Contexte d'écriture
En 1904, Colette cherche à prendre son indépendance vis-à-vis de son mari Willy et publie des œuvres en son propre nom. Entre 1905 et 1907, elle envoie plusieurs textes à des revues littéraires. L'ensemble de ces textes est alors regroupé et publié en 1908. Seulement en 1912, sa mère Sido meurt. Colette décide de ne pas aller à son enterrement pour en garder une image vivante. En 1926, Colette décide de rendre hommage à sa mère. Ainsi, en 1929, le texte "Sido" est écrit et elle décide d'ajouter deux autres textes (le capitaine) pour son père et (les sauvages) pour ses frères et sœurs. "Sido et les vrilles de la vigne" est alors publié en 1930.
Titre: Sido et les vrilles de la vigne
Auteur: Colette
Date: 1930
Genre: roman autobiographique
Mouvement littéraire: courant réaliste
Parcours la célébration de la nature
Résumé en 3 phrases
Dans "Sido", Colette se replonge dans ses souvenirs d'enfance en faisant le portrait des membres de sa famille : sa mère (Sidonie), puis son père (ancien militaire à la retraite) et enfin ses frères. Sa mère, qu'elle décrit avec admiration, est une femme libre et forte qui avait épousé son père en secondes noces. Colette dépeint de façon sagace et tendre la relation entre ses parents. Elle relate des moments forts dans sa relation avec eux et retranscrit certains de leurs échanges qui reflètent leur positionnement dans le monde. Dans les "vrilles de la vigne", Colette y exprime son amour pour sa maîtresse Missy, son goût pour la nature et une certaine nostalgie de son enfance.
Le parcours associé
La célébration du monde
La célébration de l'univers de l'enfance
Colette célèbre tout d'abord l'univers de son enfance qu'elle fait revivre avec le village de Saint-Sauveur en Puisaye, le nom des rues, la description méticuleuse et lyrique du jardin de Sido et les membres de la famille.
La célébration de la nature
Elle y célèbre aussi la nature qui, pour elle, forme un tout harmonieux. Sido incarne cette célébration du monde car elle est la « pythonisse » celle qui va interpréter les signes anodins du monde pour en découvrir le fonctionnement et le mystère. Les métaphores et les personnifications montrent que la vie déborde dans l'univers créé par Colette. Les animaux parlent, les plantes semblent dotées d'une âme, tout est plein de vie. Le tournoiement, les "vrilles de la vigne", sont un danger pour le rossignol mais manifestent aussi ce mouvement d'enlacement de la nature que Colette recherche à travers l'écriture.
La célébration de la relation privilégiée avec le monde
Si on peut parler de célébration du monde, c'est aussi parce que Colette confère aux descriptions les plus banales une tonalité presque mystique, qui ouvre le monde apparent sur une autre réalité. Sido, la « pythonisse » fait des << offrandes >>, << consulte le ciel >>. Par de lyriques incantations, Colette paraît adresser une prière à la nature, dans une célébration païenne. Colette célèbre surtout la fusion entre l'homme et le monde.
Analyse du fond
"Sido et les vrilles de la vigne" est composé de 2 recueils différents : "Sido" ainsi que "Les vrilles de la vigne".
1. Sido:
- Sido: relate les souvenirs d'enfance de Colette dans son village de Saint-Sauveur en Puisaye, sa maison natale, son jardin, son voisinage et surtout sa mère, Sido, une femme d'autorité et de charisme, qui jouit d'une connaissance intime de la nature.
- Le capitaine: évoque le père de Colette, militaire ayant perdu une jambe à la guerre, c'est un citadin exilé à la campagne, amoureux de Sido, qui chante la gaieté pour cacher sa tristesse. Après sa mort, sa famille trouve dans la bibliothèque de nombreux livres aux pages blanches, témoins de sa vocation manquée d'écrivain.
- Les sauvages: Colette se remémore sa fratrie : le mariage malheureux de sa grande demi-sœur Juliette, le souvenir d'Achille, 17 ans, son demi-frère qui entame des études de médecine et de son frère Leo, 13 ans, qui rêve de liberté. Elle évoque le souvenir de jeux entre les deux garçons.
2. Les vrilles de la vigne:
- Les vrilles de la vigne, la dame qui chante, le miroir: sortes de contes métaphoriques qui renvoient à l'art de la littérature. Le 1er, qui ouvre le recueil- et qui lui donne son titre, trace un lien avec le rossignol chanteur et l'auteur en montrant comment ils ont tous les deux su se dégager des liens qui les entravaient pour chanter librement.
- Le 2ème porte également sur une histoire de chant et montre comment l'art peut avoir des pouvoirs de métamorphose. Le 3ème est très métalittéraire, puisqu'il confronte l'auteur Colette à Claudine, son personnage de fiction inspiré de sa propre histoire.
- Nuit blanche, jour gris, le dernier feu: ils sont dédiés à Missy, l'amante de Colette. Ils évoquent l'intimité qui règne entre les deux femmes. Le 1er raconte une nuit d'insomni.