Du jeu à la tragédie  lecture analytique de la mort de Gavroche
Le destin de Gavroche bascule brutalement lorsqu'une balle personnifiée, décrite comme "traître", l'atteint. Hugo représente alors l'enfant comme un "feu follet" - image d'un esprit vif qui s'éteint soudainement. La barricade elle-même semble s'animer et "pousse un cri", créant une mise en abyme du drame qui se joue. Le texte fait référence à Antée, établissant un parallèle entre "le pygmée" Gavroche et le géant de la mythologie grecque.
L'auteur construit un parallélisme saisissant  "pour le gamin toucher le pavé, c'est comme pour le géant toucher la terre", renforçant l'antithèse entre la petitesse physique de l'enfant et sa grandeur morale. La scène prend une dimension religieuse quand Gavroche meurt "les bras en l'air", telle une figure christique des pauvres, un martyr de la révolution.
Le dernier paragraphe atténue la réalité insoutenable de la mort de l'enfant par des euphémismes touchants  "Il n'achève point... ne revint plus". Hugo évoque une forme de transcendance avec "cette petite grande âme venait de s'envoler", l'oxymore soulignant le contraste entre l'origine sociale modeste de Gavroche et la noblesse de son caractère.
**Éclairage ** Ce commentaire de texte des Misérables montre comment Victor Hugo transforme Gavroche en héros mythologique et politique. L'auteur utilise cette mort symbolique pour dénoncer les injustices sociales tout en célébrant l'esprit révolutionnaire français.