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Lecture linéaire "Déclaration de la femme et de la citoyenne" d'Olympe de Gouges

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 Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle
Olympe de Gouges, La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyen

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Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle Olympe de Gouges, La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne Parcours : Écrire et combattre pour l'égalité PCpostambule LE Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit; que vous reste-t-il donc ? la conviction des injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? le bon mot du législateur des noces de Cana? Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de...

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cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité; réunissez- vous sous les étendards de la philosophie; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, nos serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir; vous n'avez qu'à le vouloir. INTRODUCTION : Autant femme de lettres que femme politique, Olympe De Gouges porte avec un courage exemplaire le combat de l'égalité des droits. Autrice de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, figure singulière et marquante de la Révolution française, elle est devenue un symbole emblématique des mouvements pour la libération des femmes. Visionnaire, elle imagine de nombreuses réformes sociales qui ne verront le jour, pour nombre d'entre elles, que deux siècles plus tard : elle n'a eu de cesse de construire une vie pleinement orientée vers autrui et en particulier vers les déshérités, les faibles, les marginalisés. Ce texte constitue le préambule à sa DDFC de 1791 où elle proclame l'égalité de l'homme et de la femme, entre lesquels elle propose d'établir de nouveaux rapports. Cette Déclaration d'ODG réécrit la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 pour énoncer les principes de l'égalité entre les sexes. Ce postambule a pour but de résumer l'œuvre et d'insuffler aux femmes la forces et les arguments pour défendre leurs intérêts. Pq: Quelle stratégie ODG adopte-t-elle pour convaincre les femmes de combattre pour l'égalité des sexes? Plan : Dans une 1re partie nous verrons qu'ODG appelle au sursaut et à la Révolte, puis nous dresse le constat d'une inégalité. Enfin, elle nous dresse des revendications placés sous le signe de la raison. ANALYSE LINÉAIRE : Ce postambule s'ouvre sur une apostrophe autoritaire « Femme, réveille-toi >> → << Femme, >> mis en apposition pour les mettre en avant, les viser. Elle s'adresse à un genre et non à une catégorie social. Toutes les femmes sont concernées. → l'impératif << réveille-toi », par son tutoiement, traduit une familiarité entre l'auteure et les femmes La métaphore du sommeil assimile la Révolution à un réveil brutal et salvateur, après un long sommeil de l'A.R. Mais ODG considère que les femmes « dorment » encore. Elles ne sont pas encore suffisamment mobilisées pour faire valoir leurs droits. Le « tocsin de la raison » : métaphore qui associe la Révolution à un signal de liberté. → Celui-ci ne sonne qu'en cas d'urgence, cela montre que s'en est une. → << de la raison » elle en appelle à la réflexion comme les Lumières le font à cette époque. CCL << dans tout l'Univers » est hyperbolique → Montre que toutes les femmes du monde sont concernées, il y a donc une étendue de l'importance des femmes → Lien avec la DDHC car elle a une portée universel donc ODG revient sur ça, sa Déclaration doit aussi avoir une portée universel == En évoquant le « tocsin de la raison » et l'hyperbole « dans tout l'Univers », elle fait l'éloge de la Révolution Ce postambule s'ouvre donc plein de bruits, l'auteure sonnant l'alerte. Les femmes courent le péril de voir la Révolution leur échapper au profit des hommes, d'où l'impératif urgent « reconnaît tes droits >> → Cet impératif insiste sur les droits et montre que cela doit venir des femmes car les hommes ne le feront pas pour elles → pronom possessif « tes » montre que ces droits existent et qu'il faut les acquérir = Mais la parataxe dans cette 1re phrase témoigne d'une intensité suggérant que ce combat ne sera pas facile La phrase déclarative suivante à une tournure négative →le grp nominal prépositionnel « le puissant empire de la nature » montre que c'est bien les hommes qui ont mis en place ce << fanatisme », « préjugés », « mensonges » et « superstition » et non la nature. → il y a une énumération de termes dépréciatifs dont elle nous fait un constat clair. Ces termes s'oppose à la raison. = Ces accusations sont en accord avec ceux portées par les philosophes des