Analyse du premier mouvement : La lassitude d'ici et le désir d'ailleurs
Le premier vers de "Brise marine Mallarmé texte" est une affirmation désabusée à valeur générale : "La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres." Cette phrase, composée presque entièrement de mots monosyllabiques, à l'exception de l'interjection "hélas" placée à la césure, traduit le désespoir du poète face à la douleur et au doute métaphysique.
Vocabulary: La "chair" dans ce contexte désigne les plaisirs sensuels, tandis que les "livres" représentent les plaisirs intellectuels.
La personnification de la chair et l'hyperbole "j'ai lu tous les livres" suggèrent un ennui profond de la vie et une crise existentielle. Le présent gnomique utilisé dans le premier hémistiche renforce cette impression d'un état permanent et universel.
Le poème se poursuit avec l'impératif "Fuir ! là-bas fuir !", répété et accentué par des exclamations, exprimant un désir urgent de partir et une quête initiatique. Cette aspiration au voyage est renforcée par l'image des "oiseaux ivres" parmi "l'écume inconnue et les cieux", mêlant les domaines maritime et céleste.
Example: Le champ lexical du monde maritime est omniprésent dans le poème avec des termes comme "écume", "mer", "steamer", "ancre", "mâts", "orages", "naufrages", "îlots", et "matelots".
L'adverbe de lieu "là-bas" évoque un voyage métaphorique vers un ailleurs indéterminé, tandis que l'adjectif "ivres" associé aux oiseaux symbolise la joie et la liberté. La mer, quant à elle, représente à la fois la liberté et l'inspiration pour un renouveau poétique.
Definition: La "Brise marine" dans le contexte du poème symbolise non seulement un vent marin rafraîchissant, mais aussi une force de changement et de renouveau poétique.
La forme négative est très présente dans les vers suivants, soulignant la détermination du poète et l'imminence du départ. Des expressions comme "les vieux jardins" portent une connotation péjorative, suggérant une mélancolie et une perte de pouvoir des lieux autrefois aimés.