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La Peau de Chagrin

28/11/2023

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DISSERTATION LA PEAU DE CHAGRIN
Honoré de Balzac
HONORÉ DE BALZAC
Balzac est l'un des plus grands romanciers du XIXe siècle. Il est le « pèr
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Balzac est l'un des plus grands romanciers du XIXe siècle. Il est le « pèr

DISSERTATION LA PEAU DE CHAGRIN Honoré de Balzac HONORÉ DE BALZAC Balzac est l'un des plus grands romanciers du XIXe siècle. Il est le « père du roman moderne », il écrit un ensemble de romans regroupés : La Comédie humaine dans lequel il a voulu faire << une histoire naturelle de la société ». À travers son œuvre, il veut explorer tous les ravages de la société et dresser un tableau de son époque pour servir de référence aux générations futur. C'est à partir de la publication du Père Goriot (1834) que son œuvre est organisé par le regroupement des romans par «< scènes » : scène de la vie parisienne et scène de la vie provinciale. Ces romans sont liés les uns aux autres. Puis, il divise cette comédie humaine en 3 ensembles : étude de mœurs, étude philosophique et étude analytique. La Peau de chagrin La Peau de chagrin est une pièce clé de La Comédie humaine. Balzac l'a classée dans la partie Études philosophiques de sa fresque romanesque car il expose sa conception de l'existence humaine. Récit fantastique et roman philosophique, La Peau de chagrin s'inscrit dans le contexte réaliste d'une société du XIXe siècle en crise. Selon lui, notre vie disposerait d'un capital d'énergie que le désir et la volonté consument et détruisent...

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peu à peu. Cette philosophie est le moteur de La Comédie humaine qui met en scène les ravages du désir. De plus La Peau de chagrin est un des premiers romans de Balzac qui tente de dépeindre la société toute entière: la mansarde du jeune étudiant désargenté, les orgies parisiennes, les salons, le monde du jeu, l'aristocratie, la science, le monde rural. Cette volonté d'embrasser toutes les classes sociales donne à voir un roman foisonnant. Georges Poulet, commentant La Peau de chagrin dans ses Études sur le temps humain : << ou bien une vie sans durée, ou bien une durée sans vie » (Études sur le temps humain, 1976). Partie 1: « Le Talisman >> Après avoir perdu tout ce qu'il possédait dans une maison de jeu, Raphaël décide de se suicider la nuit même en se jetant dans la Seine. En attendant la tombée de la nuit, il rentre dans la boutique d'un antiquaire où il prendra une « peau de chagrin », un talisman censé réaliser tous ses désirs. Mais le vieil antiquaire le prévient : à chaque voeu exaucé, la peau de chagrin consumera la vie de celui qui la possède, l'énergie vitale de Raphaël. L'antiquaire lui conseille de privilégier le savoir au vouloir/pouvoir que représente la peau. Le premier vœu de Raphaël est d'assister à une orgie (un très grand banquet). Raphaël se retrouve alors invité à un véritable festin, chez le banquier Taillefer, par des amis. La fête est gigantesque alcool, nourriture à profusion, prostituées... Là, Raphaël fait un nouveau vœu : il veut connaître une vie de luxe et mourir après. Puis il souhaite recevoir beaucoup d'argent. Il rencontre un journaliste, Émile, auquel il raconte pourquoi il en est venu à vouloir se suicider. Partie 2: « La Femme sans cœur >> Raphaël fait donc le récit de son enfance et explique comment lui est venu le goût pour les jeux d'argent. Ruiné après la mort de son père, le jeune homme décide de mener une vie sobre. Il vit dans une pension modeste et commence la rédaction d'un récit philosophique intitulé La théorie de la Volonté en espérant que cela lui apportera la gloire. Il devient le précepteur de la fille de sa logeuse, Pauline, avec laquelle il se liera d'amitié. Mais il rencontre Rastignac qui lui montre une autre vie faite de jeux, de débauche et d'intrigues. Celui-ci lui présente la comtesse Foedora dont Raphaël tombe immédiatement éperdument amoureux. Il se ruine et perd son honneur pour elle sans rien avoir en retour. Il la quitte. Alors, avec Rastignac, il reprend sa vie de débauche. C'est là que dans une maison de jeu, il perd tout son argent et songe au suicide. Raphaël