Lumières et rappelle tous ce pourquoi la Révolution va exister. La métaphore hyperbolique du « flambeau de la vérité [qui] a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation >> → assimile la Révolution à la fin de l'obscurantisme et de la sujétion → « sottise » et « usurpation » reprend les termes négatifs de l'énumération précédentes << L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers >> → l'analogie avec l'esclave traduit bien la fin de la sujétion et renvoie à l'un des thèmes très chers à ODG, celui de l'esclavage → l'auteure fait allusion au rôle joué par les femmes dans la Révolution « a eu besoin de recourir aux tiennes ». Les hommes et les femmes se sont alliés dans une même révolte. ODG rappelle que cette Révolution n'aurait pas pu se faire sans les femmes, qui ont manifesté et combattu aux côtés des hommes. Elles se sont aussi engagés et devraient en tirer les mêmes bénéfices. → << briser ses fers » image forte et violente de l'emprisonnement = Dénonciation de l'attitude des hommes qui ont eu besoin des femmes puis les ont oublier << Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne >> → en effet, les hommes se révèlent cependant d'une injuste ingratitude, ce qui souligne le parallélisme syntaxique avec la répétition de « devenu » mais aussi l'antithèse entre « libre » et «< injuste >> << Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? » → l'injustice est telle qu'ODG s'exclame dans une tonalité tragique → avec cette apostrophe au pluriel et le point d'exclamation, elle interpelle toutes les femmes → la répétition de « femmes » mis en évidence par la virgule pour bien cibler son sujet → elle cherche à susciter l'action, inciter les femmes à s'interroger et ouvrir les yeux par ses questions rhétoriques, c'est un ultimatum dans le temps avec le verbe au futur « cesserez-vous >> → << être aveugles » reprend les impératifs « réveille-toi » « reconnaît tes droits >> << Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? >> → pour ODG, les femmes n'ont pas été récompensés, au contraire. C'est ce que suggère implicitement cette question rhétorique << un mépris plus marqué, un dédain plu signalé >> → La réponse qui suit, laconique et sous forme de parallélisme, montre que les femmes n'ont rien obtenu pour elles-mêmes et qu'elles ne sont que plus méprisées, comme le soulignent les comparatifs de supériorité « plus marqué » et « plus signalé » qui sont associés aux termes péjoratifs « dédain » et « mépris ». Les hommes ont eu besoin d'elles pour remporter la victoire, mais ils n'ont pas pour autant reconnu leurs droits par la suite et ne les ont pas incluses dans les Droits de l'homme et du citoyen. << Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste- t-il donc ? la conviction des injustices de l'homme. >> → L'auteure désigne à travers la périphrase péjorative « les siècles de corruption » que les femmes exerçaient une influence sur leurs maris et surtout leurs amants, en usant de leurs charmes, comme le suggère l'euphémisme « la faiblesse des hommes ». Cette influence est évoquée à travers des termes relevant de l'isotopie du pouvoir (« régné », « empire »), qui sont peut-être utilisés par ironie, ce que laisse entendre la négation restrictive « n'avez régné que... ». Comme le montre l'auteure plus loin, les femmes pouvaient agir en sous- main et par ruse. Elle ne regrette pas que les femmes aient perdu ce pouvoir d'influence, puisqu'il ne pouvait s'exercer que dans un contexte de « corruption >> - → << les siècles de corruption » périphrase qui désigne l'A.R → << siècles >> insiste sur la durée, durant des centaines d'années les femmes n'ont pas été considérées à leur juste valeur → << vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes » : idée que les femmes, sous l'A.R, vont avoir certains avantages financiers et même politique grâce à leur charme. → << votre empire est détruit » : dans l'A.R, elles usaient de leur charme, cette corruption a disparu → « que vous reste-t-il donc ? » : reproche aux femmes qui ont agi ainsi → << la conviction.. » : il y a alors ensuite une prise de conscience des hommes qui les écartent << La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; » → l'autrice fonde ses revendications sur l'observation de la nature. Il s'agit d'un argument d'autorité : l'égalité entre les sexes est naturelle mais a été cor ompue la société. Les lois doivent rétablir cette égalité naturelle. << qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? le bon mot du législateur des noces de Cana? >> → ODG les rassurent et leur dit qu'elles n'ont rien à perdre et qu'elles doivent perdre les craintes qui les retiennent → La périphrase « Législateur des noces de Cana » qui désigne le Christ traduit son absence de respect envers la religion