Appel à l'action et critique des législateurs

Dans cette partie, Olympe de Gouges poursuit son argumentation en faveur des droits des femmes dans la Révolution française. Elle anticipe les objections des législateurs et encourage les femmes à y répondre avec force et détermination.

L'auteure fait référence à l'épisode biblique des noces de Cana pour critiquer l'attitude des législateurs français. Elle les compare ironiquement à Jésus, suggérant qu'ils pourraient rejeter les revendications des femmes en demandant : "Femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ?"

Example: De Gouges utilise l'ironie en comparant les législateurs à Jésus lors des noces de Cana, soulignant ainsi leur attitude sacrilège envers les droits des femmes.

Face à cette potentielle opposition, elle exhorte les femmes à répondre avec courage et détermination. Elle les encourage à utiliser "la force de la raison" contre les "vaines prétentions de supériorité" des hommes. De Gouges emploie un langage martial, appelant les femmes à se "réunir sous les étendards de la philosophie" et à déployer "toute l'énergie de $leur$ caractère".

Vocabulaire: Un étendard est une enseigne ou un drapeau servant de signe de ralliement, notamment pour des régiments militaires.

L'auteure prédit que cette action déterminée des femmes amènera les hommes à reconnaître leur égalité. Elle utilise une image forte en décrivant les hommes comme "nos serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être Suprême".

De Gouges conclut cette partie en affirmant que les femmes ont le pouvoir de surmonter tous les obstacles à leur émancipation : "Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir; vous n'avez qu'à le vouloir."

L'importance de l'éducation pour l'émancipation des femmes

Dans cette dernière partie du postambule, Olympe de Gouges aborde la question cruciale de l'éducation des femmes au XVIIIe siècle. Elle annonce son intention d'examiner la place des femmes dans la société et de critiquer les propositions des législateurs concernant l'éducation nationale.

L'auteure introduit cette nouvelle direction de son argumentation en déclarant : "Passons maintenant à l'effroyable tableau de ce que vous avez été dans la société". Cette transition suggère que De Gouges va dresser un portrait sombre de la condition féminine dans l'histoire.

Highlight: L'utilisation de l'adjectif "effroyable" souligne la gravité de la situation des femmes dans la société, préparant le lecteur à une critique acerbe.

Elle lie ensuite cette réflexion historique à la question contemporaine de l'éducation nationale, faisant référence au récent rapport de Talleyrand sur l'instruction publique. De Gouges exprime son scepticisme quant aux intentions des législateurs : "voyons si nos sages législateurs penseront sainement sur l'éducation des femmes".

Context: Talleyrand avait présenté à l'Assemblée, en septembre 1791, un rapport sur l'instruction publique qui, tout en promouvant théoriquement le droit de tous à l'éducation, refusait concrètement aux femmes le droit à une instruction hors du foyer.

L'ironie est palpable dans l'utilisation de l'expression "sages législateurs", suggérant que De Gouges doute fortement de leur sagesse en matière d'éducation des femmes. Elle pose ainsi les bases d'une critique de l'exclusion des femmes du système éducatif, un thème central dans la lutte pour l'égalité des sexes.

Cette conclusion du postambule annonce donc une analyse approfondie de la condition féminine et une revendication forte pour l'accès des femmes à l'éducation, élément essentiel de leur émancipation selon Olympe de Gouges.

Analyse stylistique et rhétorique du texte

Cette partie se concentre sur l'analyse des procédés stylistiques et rhétoriques employés par Olympe de Gouges dans son Olympe de Gouges Déclaration des droits. L'auteure utilise un langage riche et varié pour renforcer son argumentation en faveur des droits des femmes.

Le texte s'ouvre sur une série d'impératifs adressés directement aux femmes : "Femme, réveille-toi", "reconnais tes droits". Ces injonctions créent un ton urgent et mobilisateur, appelant les femmes à l'action immédiate.

Quote: "Femme, réveille-toi; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers; reconnais tes droits."

De Gouges emploie des métaphores puissantes pour illustrer son propos. "Le tocsin de la raison" et "Le flambeau de la vérité" sont des images qui évoquent l'illumination et l'éveil de la conscience. Ces métaphores s'inscrivent dans la tradition rhétorique des Lumières, associant la raison et la vérité à la lutte contre l'obscurantisme.

L'auteure utilise également des antithèses pour souligner les contradictions de la société : "Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges." Cette opposition entre nature et préjugés renforce l'argument en faveur des droits naturels des femmes.

Le texte est parsemé d'apostrophes qui interpellent directement le lecteur, en particulier les femmes : "Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ?" Ces adresses directes renforcent l'engagement émotionnel du lecteur et l'urgence du message.

De Gouges n'hésite pas à employer l'ironie pour critiquer l'attitude des hommes, notamment des législateurs. L'expression "nos sages législateurs" à la fin du texte est clairement ironique, remettant en question leur prétendue sagesse en matière de droits des femmes.

Enfin, l'auteure fait preuve d'une grande maîtrise rhétorique en anticipant et en réfutant les arguments potentiels de ses opposants. Elle imagine leurs objections et y répond avec force, démontrant ainsi la solidité de son argumentation en faveur des droits des femmes.

La Force de l'Argumentation

Le texte déploie une argumentation structurée autour de questions rhétoriques et d'appels à l'action. L'éducation des femmes au XVIIIe siècle est implicitement remise en question.

Vocabulary: Questions rhétoriques - Questions posées pour leur effet persuasif plutôt que pour obtenir une réponse

Appel passionné aux femmes pour revendiquer leurs droits

Ce passage constitue le postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges, publié en 1791. L'auteure y lance un appel vibrant aux femmes pour qu'elles prennent conscience de leurs droits et luttent pour les obtenir dans le contexte de la Révolution française.

De Gouges utilise une rhétorique puissante, commençant par une apostrophe directe : "Femme, réveille-toi". Elle emploie la métaphore du "tocsin de la raison" pour signifier l'urgence de cette prise de conscience. L'auteure affirme que le temps est venu pour les femmes de reconnaître et revendiquer leurs droits naturels.

Vocabulaire: Le tocsin est une sonnerie de cloche servant à donner l'alarme, notamment en cas de guerre.

Elle dénonce ensuite les préjugés, le fanatisme et la superstition qui ont longtemps opprimé les femmes, utilisant la métaphore du "flambeau de la vérité" qui dissipe les "nuages de la sottise". De Gouges souligne le paradoxe de la Révolution : les hommes se sont libérés mais sont devenus injustes envers leurs compagnes.

Highlight: "Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne." Cette phrase met en lumière l'hypocrisie des révolutionnaires qui prônent l'égalité mais excluent les femmes.

L'auteure interpelle directement les femmes, les exhortant à cesser d'être "aveugles" et à prendre conscience que la Révolution ne leur a apporté qu'un "mépris plus marqué". Elle les encourage à réclamer leur "patrimoine", fondé sur les "sages décrets de la nature", faisant ainsi référence aux droits naturels revendiqués par les philosophes des Lumières.