interrompt le récit de sa vie. Il a senti la peau de chagrin dans sa poche ce qui l'a ramené à la réalité. Le lendemain matin, un notaire, Taillefer, se présente chez lui et lui annonce qu'il vient d'hériter d'une très grande fortune. Raphaël comprend alors, effrayé, que la peau qu'il a acheté un très grand pouvoir. Partie 3: « L'Agonie » Devenu très riche, Raphaël vit retiré du monde. Il a organisé son existence de manière à ne plus jamais avoir à émettre de voeu Cependant, un jour, il reçoit la visite de son ancien professeur Porriquet. Involontairement, il émet alors un souhait en faveur de celui-ci. La peau rétrécit ce qui déclenche la colère de Raphaël. Il retrouve, par hasard, Pauline qui est devenue riche. Ils se déclarent leur amour et Raphaël jette la peau dans un puits pour s'en débarrasser. Il vit heureux avec Pauline. Cependant, le jardinier repêche la peau qui a beaucoup rétréci. Raphaël présente la peau à des scientifiques qui sont contraints de conclure qu'elle a une nature magique et diabolique. Raphaël est atteint d'un mal mystérieux, qui ressemble à la tuberculose. Il est envoyé en cure de soins en Savoie. Mais là, à la suite d'un voeu, il tue un autre curiste. Il mène ensuite une vie rustique et simple au Mont-Dore, en Auvergne, mais il émet de nouveau un vœu sans y faire attention. Il devient alors de plus en plus malade si bien qu'il rentre à Paris. Là, malgré les soins qu'on lui apporte, il ne va pas mieux. Il retrouve pauline, éprouve un ultime désir pour elle et meurt. Épilogue Sous la forme d'un dialogue fictif entre le narrateur et le lecteur, l'épilogue s'intéresse au sort de Pauline et de Foedora. À la question « et que devint Pauline ? », le narrateur use de métaphore pour peindre une Pauline comme une sorte de fantôme romantique et éternel, tandis que Foedora est restée une femme mondaine et superficielle. L'antiquaire L'antiquaire est l'incarnation même du Diable. De nombreux indices le laissent penser, il est très âgé, il a les yeux verts qui brillent d'une étrange lueur, il semble lire dans les pensées de ceux qu'il rencontre. Le vieil antiquaire est difficile à cerner car il incarne à la fois la figure du << Père éternel » et celle de « Méphistophélès ». La description de l'antiquaire présente avant le pacte introduit l'atmosphère diabolique, d'horreur, introduit la mort. << Vêtu d'une robe en velours noir », « le Peseur d'or de Gérard Dow était sorti de son cadre ». Les deux personnages féminins Foedus* en latin, le pacte, mais aussi l'horreur ou le malheur. Fodora partage plusieurs traits avec la Peau de Chagrin: froideur, dureté, une touche d'orientalisme, la séduction. << Mollement couchée sur une ottomane, tenant à la main un écran de plumes [...] ses lèvres rouges tranchaient teint d'une vive blancheur. >> sur un Un soir, Fœdora refuse d'accompagner Raphaël au théâtre. Le billet lui ayant coûté son dernier écu, il s'y rend seul... Mais à peine arrivé, une intuition l'avertit de sa présence... En effet, il l'aperçoit dans sa loge. << Fœdora me vit et devint sérieuse : je la gênais. Au premier entracte, j'allai lui faire une visite. Elle était seule, je restai. >> Fodora incarne bien cette société, que Balzac dénonce : dominée par l'ambition et l'argent. Raphaël de Valentin, aristocrate, représente un ancien monde sur le point de disparaître. À la fin de l'épilogue de la version personnelle de Balzac de 1831 « C'est, si vous voulez, la Société ». Il est intéressant de voir que ce mot « chagrin » qualifie un mariage malheureux. Pauline représente l’idéal féminin. Elle aime Raphaël d'un amour pur et absolu. Elle est belle, douce, intelligente, serviable et discrète. Elle est l'opposée de Foedora. À la fin du roman, elle est même prête à se suicider pour sauver Raphaël. Dans l'épilogue, nous comprenons qu'elle représente un idéal inaccessible. Éternelle et angélique, elle incarne l'amour dans toute sa pureté. « Les lignes de ses formes sont d'une pureté qui vous dit qu'elle vient du ciel ». Un roman fantastique La Peau de chagrin est un roman fantastique. Le fantastique repose principalement sur l'alliance d'un contexte réaliste et d'éléments surnaturels afin de faire douter le lecteur. L'élément fantastique central de l'œuvre est la peau de chagrin qui