chrétienne. L'Église a contribué à légitimer la domination des hommes sur les femmes, comme l'illustre aux yeux d'Olympe de Gouges la célèbre phrase adressée par le Christ à sa mère, ce fameux « bon mot » auquel elle fait référence ironiquement et qui traduit à ses yeux le mépris de l'Église catholique pour les femme référence à la déchristianisation suite à la Révolution. Pour les fidèles, il faut croire en la raison. En tant que femme, elle demande des choses juste qui doivent être adoptés. << Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? » → Elle interpelle à nouveau les femmes avec deux questions rhétoriques pour les interroger sur les craintes qui les retiennent de réclamer leurs droits, sous-entendant que celles-ci sont infondées. Les femmes craignent le jugement et le mépris des hommes, qu'Olympe de Gouges anticipe et formule à travers la question qu'elle attribue aux législateurs : « femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? >> → Elle évoque l'Église de manière implicite et irrévérencieuse avec la périphrase « cette morale », à laquelle s'ajoute la métaphore péjorative << longtemps accrochée aux branches de la politique ». La révolution doit permettre de quitter ces valeurs. Ces « législateurs >> ont utilisés la religion pour justifier ces injustices. → analogie entre Jésus et les législateurs, il ne faut pas rester dans cet esprit, répéter les erreurs commises << Tout, auriez-vous à répondre. >> → << auriez » : conditionnel qui va ouvrir les suppositions → cette phrase met en scène la confrontation des femmes face aux hommes << S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; >> → Cette «< inconséquence » est précisément le paradoxe consistant à s'inscrire dans le prolongement de ceux contre lesquels ils se sont révoltés en méprisant les femmes comme leurs prédécesseurs et en leurs refusant les droits et les libertés qu'ils revendiquent pour eux-mêmes : il y a là « contradiction avec leurs principes ». → anticipe l'argumentation des hommes à travers la proposition subordonnée circonstancielle de condition << S'ils » → l'oppression masculine est assimilée à une faiblesse, à une crainte face au pouvoir des femmes << opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême.>> → Elle incite les femmes à lutter contre ces aberrations par une accumulation de verbes à l'impératif : « opposez » (auquel s'ajoute l'adverbe de manière « courageusement »), « réunissez-vous », « déployez »>. →Les femmes ont des armes et atouts entre leurs mains pour parvenir à faire valoir leurs droits : « la force de la raison >> << les étendards de la philosophie » (métaphore qui relève du registre de la guerre), « l'énergie de [leur] caractère ». Les mots « force >>, << énergie », le pluriel « les étendards » et le déterminant indéfini « toute l'énergie » contribuent à souligner la puissance de ces armes. → Ce combat profitera selon elle aux deux sexes et contribuera à établir entre eux une union véritable, car les hommes ne seront plus alors de « serviles adorateurs » (métaphore péjorative qui traduit la soumission symbolique des hommes à leurs maîtresses dans les rapports inégaux qu'elle dénonce), mais « fiers de partager [...] les trésors de l'Être Suprême ». L'opposition exprimée par << non serviles adorateurs [...] mais fiers de... » montre bien que les rapports entre hommes et femmes seraient réformés en profondeur si ces dernières obtenaient leurs pleins droits, et que cela profiterait également aux hommes indirectement. = ce combat profitera autant aux hommes qu'aux femmes → CC << et » dans « et vous verrez bientôt » montre que c'est possible << Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir; vous n'avez qu'à le vouloir. >> → La métaphore des « barrières » pour évoquer les entraves possibles et les obstacles à franchir dans ce combat, est réduite à néant par le verbe «< affranchir >>. → elle reprend l'idée qu'il y a des obstacles mais qu'ils ne sont pas infranchissables, il faut seulement de la volonté. Son impulsion est insufflée par l'expression « il est en votre pouvoir ». Elle dresse un constat et apporte des solutions avec l'emploi du verbe << affranchir >>. → la négation restrictive << vous n'avez qu'à le vouloir » montre que les femmes doivent se mobiliser pour aboutir à une égalité homme- femme. CONCLUSION: Pour Olympe de Gouges la femme doit « se réveiller » parce qu'elle reste aveugle face aux injustices qu'elle subit et dont elle n'a pas toujours conscience. Elle doit « se réveiller » parce qu'elle a mené le combat contre les inégalités au côté des hommes et n'en a reçu aucun bénéfice. Elle doit « se réveiller » parce que l'heure est à la liberté et l'égalité, et qu'elle doit saisir cette chance et cette opportunité, ce n'est qu'une question de volonté.

