La princesse de Cleves

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et son esprit. Sur les conseils de sa mère, mlle de Chartres épouse le Prince de Clèves et devient la Princesse de Clèves. Peu après son mariage, au cours d'un bal, elle rencontre le duc de nemours, les deux jeunes gens tombent immédiatement amoureux l'un de l'autre, mais elle fait tout pour cacher ses sentiments. Pour ne pas céder à la passion amoureuse et rester digne de son mari, la princesse décide de se retirer dans sa maison de Coulommiers. Elle avoue à son mari qu'elle aime un autre homme, sans le nommer. Son mari, ravagé par la jalousie, meurt de chagrin. ébranlée par la mort de son ami, la princesse refuse de vivre son amour avec le Duc de Nemours, rendu possible par son veuvage, et se retire dans un couvent. Résumé par tome: Tome 1 Arrive à la cour une jeune fille, belle et noble de naissance. Orpheline de son père, elle reçoit de sa mère une éducation rigoureuse qui lui montre les dangers de la passion amoureuse et lui enseigne la fidélité et la vertu. Elle la met en garde sur les dangers de l'amour tout en lui montrant les bons côtés de l'amour pur. Elle va rencontrer mr de Clèves chez un joaillier, il tombe amoureux d'elle immédiatement et va la demander en mariage. Elle consent à l'épouser, c'est un mariage de raison, elle ne l'aime pas. Il s'en accommode avec tristesse. Lors du bal en l'honneur des fiançailles de Claude de France, elle rencontre le Duc de Nemours, et tombe amoureuse de lui, ils dansent ensembles. Sa mère lui dit de refouler ses sentiments, et elle va s'efforcer de le faire. Elle se retire à la campagne à la mort de sa mère pour lutter contre ses sentiments pour le Duc. Son époux reste sur Paris pour réconforter son ami mr de Sancerre endeuillé, il était amoureux de mme de Tournon qui l'a trahi. La Princesse de Clèves Tome 2 mme de Clèves apprend le décès de Mme de Tournon, une dame belle et vertueuse, le modèle idéal pour elle. mr de Clèves lui racontera l'histoire de son ami. Il était amoureux de cette dame depuis des années, elle lui avait même promis le mariage. Mais à sa mort il découvre qu'elle a aussi promis le mariage à mr Estourville, il est très triste. Elle et son mari rentrent sur Paris, et elle constate que ses sentiments pour le Duc sont toujours les mêmes, et décide de les maîtriser. Le Duc de nemours vole son portrait, et remarque ainsi l'amour qu'elle lui porte. Il en aura aussi confirmation quand il se blessera à un tournoi où elle lui adressera un regard intense. Elle découvre ensuite une lettre supposant qu'il a une liaison avec une autre, et découvre de la jalousie. Tome 3 Le Vidame de Chartres, son oncle, est l'auteur de la lettre. ne voulant pas déshonorer une femme respectable et mettre en colère la reine, il veut récupérer sa lettre. Mr de nemours va prouver qu'elle n'est pas sienne, et va rédiger une nouvelle lettre avec la princesse, ce qui renforce leurs liens, et les remords de la princesse qui repart à la campagne. Elle décide d'avouer à son mari qu'elle en aime un autre, mais ne dit pas son nom. Il sera content de cette sincérité, mais en colère et cherche à savoir qui il est. Le Duc assiste à l'aveu, et voit ses espoirs s'envoler. Il racontera l'histoire au Vidame, en taisant les noms, mais il comprendra que le Duc en fait partie. Son mari va comprendre aussi que c'est du Duc qu'elle est éprise. Des quiproquos sont sources de discorde dans le couple car chacun se croit trahi par l'autre. Le roi Henri 2 va mourir pendant un tournoi. Tome 4 Elle retourne à la campagne, et n'assiste pas au couronnement du roi François 2. Le Duc de Nemours la suit, mais ils sont suivis par un homme de mr de Clèves. La nuit, elle va admirer un portrait du Duc et va le voir. Il cherche à la voir mais elle le fuit. L'espoir rapporte tout à son mari qui va mourir de chagrin, se sentant trahi et accable sa femme de reproches car il n'a pas eu la fin de l'histoire, quand elle se détourne. Se sentant coupable, elle repousse le Duc. Lorsque le Vidame les réunit, elle lui fait ses adieux, se retire dans les Pyrénées, seule et meurt quelques années plus tard, affaiblie par le chagrin pendant que nemours se console et l'oublie. Les thèmes de La Princesse de Clèves La cour un monde d'illusions et d'apparences. madame de Chartres dira "Si vous jugez sur les apparences en ce lieu-ci, vous serez souvent trompée : ce qui paraît n'est presque jamais la vérité". Ici elle critique la cour, comme un lieu où règne l'apparence, la beauté mais aussi la complexité, le double jeu et la dissimulation. C'est un espace anti-religieux car on ne respecte ni le mariage, ni la vertue. La Princesse essaie tout le long de s'extirper, sans succès, soit à cause de son mari soit à cause de ses obligations sociales. Avant de mourir, madame de Chartres dit "Retirez vous de la cour" comme s'il s'agissait d'un espace diabolique. La passion amoureuse madame de la Fayette analyse les tourments de l'amour Elle décrit les subtilités de l'âme, les sentiments naissants, l'orgueil, la jalousie, les stratégies pour dissimuler l'amour. Elle est influencée par le Jansénisme et porte un regard pessimiste sur la passion. L'héroïne renonce à l'amour pour choisir une vie austère dédiée à la mémoire de son défunt mari. La Princesse de Clèves La religion : La foi et la vertu de la princesse sont mises à l'épreuve de la Cour (un espace de perdition). Elle est souvent