rétrécit au fur et à mesure qu'elle accomplit les voeux de Raphaël. Les étranges coïncidences et les explications à la fois rationnelle et surnaturels pousse le lecteur à hésiter. On peut prendre l'exemple de la maladie de Raphaël qui est similaire à celle qu'avait sa mère mais qui fait suite à un de ses voeux. « Ma mère n'est-elle pas morte de la poitrine ? ». Tzvetan Torodv définit le fantastique dans son œuvre Introduction à la littérature fantastique : << Le fantastique est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un évènement en apparence surnaturel »>. Cette dimension fantastique est saillante dans cette œuvre où la frontière entre le réel et l'imaginaire tend à s'effacer. Balzac puise également son inspiration dans les contes des Mille et une nuit et transpose le rêve oriental à Paris. Si la peau de chagrin fait songer à la lampe d'Aladin, le festin auquel participe Raphaël évoque les orgies orientales, où les courtisanes parisiennes forment une sorte de << sérail »>. Un roman réaliste Balzac est aujourd'hui considéré comme un des fondateurs du réalisme. De fait, La Peau de chagrin est en partie un roman réaliste. En effet, le cadre spatio-temporel est connu des lecteurs, comme l'indique l'ouverture du premier chapitre : «< Vers la fin du mois d'octobre dernier, un jeune homme entra dans le Palais-Royal ». Cette première phrase ancre l'histoire dans une temporalité récente et dans un lieu bien précis de Paris. Par ailleurs, la fiction prend appui sur un cadre historique et social plus large : par exemple, la révolution de juillet 1830 est souvent évoqué au détour d'une anecdote ou d'une parole ironique « Bah, qu'est-ce qu'un pair de France après Juillet >>. Balzac a à cœur de représenter la société dans son oeuvre, puisqu'il fait de Foedora son allégorie, comme il l'écrit à la fin de l'épilogue : « C'est, si vous voulez, la Société ». Maupassant, dans la préface de Pierre et Jean "Faire vrai consiste donc à donner l'illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pele-mele de leur succession. J'en conclus que les Realistes de talent devraient s'appeler plutôt des Illusionnistes. " Un conte philosophique Un conte philosophique mêle l'aspect merveilleux des contes traditionnels à une véritable réflexion philosophiques. C'est ce qui a permis aux philosophes des Lumières de pouvoir émettre des opinions politiques, sociales ou philosophiques sans risquer la censure (Candide ou l'Optimisme de Voltaire). : La Peau de chagrin est un conte philosophique dont la leçon n'est pas explicite. En effet, la << peau de chagrin » est une allégorie de la vie humaine c'est-à-dire qu'elle symbolise la vie de chaque être humain. Cette peau de chagrin qui rapetisse représente donc l'éphémérité de la vie quand on utilise ma notre énergie vitale. La peau peut aussi symboliser la puissance destructrice des désirs : notre énergie vitale ne doit pas être employée pour satisfaire des plaisirs futiles mais elle doit être mise au service de véritables valeurs. Pour aborder de la peau, on peut utiliser le terme memento mori. En latin, "memento mori" est une locution signifiant "souviens-toi que tu vas mourir". Cette formule du christianisme médiéval exprime la vanité de la vie terrestre et induit une éthique du détachement, de l'ascèse. De plus, les personnages représentent des « types sociaux », c'est-à-dire qu'ils sont un peu caricaturaux, stéréotypés. Mais cela permet de réfléchir au comportement des Hommes. Dans cette œuvre, Balzac veut montrer aux lecteurs que l'argent, le pouvoir et les femmes épuisent, alors qu'une vie raisonnable et modérée, faite de sagesse, permet de vivre longtemps. Les thèmes du roman Le jeu Le thème du jeu est essentiel et ouvre d'ailleurs le roman. Raphaël de Valentin joue sa dernière pièce et la perd, ce qui entraîne son envie suicidaire. Le jeu semble être un symbole de Fortune qui distribue honneurs et richesse presque par hasard. Ainsi, lorsque Raphaël jour, il perd. Lorsqu'il ne joue pas, il gagne, comme en témoigne la venue du notaire pour lui annoncer son héritage de 6 millions de francs. Le jeu est une tentation permanente qui mène à la dépossession des individus : « On ne s'appartient plus » mentionne Balzac au début du roman. Il symbolise la perdition, le risque de