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cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité; réunissez- vous sous les étendards de la philosophie; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, nos serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir; vous n'avez qu'à le vouloir. INTRODUCTION : Autant femme de lettres que femme politique, Olympe De Gouges porte avec un courage exemplaire le combat de l'égalité des droits. Autrice de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, figure singulière et marquante de la Révolution française, elle est devenue un symbole emblématique des mouvements pour la libération des femmes. Visionnaire, elle imagine de nombreuses réformes sociales qui ne verront le jour, pour nombre d'entre elles, que deux siècles plus tard : elle n'a eu de cesse de construire une vie pleinement orientée vers autrui et en particulier vers les déshérités, les faibles, les marginalisés. Ce texte constitue le préambule à sa DDFC de 1791 où elle proclame l'égalité de l'homme et de la femme, entre lesquels elle propose d'établir de nouveaux rapports. Cette Déclaration d'ODG réécrit la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 pour énoncer les principes de l'égalité entre les sexes. Ce postambule a pour but de résumer l'œuvre et d'insuffler aux femmes la forces et les arguments pour défendre leurs intérêts. Pq: Quelle stratégie ODG adopte-t-elle pour convaincre les femmes de combattre pour l'égalité des sexes? Plan : Dans une 1re partie nous verrons qu'ODG appelle au sursaut et à la Révolte, puis nous dresse le constat d'une inégalité. Enfin, elle nous dresse des revendications placés sous le signe de la raison. ANALYSE LINÉAIRE : Ce postambule s'ouvre sur une apostrophe autoritaire « Femme, réveille-toi >> → << Femme, >> mis en apposition pour les mettre en avant, les viser. Elle s'adresse à un genre et non à une catégorie social. Toutes les femmes sont concernées. → l'impératif << réveille-toi », par son tutoiement, traduit une familiarité entre l'auteure et les femmes La métaphore du sommeil assimile la Révolution à un réveil brutal et salvateur, après un long sommeil de l'A.R. Mais ODG considère que les femmes « dorment » encore. Elles ne sont pas encore suffisamment mobilisées pour faire valoir leurs droits. Le « tocsin de la raison » : métaphore qui associe la Révolution à un signal de liberté. → Celui-ci ne sonne qu'en cas d'urgence, cela montre que s'en est une. → << de la raison » elle en appelle à la réflexion comme les Lumières le font à cette époque. CCL << dans tout l'Univers » est hyperbolique → Montre que toutes les femmes du monde sont concernées, il y a donc une étendue de l'importance des femmes → Lien avec la DDHC car elle a une portée universel donc ODG revient sur ça, sa Déclaration doit aussi avoir une portée universel == En évoquant le « tocsin de la raison » et l'hyperbole « dans tout l'Univers », elle fait l'éloge de la Révolution Ce postambule s'ouvre donc plein de bruits, l'auteure sonnant l'alerte. Les femmes courent le péril de voir la Révolution leur échapper au profit des hommes, d'où l'impératif urgent « reconnaît tes droits >> → Cet impératif insiste sur les droits et montre que cela doit venir des femmes car les hommes ne le feront pas pour elles → pronom possessif « tes » montre que ces droits existent et qu'il faut les acquérir = Mais la parataxe dans cette 1re phrase témoigne d'une intensité suggérant que ce combat ne sera pas facile La phrase déclarative suivante à une tournure négative →le grp nominal prépositionnel « le puissant empire de la nature » montre que c'est bien les hommes qui ont mis en place ce << fanatisme », « préjugés », « mensonges » et « superstition » et non la nature. → il y a une énumération de termes dépréciatifs dont elle nous fait un constat clair. Ces termes s'oppose à la raison. = Ces accusations sont en accord avec ceux portées par les philosophes des Lumières et rappelle tous ce pourquoi la Révolution va exister. La métaphore hyperbolique du « flambeau de la vérité [qui] a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation >> → assimile la Révolution à la fin de l'obscurantisme et de la sujétion → « sottise » et « usurpation » reprend les termes négatifs de l'énumération précédentes << L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers >> → l'analogie avec l'esclave traduit bien la fin de la sujétion et renvoie à l'un des thèmes très chers à ODG, celui de l'esclavage → l'auteure fait allusion au rôle joué