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Le nègre de Surinam - Candide de Voltaire (Ch.XIX)

09/09/2022

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Séquence La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle
Œuvre intégrale : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de
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Séquence La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle Œuvre intégrale : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Parcours : ÉCRIRE ET COMBATTRE POUR L'ÉGALITÉ << Le nègre de Surinam >> haros 3 5 Voc due Extrait du chapitre XIX de Candide ou l'Optimisme de Voltaire (1759) Candide & Caçambo opp liberté mut a immobilité + seul en not: #. Dê rejeté, abandoné, prive do tt. En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre¹ étendu par terre, n'ayant plus que la epitet marque P moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue; il manquait à ce pauvre homme la a corporel jambe gauche et la main droite. Eh ! mon Dieu lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, •stupew mon ami, dans l'état horrible où je te vois? J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le & rép: glacanta gensemble excit habitude, 45 europe = sujets act inhumaines ouvrir manque + adj "pauvre" →subjectivité émotions se fierté ce fameux négociant, répondit le negre. Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité giando reput ainsi ? - Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne, un caleçon de toile pour tout responsables non només chqact néfaste vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape Blancs Suivie sanct>//fe doigt, on nous coupe la main quand nous...

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voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je exclavagista neutralité + me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. + conue Propes scandolo Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons² sur la côte de Guinée, elle me disait : du cout hu CL félicité =) << Mon cher enfant, bénis nos fétiches³, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux; tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. » Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les mauv.cond chiens, les singes, et les perroquets, sont mille fois moins malheureux que nous ; les fétiches animaux de 15 hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants msg biblique: pretres perstrades a exclayes aussi cimes Dien- + scrive: d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas genealogiste; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous voc trop, souvant or exclave => sous entend vax sommes tous cousins issus de germain. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses voitaire parents d'une manière plus horrible. & opp discours de la religion a realité traitements ↓ que - Ô Pangloss! s'écria Candide, tu n'avais pas deviné cette abomination; c'en est fait, il faudra 20 qu'à la fin je renonce à ton optimisme. - Qu'est-ce qu'optimisme ? disait Cacambo. - Hélas ! dit Candide, c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal » ; et il versait des larmes en regardant son nègre ; et en pleurant, il entra dans Surinam. theorie optimisme > dementie par Cantithèse marque absurdité tonalités pathétiques I doulour face Candide ou l Optimisme, Voltaire, chapitre 19, (1759) marque tômagnage affection / réalité lien crée entre euse ds trame narrative qui va changer regard naïveté märe croit que kdo chance 1 Au XVIIIème siècle me est à comprendre ucune connotation péjorative. 2 Monnaie utilisée en Espagne et en Flandre. 3 Objets considérés comme incarnant des puissances divines et dotés de pouvoirs magiques dans certaines religions. 4 Ici, le terme désigne les représentants religieux. Explication linéaire n° 10 : « Le nègre de Surinam », Candide ou l'optimisme, chapitre XIX, Voltaire (1759). • L'auteur et l'œuvre. Voltaire (1694-1778) est un des plus grands philosophes et écrivains du XVIIIe siècle, auteur de pièces de théâtre, de poèmes, d'essais et de contes philosophique, genre hybride dont il est l'inventeur. Candide ou l'optimisme, publié en 1756, raconte le voyage d'un jeune homme, Candide, qui se trouve successivement confronté à tous les malheurs du monde ainsi qu'aux turpitudes de l'âme humaine. ° L'extrait étudié. Le chapitre XIX se situe à Surinam, en Guyane hollandaise. Candide et son valet Cacambo quittent l'Eldorado (pays utopique où « tout va bien ») et, aux abords de Surinam, rencontrent un esclave noir dans un état pitoyable. Après cette rencontre Candide ne peut plus se laisser aller à une quelconque croyance optimiste. Les lecteurs quant à eux vont être confrontés à une réalité historique que Voltaire intègre à sa démonstration avec efficacité. ° La problématique. Comment à travers un apologue qui présente le témoignage d'un esclave Voltaire dénonce-t-il le colonialisme, l'esclavage, les religieux et la philosophie de l'optimisme ? - 1er mouvement : la rencontre avec un esclave (de « En approchant de la ville, » à « ... la main droite. »>) - 2 mouvement : le récit de l'esclave (de << Eh ! Mon Dieu ! » à «...d'une manière plus horrible >>) - 3 mouvement: la leçon que Candide tire de cette rencontre (de «< - Ô Pangloss ! » à « il entra dans Surinam. »>) 1. La rencontre avec un esclave (de « En approchant de la ville, » à «... la main droite. >>) - Le récit commence par le CCL «< En approchant la ville » et se termine par « il entra dans Surinam »>. Il constitue donc. une parenthèse dans la trame narrative qui va changer le regard du héros. - Le pronom personnel « ils » désigne Candide et son valet Cacambo. Rencontre de trois personnages, Candide et Cacambo en mouvement et le Nègre qui est « étendu par terre » > opposition entre liberté de mouvement des uns et immobilité de l'autre, qui se trouve seul, en dehors de la ville. Il s'agit donc d'un être rejeté, abandonné, privé de tout, comme le souligne le vocabulaire du manque : « moitié », « manquait ». Le constat de l'état de l'esclave est fait sans apitoiement : les manques vestimentaires et corporels sont mis sur le même plan dans deux propositions juxtaposées, mais l'image d'un être humain ainsi mutilé n'en est pas moins horrible. > Récit sobre, neutre, qui s'apparente à un simple constat, si ce n'est la présence de l'adjectif « pauvre », marque de subjectivité. Cette apparente neutralité, qui relève de l'ironie, est au service de la critique. 2. Le récit de l'esclave (de «< Eh ! Mon Dieu ! » à « ...d'une manière plus horrible >>) - Les interjections «< Eh! » et « mon Dieu ! » marquent la stupeur de Candide face à ce qu'il voit et qu'il qualifie d'«< hor- rible»>. Devant cette vision incroyable, Candide en appelle à Dieu, pour le prendre à témoin de ce que les hommes sont ca- pables d'infliger à leurs semblables. L'émotion se mêle à la stupéfaction: Candide s'intéresse à cet homme, qu'il interpelle de manière affectueuse « mon ami ». Candide veut comprendre les raisons de l'état de cet homme et fait donc preuve d'em- pathie et de compassion à l'égard de l'infortuné. - La réponse toute simple de l'esclave : « J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant » surprend par sa ré- signation, tandis que l'adjectif valorisant « fameux » (=qui a une grande réputation) laisse même entendre une certaine fierté d'avoir un maître si connu. On comprend l'ironie de Voltaire : vu l'état de l'esclave, l'esclavagiste hollandais doit surtout être célèbre par sa cruauté, ce que souligne d'ailleurs le patronyme du négociant, « Vanderdendur »¹, (allitération en « d » et en « r» + la consonance « vendeur à la dent dure >>). - La deuxième question de Candide : « Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? » fait référence à l'état pi- toyable du malheureux («< ainsi ») et sous-entend déjà une accusation envers l'esclavagiste. - La réponse de l'esclave est glaçante: en effet, Mr Vanderdendur est l'homme qui lui a fait coupé deux membres, mais en plus « c'est l'usage », c'est-à-dire qu'il en ainsi pour l'ensemble des esclaves. Commence ensuite le récit qui expose les traitements horribles infligés aux esclaves. La parole de ce malheureux qu'on a pri- vé de tout est le moyen de retrouver une dignité bafouée. Le discours direct, même apparemment neutre, est plus persuasif qu’un récit à la troisième personne du narrateur : les plaintes à la première personne sont plus crédibles et ont un retentisse- ment affectif plus important. - Pour évoquer les européens, l'esclave utilise le pronom indéfini « on », sujet des actions inhumaines : « donne un caleçon / coupe la main / coupe la jambe » ; les responsables des exactions ne sont pas nommés, mais le lecteur sait qu'il s'agit des Blancs esclavagistes. Le pronoms « nous » souligne l'appartenance du Noir à une communauté souffrante et sa solidarité avec ses compagnons de misère : « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe². » La logique de ces énoncés est implacable : chaque action néfaste pour l'esclavagiste est suivie d'une sanction, ce que souligne le parallélisme de construction. C'est à cause de cette logique inhumaine qu'il manque deux membres à l'esclave: « je me suis trouvé dans les deux cas ». Les muti- lations et châtiments corporels sont évoqués sans pathos, comme s'il s'agissait d'une réalité banale. La neutralité voulue de ce constat d'horreur rend encore plus violente la dénonciation, et l'ironie de Voltaire est encore bien présente grâce à ce dé- calage entre le ton neutre et le propos scandaleux. 1 Plus règlement de compte de la part de Voltaire avec un éditeur M.Vanduren, avec lequel l'écrivain avait eu des démêlés. 2 Allusion au marronnage: fuite des esclaves dans les montagnes pour échapper à l'esclavage) - « C'est à ce prix que vous manger du sucre en Europe » est certainement une des phrases les plus célèbres de ce conte de Voltaire³, qui entend ouvrir les yeux des Européens, qui ne se rendent pas compte du coût humain que représente leur plaisir gourmand. L'esclave nous livre ensuite un autre récit qui nous plonge à une autre époque, dans un autre lieu « sur la côte de Guinée » : c'est un récit enchâssé. - L'adverbe « cependant » marque une opposition entre la vie actuelle de l'esclave et le discours de sa mère lorsqu'elle le vendit. En effet, le champ lexical de la félicité « bénis », « heureux »>, << honneur »>, << fortune » révèle la grande naïveté de la mère, qui se persuade que « cette chance » est un cadeau de « leurs fétiches », les objets magiques de leur religion (elle de- mande donc à son fils de les adorer toujours, pourtant, il devra se convertir). - L'interjection « Hélas ! » souligne l'écart entre les illusions de la mère et la triste réalité. Dire que les parents n'ont pas contribué au bonheur du fils (« ils n'ont pas fait la mienne (=fortune) ») est une façon bien