gaspiller son énergie vitale en se laissant balloter au gré des hasard. L'argent L'argent est omniprésent dans le roman, soit pas son absence cruelle (avant héritage) soit par sa prolixité (après héritage). Toutefois, Balzac n'idéalise pas la pauvreté. Il l'envisage comme une prison qui enferme les personnages dans la recherche monomaniaque de la survie : << Pendant les dix premiers mois de ma réclusion, je menai la vie pauvre et solitaire que je t'ai dépeinte »>. Balzac oppose la simplicité généreuse de la pauvreté (Pauline) à la sécheresse froide du luxe (Foedora). Raphaël reçoit de l'argent de Pauline alors que cette dernière ne possède rien et qu'il dépense tout pour la riche et insensible Foedora. Les thèmes de l'économie et de l'argent constitue un fil conducteur qui témoigne du souci de Balzac de décrire l'aspect matérialiste et prosaique de la vie bourgeoise. Les valeurs sont inversées, le monde est corrompu, le pauvre donne et le riche reçoit. Le désir et la passion destructeurs Balzac montre comment le désir est une énergie destructrice qui entame et dévore la vie. La peau de chagrin symbolise l'existence de Raphaël qui s'amenuise à chaque désir ou de volonté. Face à l'énergie implacable du destin, impossible de lutter. La dénégation et la fuite ne fonctionnent pas, comme le souligne l'épisode où la peau de chagrin, jetée par Raphaël dans un puit, est repêchée par un domestique. Les efforts et la raison échouent. Ainsi, Raphaël a beau s'enfermer dans un hôtel et récuser de son vocabulaire toute référence au désir, la volonté se manifeste toujours et finit par l'emporter. Enfin, la science est impuissante. Raphaël est puni d'avoir préféré le VOULOIR et le POUVOIR (incarnés pas la peau), au SAVOIR; la sagesse de l'antiquaire. Ce choix irréversible consume sa vie. La science Raphaël veut obtenir une explication rationnelle au rétrécissement surnaturel de la peau de chagrin. Il fait donc le tour des scientifiques pour se « rendre maître et possesseur de la nature », selon l'idéal du philosophe et scientifique Descartes. Mais les savants sont incapables de freiner la réduction du talisman. Balzac fait preuve d'ironie face à l'impuissance des scientifiques et montre la supériorité de l'énergie vitale, à la fois créatrice et destructrice, sur la science. Les romans de l'énergie : création et destruction Dans ce roman, Balzac essaie de saisir l'énergie qui anime l'âme humaine. Le mot énergie vient du grec «< energeia » qui signifie « force en action », c'est une force qui produit une action, qui met un corps en mouvement. Dès son origine, le mot est applicable à l'être humain: au sens propre il renvoie à la puissance physique qui permet à quelqu'un de réagir, au sens figuré il renvoie à la force morale et à la rigueur. Aristote, dans La Métaphysique, applique ce concept d'énergie à l'être humain, en posant l'idée que l'homme dispose d'une force intérieure qui le rend capable d'agir en transformant le monde qui l'entoure, mais surtout lui permet de se transformer lui-même, de s'accomplir en atteignant une plénitude. Il lui faut alors lutter contre les résistances, l'inertie, qui s'oppose à toute transformation. La question reste de savoir d'où vient cette force. Certains lui donnent une origine physiologique, par exemple en en faisant un fluide circulant dans les nerfs, donnant plus ou moins de force physique. D'autres l'appliquent aux pouvoirs de l'esprit, jusqu'à faire l'énergie une qualité morale, liée à la force de la volonté, à la persévérance dans l'action. 1- L'énergie comme force vitale chez l'homme a_ au sens propre : concept physiologique Notamment au niveau corporel, soit les pulsions qui renvoient au désir, à la passion, à la vie et/ou à la mort. << L'énergie du désir passionné, violente (banquet « Je veux un dîner royalement splendide, quelque bacchanale digne du siècle où tout s'est, dit-on, perfectionné ! », l'héritage des 6M de francs << et le désir de Pauline « je t'aime, je t'adore, je te veux ! ») qui s'épuise dans un souffle et qu'il faut économiser. Raphaël est, par certains aspects, une figure mélancolique et romantique qui est dévoré par son désir et son insatisfaction. b_au sens figuré : ce qui pousse à agir le personnage, les hommes On peut noter l'ambition, qu'elle soit