par les femmes dans la Révolution « a eu besoin de recourir aux tiennes ». Les hommes et les femmes se sont alliés dans une même révolte. ODG rappelle que cette Révolution n'aurait pas pu se faire sans les femmes, qui ont manifesté et combattu aux côtés des hommes. Elles se sont aussi engagés et devraient en tirer les mêmes bénéfices. → << briser ses fers » image forte et violente de l'emprisonnement = Dénonciation de l'attitude des hommes qui ont eu besoin des femmes puis les ont oublier << Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne >> → en effet, les hommes se révèlent cependant d'une injuste ingratitude, ce qui souligne le parallélisme syntaxique avec la répétition de « devenu » mais aussi l'antithèse entre « libre » et «< injuste >> << Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? » → l'injustice est telle qu'ODG s'exclame dans une tonalité tragique → avec cette apostrophe au pluriel et le point d'exclamation, elle interpelle toutes les femmes → la répétition de « femmes » mis en évidence par la virgule pour bien cibler son sujet → elle cherche à susciter l'action, inciter les femmes à s'interroger et ouvrir les yeux par ses questions rhétoriques, c'est un ultimatum dans le temps avec le verbe au futur « cesserez-vous >> → << être aveugles » reprend les impératifs « réveille-toi » « reconnaît tes droits >> << Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? >> → pour ODG, les femmes n'ont pas été récompensés, au contraire. C'est ce que suggère implicitement cette question rhétorique << un mépris plus marqué, un dédain plu signalé >> → La réponse qui suit, laconique et sous forme de parallélisme, montre que les femmes n'ont rien obtenu pour elles-mêmes et qu'elles ne sont que plus méprisées, comme le soulignent les comparatifs de supériorité « plus marqué » et « plus signalé » qui sont associés aux termes péjoratifs « dédain » et « mépris ». Les hommes ont eu besoin d'elles pour remporter la victoire, mais ils n'ont pas pour autant reconnu leurs droits par la suite et ne les ont pas incluses dans les Droits de l'homme et du citoyen. << Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste- t-il donc ? la conviction des injustices de l'homme. >> → L'auteure désigne à travers la périphrase péjorative « les siècles de corruption » que les femmes exerçaient une influence sur leurs maris et surtout leurs amants, en usant de leurs charmes, comme le suggère l'euphémisme « la faiblesse des hommes ». Cette influence est évoquée à travers des termes relevant de l'isotopie du pouvoir (« régné », « empire »), qui sont peut-être utilisés par ironie, ce que laisse entendre la négation restrictive « n'avez régné que... ». Comme le montre l'auteure plus loin, les femmes pouvaient agir en sous- main et par ruse. Elle ne regrette pas que les femmes aient perdu ce pouvoir d'influence, puisqu'il ne pouvait s'exercer que dans un contexte de « corruption >> - → << les siècles de corruption » périphrase qui désigne l'A.R → << siècles >> insiste sur la durée, durant des centaines d'années les femmes n'ont pas été considérées à leur juste valeur → << vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes » : idée que les femmes, sous l'A.R, vont avoir certains avantages financiers et même politique grâce à leur charme. → << votre empire est détruit » : dans l'A.R, elles usaient de leur charme, cette corruption a disparu → « que vous reste-t-il donc ? » : reproche aux femmes qui ont agi ainsi → << la conviction.. » : il y a alors ensuite une prise de conscience des hommes qui les écartent << La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; » → l'autrice fonde ses revendications sur l'observation de la nature. Il s'agit d'un argument d'autorité : l'égalité entre les sexes est naturelle mais a été cor ompue la société. Les lois doivent rétablir cette égalité naturelle. << qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? le bon mot du législateur des noces de Cana? >> → ODG les rassurent et leur dit qu'elles n'ont rien à perdre et qu'elles doivent perdre les craintes qui les retiennent → La périphrase « Législateur des noces de Cana » qui désigne le Christ traduit son absence de respect envers la religion chrétienne. L'Église a contribué à légitimer la domination des hommes sur les femmes, comme l'illustre aux yeux d'Olympe de Gouges la célèbre phrase adressée par le Christ à sa mère, ce fameux « bon mot » auquel elle fait référence ironiquement et qui traduit à ses yeux le mépris de l'Église catholique pour les femme référence