Le piège se resserre et la souffrance éclate
Araminte domine complètement la situation : elle donne les ordres ("écrivez !"), se déplace, vérifie que Dorante obéit. Pendant ce temps, lui perd tous ses moyens et ne trouve même plus le papier pourtant posé devant lui !
La fausse annonce tombe comme un couperet : "Votre mariage est sûr, Madame veut que je vous l'écrive". Araminte assène ces mots cruels les uns après les autres, observant en aparté que "il souffre mais ne dit mot". Elle commence même à douter de son stratagème.
Dorante finit par craquer et ose une objection timide : "Mais madame, vous n'avez aucune inclination pour lui". Il n'ose pas parler d'amour directement, mais c'est déjà énorme pour l'époque ! Son aparté désespéré "Ciel ! Je suis perdu" révèle toute sa détresse.
Le génie de Marivaux, c'est ce double jeu constant : Araminte froide en surface mais "émue" intérieurement, Dorante qui commence à soupçonner le piège "neserait−cepointpourm′eˊprouver?". Un vrai théâtre dans le théâtre qui fait le bonheur des spectateurs !
Pourquoi c'est génial : Cette scène retarde volontairement l'aveu d'amour que tout le monde attend, créant un suspense délicieux et montrant le "chemin tortueux" des sentiments amoureux.