sociale, amoureuse ou littéraire, mais aussi, le désir et la quête du plaisir (le luxe, l'amour, le fantasme) et donc la quête du bonheur. Il y a également le désir de réussite, de gloire au sein de la société, ce qui renvoie certes à l'ambition, le désir de gloire (écriture: la Théorie de la Volonté) et la quête de pouvoir sur les autres (par l'argent ; scène du banquet et de l'arrivée du notaire et de l'héritage). Ironie de ce roman : Raphaël écrit un livre: le Traité de la Volonté alors qu'il meurt en succombant à son désir. << Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. » À partir de cet extrait on peut décliner ces énergies en fonction des mots du vieil antiquaire : « vouloir » (désirer) et « pouvoir » (objectif atteint de l'ambition), par opposition au « savoir » qui serait la solution pour vivre longtemps sans souffrir. Le personnage de Raphael est une mise en œuvre de cette puissance de la volonté, cette puissance du désir et de la vie, une poussée vers la création qu'elle soit artistique, sociale ou sentimentale. Cette force est proche de la force de la volonté telle qu'elle apparait chez des philosophes (comme Nietzsche ou Schopenhauer). Toutefois, comme l'indiquent sans cesse les personnages du roman, et la construction du récit lui-même (dans un mouvement comparable au dessin de l'épigraphe : déploiements et rétractions, ascensions et chutes), cette énergie est complexe : elle est limitée, elle se consume, à l'image d'une peau. Il y a une économie de l'énergie nécessaire car cette force s'épuise et se déregle. mo STEASE (Tristram shandy, ch. cccxxII). 2- L'energeia au sens philosophique pour Aristote : l'énergie de l'être L'énergie de l'être, de la constance du monde est un concept philosophique hérité d'Aristote et qui représente l'épanouissement des choses, la capacité des choses elles-mêmes à maintenir leur être, de manière stable et éternelle. On retrouve par exemple dans les descriptions de la nature à la fin du roman = force vitale de la nature, «< fructification » calme et apaisante. 3- L'enargeia au sens de l'énergie de l'écriture Cette énergie peut aussi être énergie créatrice de l'artiste, du romancier et du roman lui-même. On peut introduire deux termes en lien avec la création de l'écriture de Balzac dans ce roman : l'hypotypose en lien avec l'Ekphrasis. L'ekphrasis, figure de style bien connu depuis l'Antiquité, peut s'entendre au sens strict (narration descriptive d'une œuvre d'art) ou selon une conception plus large souvent confondue avec l'hypotypose (littéralement « ébauche, modèle », i.e. mettre une « ébauche >> sous les yeux de quelqu'un, autre forme de « suggestion visuelle »). Cette dernière figure de style regroupe tous les procédés permettant de rendre vivante une description, au point que le lecteur voit la scène, le tableau, se dessiner et s'animer sous ses yeux. Il s'agirait donc d'un texte descriptif si vif qu'il donne l'impression de voir l'objet décrit plutôt que d'entendre la voix de l'auteur ; on peut alors y voir une forme de synesthésie ou d'équivalence des sens. Hypotypose: figure de style consistant à décrire une scène de manière si frappante, qu'on croit la vivre. Plus généralement, on peut appliquer cette idée d'énergie à la création littéraire et au roman lui-même. Tout d'abord par la richesse du roman dans sa construction, c'est un roman protéiforme puisque : Nous avons un mélange de genre (théâtre avec les dialogues et monologues de Raphaël, roman, poésie avec l'épilogue qui fait une description poétique de Pauline ; on pourrait même parler d'un poème en prose) Nous avons un mélange de courant littéraire (fantastique, réalisme et romantisme avec les références à la nature et notamment le voyage en Auvergne de Raphaël ainsi que Raphaël lui-même, il est rêveur, passionné et amoureux). Enfin, nous avons un mélange de registre avec le registre tragique/pathétique (La mort de Raphaël et Pauline qui souhaite sauver son amant), comique /satirique (le réveil des courtisanes). Puis, par les œuvres auxquelles Balzac fait références, on parle d'intertextualité. En effet, il y a des références constantes à d'autres oeuvres littéraires (Faust avec Goethe, Rabelais, Shakespeare, le lac du Bourget rappelle « Le lac » de Lamartine). Ces auteurs ne sont pas que de