à la déchristianisation suite à la Révolution. Pour les fidèles, il faut croire en la raison. En tant que femme, elle demande des choses juste qui doivent être adoptés. << Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? » → Elle interpelle à nouveau les femmes avec deux questions rhétoriques pour les interroger sur les craintes qui les retiennent de réclamer leurs droits, sous-entendant que celles-ci sont infondées. Les femmes craignent le jugement et le mépris des hommes, qu'Olympe de Gouges anticipe et formule à travers la question qu'elle attribue aux législateurs : « femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? >> → Elle évoque l'Église de manière implicite et irrévérencieuse avec la périphrase « cette morale », à laquelle s'ajoute la métaphore péjorative << longtemps accrochée aux branches de la politique ». La révolution doit permettre de quitter ces valeurs. Ces « législateurs >> ont utilisés la religion pour justifier ces injustices. → analogie entre Jésus et les législateurs, il ne faut pas rester dans cet esprit, répéter les erreurs commises << Tout, auriez-vous à répondre. >> → << auriez » : conditionnel qui va ouvrir les suppositions → cette phrase met en scène la confrontation des femmes face aux hommes << S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes ; >> → Cette «< inconséquence » est précisément le paradoxe consistant à s'inscrire dans le prolongement de ceux contre lesquels ils se sont révoltés en méprisant les femmes comme leurs prédécesseurs et en leurs refusant les droits et les libertés qu'ils revendiquent pour eux-mêmes : il y a là « contradiction avec leurs principes ». → anticipe l'argumentation des hommes à travers la proposition subordonnée circonstancielle de condition << S'ils » → l'oppression masculine est assimilée à une faiblesse, à une crainte face au pouvoir des femmes << opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie; déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être suprême.>> → Elle incite les femmes à lutter contre ces aberrations par une accumulation de verbes à l'impératif : « opposez » (auquel s'ajoute l'adverbe de manière « courageusement »), « réunissez-vous », « déployez »>. →Les femmes ont des armes et atouts entre leurs mains pour parvenir à faire valoir leurs droits : « la force de la raison >> << les étendards de la philosophie » (métaphore qui relève du registre de la guerre), « l'énergie de [leur] caractère ». Les mots « force >>, << énergie », le pluriel « les étendards » et le déterminant indéfini « toute l'énergie » contribuent à souligner la puissance de ces armes. → Ce combat profitera selon elle aux deux sexes et contribuera à établir entre eux une union véritable, car les hommes ne seront plus alors de « serviles adorateurs » (métaphore péjorative qui traduit la soumission symbolique des hommes à leurs maîtresses dans les rapports inégaux qu'elle dénonce), mais « fiers de partager [...] les trésors de l'Être Suprême ». L'opposition exprimée par << non serviles adorateurs [...] mais fiers de... » montre bien que les rapports entre hommes et femmes seraient réformés en profondeur si ces dernières obtenaient leurs pleins droits, et que cela profiterait également aux hommes indirectement. = ce combat profitera autant aux hommes qu'aux femmes → CC << et » dans « et vous verrez bientôt » montre que c'est possible << Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir; vous n'avez qu'à le vouloir. >> → La métaphore des « barrières » pour évoquer les entraves possibles et les obstacles à franchir dans ce combat, est réduite à néant par le verbe «< affranchir >>. → elle reprend l'idée qu'il y a des obstacles mais qu'ils ne sont pas infranchissables, il faut seulement de la volonté. Son impulsion est insufflée par l'expression « il est en votre pouvoir ». Elle dresse un constat et apporte des solutions avec l'emploi du verbe << affranchir >>. → la négation restrictive << vous n'avez qu'à le vouloir » montre que les femmes doivent se mobiliser pour aboutir à une égalité homme- femme. CONCLUSION: Pour Olympe de Gouges la femme doit « se réveiller » parce qu'elle reste aveugle face aux injustices qu'elle subit et dont elle n'a pas toujours conscience. Elle doit « se réveiller » parce qu'elle a mené le combat contre les inégalités au côté des hommes et n'en a reçu aucun bénéfice. Elle doit « se réveiller » parce que l'heure est à la liberté et l'égalité, et qu'elle doit saisir cette chance et cette opportunité, ce n'est qu'une question de volonté.