faible de décrire l'état misérable de l'esclave (on entend encore l'ironie acerbe de Voltaire). Par la suite, l'esclave critique la religion chrétienne en mettant en évidence les incohérences de son discours au regard du traitement des hommes noirs. - L'énumération << les chiens, les singes et les perroquets » doublée de l'hyperbole « mille fois » et du comparatif d'infériori- té « moins....que » insistent sur les mauvaises conditions des esclaves; les animaux sont beaucoup plus heureux qu'eux. - Pourtant, la religion garantit l'égalité entre les hommes blancs et noirs. Par l'emploi du GN « les fétiches hollandais », péri- phrase ironique volontairement naïve, Voltaire met au même niveau la religion des parents de l'esclave et la religion chré- tienne, la faisant ainsi descendre de son piédestal et de sa prétention à être la seule vraie religion qui soit. Voltaire souligne le décalage entre le message d'amour délivré par les textes religieux auxquels se réfèrent l'Eglise et la réalité qu'elle cau- tionne¹. Le message biblique est évoqué explicitement dans la conclusion ironique du Nègre qui rapporte de manière indi- recte le discours des prêtes : « me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam ». Le pronom indéfini << tous » traduit l'opiniâtreté des prêtes à vouloir persuader les esclaves, qu'ils sont eux aussi aimés de Dieu et donc sauvés, si ce n'est pas sur terre du moins au ciel... Le Nègre de cet apologue semble douter du bien fondé de cet argument ! - C'est en toute humilité « je ne suis pas généalogiste » et au moyen d'un raisonnement déductif simple (facile à faire même pour des personnes non instruites) que l'esclave démontre les incohérences des chrétiens puisqu'ils assurent que tous les hommes sont << tous enfants d'Adam, blancs et noirs », ils sont donc « tous cousins issus de germain », ils devraient donc bé- néficier d'un traitement respectable par leurs parents... On entend la voix de Voltaire derrière cet esclave qui maîtrise étran- gement bien la démonstration et la neutralité ironique : « Je ne suis pas généalogiste (vocabulaire trop savant pour un es- clave) »> ; << Or, vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible ». La conjonction de coordination << or » marque l'opposition entre le discours de la religion et la réalité des traitements qui sont infligés aux es- claves. À noter que le Nègre ne dit pas, comme on s'y attend, « nous sommes tous frères », respectant ainsi, même dans le langage, la distance tragique qui séparait les Blancs des Noirs ! > Le récit de l'esclave émeut par son attitude de soumission, de passivité, par le ton neutre avec lequel il révèle à Candide sa situation personnelle et celle de tous les esclaves. Il est anonyme et cela en fait un modèle. 3. La leçon que Candide tire de cette rencontre (de «< - Ô Pangloss ! » à « il entra dans Surinam. »>) Le troisième et dernier mouvement est marqué par une nouvelle prise de parole de Candide aux tonalités pathétiques («< ô », « s'écria », « hélas! », « larmes », « en pleurant >>). - Candide interpelle son professeur Pangloss au moyen d'un Ô à connotation lyrique qui marque la grande émotion du hé- ros. S'il donne l'impression d'excuser son maître qui ignorait « cette abomination », il semble, malgré tout, lui reprocher de lui faire croire si longtemps à une théorie qui se trouve démentie par la réalité. L'inconsistance de cette théorie est soulignée par le déterminant possessif « ton » (« ton optimisme »). La question de Cacambo, le valet de Candide, minimise également l'importance de cette théorie. - L'interjection << Hélas » souligne le regret et l'amertume de Candide qui se sent obligé de refuser les principes de l'opti- misme, qu'il redéfinit de manière subjective: l'utilisation péjorative du substantif « rage » vise à décrédibiliser une nouvelle fois la théorie de Leibniz. «Tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles » devient « soutenir que tout est bien quand on est mal » ; l'antithèse « bien »>/«< mal » marque l'absurdité d'une telle théorie. En abandonnant ses anciennes croyances qui s'avèrent fausses, Candide s'émancipe intellectuellement et philosophiquement. - Les deux dernières propositions marquent particulièrement la douleur que ressent Candide : « il versait des larmes » « et en pleurant ». L'emploi du déterminant possessif « son » (« son nègre ») peut l'interpréter comme une marque d'affection, d'un lien qui s'est créé entre eux. Le changement de lieu : « il entra dans Surinam » marque la fin de l'extrait. Candide est profondément affecté par le témoignage de l'esclave. Il déplore, impuissant, qu'une telle souffrance et une telle inhumanité, qui remettent en cause la théorie de l'optimisme, puissent exister. En abandonnant son attachement à l'optimisme, Candide s'émancipe intellectuellement et philosophiquement. Conclusion: Le récit du nègre de Surinam est un apologue qui dénonce les pratiques inhumaines et immorales des esclavagistes. Le choix d'une écriture dépouillée crée le pathétique : le texte émeut par des faits mieux que par des arguments, par une confession à la première personne mieux que par une analyse théorique. & abluation du lage V.4. corte) 3 Cette phrase fait écho à la phrase de Montesquieu, « Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves »>, De l'Esprit des lois. 4 L'Église tolérait l'esclavage pour peu qu'on traite les Noirs avec humanité et qu'ils soient baptisés.