simples inspirations puisqu'ils sont nommés dans le roman, ils font partie intégrante de l'histoire. Mais il y a aussi des références à des tableaux. Par exemple: De façon implicite : « Il gravissait les rochers, et allait s'asseoir sur un pic d'où ses yeux embrassaient quelque paysage d'immense étendue », fait sûrement référence au tableau emblématique du courant romantique : « Un voyageur face à une mer de nuage » par Caspar David Friedrich. De façon explicite : << pouvaient faire croire à l'inconnu que Le Peseur d'or de Gerard Dow était sorti de son cadre ». Enfin, il y a plusieurs romans dans le roman. On observe qu'il y a plusieurs romans dans La Peau de chagrin: - Le désir de suicide "L'inconnu" - Le roman du vieil antiquaire - Analepse : une vie d'études et de privations = Raphael devient le narrateur "Je" - Le roman de Pauline "Raphael" - Le roman de Foedora - La maladie de Raphael - La tentative d'étirement de la peau - L'exil (le duel, l'exil en Auvergne = "Valentin" (cf texte omplémentaire 3 = Raphael début extrait puis Valentin) - Le retour, et la scène finale = "Le moribond" - L'épilogue (les personnages de Pauline et Foedora sont montrées comme allégoriques) On peut noter la réutilisation des personnages des autres oeuvres de La Comédie Humaine (Rastignac et Taillefer du roman Le Père Goriot). 4- Trois formes d'énergies Il y a une théorie bien précise à ce sujet, exposée dans le roman à travers la voix de l'antiquaire : << Je vais vous révéler en peu de mots un grand mystère de la vie humaine. L'homme s'épuise par deux actes instinctivement accomplis qui tarissement les sources de son existence. Deux morts: VOULOIR et POUVOIR. (...) Vouloir nous brûler et Pouvoir nous détruit; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. »> a_Le SAVOIR : une énergie créatrice Pour Balzac, l'énergie qui anime l'Homme est à la fois source de création et de destruction. Le SAVOIR est une énergie créatrice à laquelle Raphaël s'adonne dans sa chambre d'étudiant lorsqu'il travaille sur son Traité de la volonté. L'antiquaire incarne la sagesse, qui emprunte la voie du savoir. Ainsi, il doit sa longévité extraordinaire et son renoncement au plaisir des sens et à la possession matérielle : « Je possède le monde sans fatigue » dit-il, car ses jouissances sont intellectuelles. Il incarne la figure de l'artiste dont le pouvoir est créateur. Mais le vieillard doit se cantonner à une vie retirée au milieu des vestiges du temps. b_ Le POUVOIR et le VOULOIR: des énergies destructrices Le POUVOIR et le VOULOIR alimentent en revanche des désirs excessifs et sont des énergies destructrices. La peau de chagrin symbolise ce désir dévastateur qui consument Raphaël au fur et à mesure que sa volonté de manifeste. Ainsi, dès que le jeune homme exerce son vouloir, en souhaitant la richesse pas exemple, son capital d'énergie diminue. Deux choix s'offrent à Raphaël Gaspiller son capital d'énergie dans une existence de plaisirs et de débauche, comme Rastignac ou les prostituées Aquilina et Euphrasie: « Nous vivons plus en un jour qu'une bonne bourgeoise en dix ans » dit Aquilina. Ou bien, comme l'antiquaire, choisir la sagesse, l'étude, la jouissance et préserver ainsi son capital d'énergie et sa puissance créatrice (ou comme un paysan). c_ L'amour : une énergie ambiguë L'amour lui-même est une énergie ambiguë dans ce roman, plus destructrice que créatrice. Au début du roman, l'amour de Pauline semble pouvoir préserver Raphaël d'une vie d'excès. Mais sur les conseils de Rastignac, Raphaël entre dans le monde pour y séduire Foedora. La passion devient alors une énergie destructrice qui entraine la perte incessante d'argent et un aveuglement perpétuel. Foedora est comme un trou noir qui retient toute la lumière, une sorte de matière noire que Balzac nomme la « Femme sans coeur ». À la fin du roman, l'amour pour Pauline, malgré sa pureté et sa réciprocité, ne peut plus rien pour Raphaël et précipite même sa mort. Exemple de dissertation sur La Peau de Chagrin Problématique : Comment l'énergie positive de la création se transforme-t-elle en énergie négative de la mort ? I) La création dans « La Peau de chagrin >> A/La création : un processus complexe D'abord, dans La Peau de chagrin, Balzac présente la création comme étant un