face à des dilemmes : s'abandonner à sa passion pour nemours, ou rester vertueuse. Rappelle la théorie de Saint-Augustin : la double nature de l'âme : une nature pure et une nature pécheresse. On voit l'influence religieuse janseniste dans le dénouement austère : le retour à la campagne marque un retour à la foi religieuse. Elle se rachète après ces péchés et sa dissimulation par le renoncement au plaisir à la fin du roman. Parcours: “Individu, morale et société: Lors de sa parution, le livre fait l'objet d'un débat littéraire. On débattait différentes questions dans les salons littéraires. Selon eux, l'individu doit se dissimuler à l'égard de la société. Madame de la Fayette interroge les rapports entre l'individu et la société. La Cour est un endroit dangereux où l'on s'expose aux regards et à la concupiscence (champ lexical du regard dans la première partie). Dans cet univers de faux-semblants, chacun cache sa vie intérieure. La princesse dissimule sa passion amoureuse dans une société qui déteste les écarts et les excès. La morale intérieure La morale sociale est sauve, mais pas la morale intérieure. Elle vit un combat intérieur : vertu ou passion, devoir ou amour. Sa mère, consciente de son amour pour le Duc, l'encourage à se retirer du monde pour ne pas s'exposer à la faute. Débat qui fait écho à la querelle morale entre jansénistes et jésuites Durant la 2nd moitié du XVIIème siècle. Pour les jansénistes, l'homme est coupable du péché originel et n'a que peu de chance de rédemption. Pour obtenir le salut, il doit mener une vie irréprochable et se tenir à l'écart d'une société pécheresse et superficielle (on le voit à la fin : pour lutter contre sa passion elle fuit la Cour, lieu de péché et d'orgueil. Lorsque son amour pour le Duc est rendu possible par son vewage et se soumet à une morale intérieure plus exigeante que la morale sociale en se retirant au couvent). Un roman historique : moment précis de l'histoire : fin du règne d'Henri 2 et le début du règne de François 2 (1559-1560) madame de Lafayette situe son roman en évoquant : les magasins et le mobilier (scène du portrait dérobé), en peignant des traits de moeurs (tournois), repères chronologiques (paix de Cachan, mort de marie Tudor, mariage du Duc de Lorraine et de Claude de France), elle évoque des conflits entre grandes familles (encore marquées par l'idéologie féodale), elle fait revivre des figures historiques (Henri 2, Catherine de médicis, Diane de Poitiers, marie Stuart). Tous les personnages ont réellement vécu, sauf la Princesse. Elle fait indirectement référence à la Cour de Louis 14. La Princesse de Clèves Un roman historique Le roman rompt avec la tradition romantique du XVIIème siècle. Ce roman place l'analyse psychologique du personnage au premier plan. Ce roman fait moins de 200 pages, une première pour l'époque. Elle centre son action romanesque autour d'un seul personnage : la Princesse. Elle ancre son roman dans la vraisemblance: vraisemblance historique: cadre historique vraisemblable; vraisemblance psychologique : les personnages suivent une évolution psychologique conforme à l'évolution naturelle des sentiments. Dans d'autres romans, ce sont des événements extérieurs qui fondent l'histoire. Dans La Princesse de Clèves, ce sont ses choix qui fondent l'histoire. La vie intérieure des personnages est au premier plan. Il n'y a pas d'idéalisation précieuse dans le roman. C'est une ceuvre pessimiste : la Princesse se retire dans un couvent et la passion du Duc s'éteint. Un roman Classique ou Précieux : Les deux. Il s'inscrit dans la sobriété classique. Il reprend des codes classiques, unité de temps (se passe sur une année), unité d'action (centré sur une seule personne, la princesse) vraisemblance historique et psychologique, et retenue (la passion amoureuse est retenue avec des figures de styles : litotes, euphémismes). C'est aussi un roman précieux. Certaines descriptions sont superlatives (portrait de la Princesse et du Duc de Nemours, le langage est allusif, souvent suggestif. Comme la litote dans "Ce qu'avait dit madame de Clèves de son portrait lui avait redonné la vie, en lui faisant connaître que c'était lui qu'elle ne haïssait pas" trahi l'amour de la Princesse pour le Duc. La conception de l'amour est proche de celle propagée par la préciosité : un amour pur, vertueux et respectueux convenances. Certaines actions peu vraisemblables font songer aux romans précieux lettres subtilisées, aveu au mari entendu par l'amant. des Un roman d'analyse Elle cherche à montrer une vérité humaine : les sentiments sont vrais et elle analyse l'amour chez nemours, la Princesse et le Prince. Elle illustre par l'anecdote deux maximes de son ami La Rochefoucauld, La même fermeté qui sert à résister à l'amour sert aussi à le rendre violent et durable" (maxime 477) "Qu'une femme est à plaindre quand elle a tout ensemble de l'amour et de la vertu !" (maxime 548). L'influence de la Fayette est à chercher du côté de la tragédie classique : elle a le soucis de sa gloire comme les héroïnes de Corneille mais on voit aussi une influence de Racine : elle refuse d'être à Nemours par soucis de son repos mais aussi par respect de son devoir. Elle semble avoir peur de l'amour : on peut y voir l'influence du mouvement précieux mais aussi du pessimisme janséniste (Doctrine de Jansénius sur Jésus-Christ n'est pas mort pour tous les hommes mais pour certains qui ont été choisis).