I. La sublimation de la laideur dans Les Fleurs du mal
Baudelaire se fait le poète des oubliés et des marginaux dans Les Fleurs du mal. Il met en scène la souffrance, la misère et les laideurs du monde sans les occulter.
Exemple: Dans "A une mendiante rousse", le poète transforme une mendiante en figure gracieuse : "tu portes plus galamment / Ses brodequins de velours / tes sabots lourds".
Le poète parvient à sublimer même les sujets les moins poétiques, comme la mort et ses aspects les plus repoussants.
Citation: Dans "Une charogne", Baudelaire écrit : "Alors ô ma beauté, dites à la vermine / Qui vous mangera de baisers / Que j'ai gardé la forme et l'essence divine / De mes amours décomposés".
Les Fleurs du mal ne se contentent pas de transcender la réalité physique, elles subliment également les vices et les difformités morales.
Exemple: Dans "Au lecteur", Baudelaire déclare : "Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas / Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent".