Analyse du deuxième mouvement de "Une charogne"
Le deuxième mouvement de "Une charogne" de Baudelaire se concentre sur la description détaillée et synesthésique du cadavre en décomposition.
Le champ lexical de la "vermine" domine cette partie, créant une vision d'horreur qui contraste avec le cadre idyllique précédemment établi. Baudelaire n'hésite pas à utiliser des images crues et explicites pour décrire la charogne.
Example: "Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, / Brûlante et suant les poisons"
Ces vers illustrent la présence de l'érotisme, un thème récurrent dans "Les Fleurs du mal". L'adjectif "brûlante" est utilisé comme une syllepse, jouant sur le double sens de la fièvre mortelle et du désir sexuel.
Vocabulary: Syllepse : figure de style qui consiste à utiliser un mot à la fois dans son sens propre et dans son sens figuré.
Baudelaire emploie des oxymores comme "carcasse superbe" pour souligner le rapprochement entre laideur et beauté, un des principes fondamentaux de son esthétique.
Le poète utilise des hyperboles pour accentuer l'horreur de la scène :
Quote: "Et ce monde rendait une étrange musique, / Comme l'eau courante et le vent, / Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique / Agite et tourne dans son van."
Cette comparaison inattendue entre la décomposition et des éléments naturels harmonieux illustre la capacité de Baudelaire à extraire la beauté du macabre.
Le poète se compare à un peintre, soulignant ainsi le processus de création artistique qui transforme la réalité détériorée en une œuvre d'art parfaite.
Highlight: Cette comparaison entre poésie et peinture est au cœur de la démarche d'"alchimie poétique" de Baudelaire, qui vise à transmuter le laid en beau par le pouvoir de l'art.