Analyse des quatrains de Vénus anadyomène
Dans les deux premiers quatrains, Rimbaud décrit le surgissement progressif du corps de la femme, de haut en bas, dans un style qui parodie le blason poétique traditionnel.
Le premier quatrain introduit une comparaison surprenante : "comme un cercueil vert en fer blanc", qui établit d'emblée un ton péjoratif et mortuaire. La description physique qui suit est loin d'être flatteuse, avec des cheveux "pommadés" et un visage au "déficit" "ravaudé".
Exemple: "Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête / De femme à cheveux bruns fortement pommadés"
Le deuxième quatrain poursuit cette description peu flatteuse, en se concentrant sur le cou, le dos et les reins. Rimbaud utilise des termes animalisant comme "col" au lieu de "cou", et des adjectifs péjoratifs comme "gras" et "gris".
Vocabulaire: L'hypotypose est une figure de style qui consiste à décrire une scène de manière si vive qu'on croit la voir se dérouler sous nos yeux.
Rimbaud emploie l'hypotypose pour décrire les mouvements du corps, qui sont présentés comme mécaniques et peu gracieux.
Quote: "Puis le col gras et gris, les larges omoplates / Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;"
Cette description contraste fortement avec l'image traditionnelle de Vénus, déesse de la beauté, créant ainsi une parodie saisissante du mythe et des conventions poétiques.