désespoir.
Ces visions macabres renforcent l'atmosphère de désespoir et d'angoisse. L'utilisation du champ lexical de la mort ("corbillards", "crâne") souligne la gravité de l'état émotionnel du poète.
Victoire finale du spleen
Le poème se conclut sur l'image puissante de l'Angoisse plantant son drapeau noir sur le crâne du poète :
Quote: "Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."
Cette métaphore filée représente la victoire totale du spleen sur l'esprit du poète. Le choix de terminer le poème par le mot "noir" renforce l'impression de désespoir absolu.
Highlight: L'utilisation de la majuscule pour "Angoisse" personnifie ce sentiment, le transformant en une force conquérante et implacable.
En conclusion, ce poème de Baudelaire offre une plongée saisissante dans les profondeurs de la mélancolie. À travers un langage riche en images et en sonorités, le poète parvient à transmettre l'intensité de sa souffrance intérieure, faisant de ce texte un exemple parfait du spleen baudelairien.