processus complexe et mystérieux. Le personnage principal, Raphaël de Valentin, acquiert une peau magique qui réalise tous ses voeux, mais qui réduit à chaque fois sa propre vitalité. Cette métaphore filée tout au long de l'oeuvre de la peau qui se rétrécit à mesure que ses voeux se réalisent symbolise l'épuisement créatif et la vanité des désirs humains. B/La création : un acte d'épuisement Pour Balzac, l'acte de créer est lié à l'épuisement des forces physiques et morales. En effet, nous pouvons citer : « Il vit que tout ce qu'il demandait, tout ce qu'il obtenait, tout ce qu'il possédait, lui coûtait une partie de sa vie ». (Notez l'emploi du parallélisme de construction construit autour du pronom indéfini << TOUT »). C/ La création ou la solitude La création est également liée à la solitude, comme le montre le personnage de Raphaël qui, malgré ses nombreux amis, se sent seul. Citons : « Il se sentit seul, abandonné de tous, sans ressource, sans appui, sans espérance, sans argent, sans ami, sans amour, sans emploi, sans avenir ». Une fois encore, le parallélisme de construction formé autour du « sans », privatif, est employé par huit fois de manière hyperbolique. ● II) La destruction dans « La Peau de chagrin >> A/Un thème central : la destruction ● La destruction est également un thème central de « La Peau de chagrin ». Comme Raphaël utilise sa peau pour réaliser ses souhaits, il se rend compte que chaque voeu réalisé lui coûte une partie de sa vie. Il réalise finalement que la vie est un échange, où la création est liée à la destruction. B/L'illusion de la possession La peau de chagrin symbolise l'illusion de la possession, qui mène inévitablement à la perte de tout ce qui est cher à l'homme. C'est ce que Balzac exprime dans le livre : « Il vit que tout ce qu'il demandait, tout ce qu'il obtenait, tout ce qu'il possédait, lui coûtait une partie de sa vie ». Ainsi, paradoxalement, la possession s'accompagne inéluctablement de la dépossession. C/La fugacité La destruction est aussi liée à l'idée de l'éphémère, l'instantanéité des choses, comme le montre l'exemple de la peau de chagrin qui se rétrécit à chaque voeu réalisé. « Il sentit que tout ce qu'il avait obtenu, tout ce qu'il possédait, lui coûtait une partie de sa vie ». III) L'échec de la réalisation des désirs A/Désir et bonheur Enfin, Balzac montre à travers l'exemple de la trajectoire de Raphaël, que la réalisation des désirs ne mène pas nécessairement au bonheur, mais au contraire à la frustration et au désespoir. En effet, Raphaël réalise que ses désirs ne peuvent être satisfaits de manière permanente et qu'ils ne lui apportent pas la paix intérieure qu'il recherchait. En outre, découvre que la possession ne peut remplacer l'amour et l'amitié, et que les richesses et les honneurs ne sont que des illusions. B/Manque d'amour Balzac écrit : « Il vit que tout ce qu'il demandait, tout ce qu'il obtenait, tout ce qu'il possédait, ne lui apportait pas le bonheur qu'il recherchait. » Cette citation montre comment le personnage principal, Raphaël de Valentin, réalise que ses désirs ne peuvent pas être satisfaits de manière permanente et ne lui apportent pas la paix intérieure qu'il recherchait. Elle souligne l'idée que la réalisation des désirs ne mène pas nécessairement au bonheur et à la satisfaction, mais au contraire à la frustration et au désespoir. Elle montre également comment Raphaël perd ses illusions en se rendant compte que les richesses et les honneurs ne sont que des illusions, et qu'ils ne peuvent pas remplacer l'amour et l'amitié. ● C/Désillusion En outre, il est aussi souligné que la réalisation des désirs peut mener à l'échec et à la déception, comme le montre le personnage de Raphaël qui finit par se suicider en se rendant compte que ses voeux ont été vains. « Il vit que tout ce qu'il avait obtenu, tout ce qu'il possédait, ne valait pas la vie qu'il avait perdue pour l'obtenir. >> Pour conclure, dans La Peau de chagrin, Balzac montre que la réalisation des désirs ne mène pas nécessairement au bonheur et à la satisfaction, mais au contraire à la frustration et au désespoir. Il met en évidence les limites de la possession et de l'illusion de la possession, et montre que seuls l'amour et l'amitié peuvent apporter la paix intérieure.