Matières

Matières

Plus

Lecture linéaire "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" d'Olympe de Gouges

05/02/2022

10849

289

Partager

Enregistrer

Télécharger


Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle
Olympe de Gouges, La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenn
Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle
Olympe de Gouges, La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenn
Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle
Olympe de Gouges, La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenn

Objet d'étude n°2 : La Littérature d'idée du XVIe au XVIIIe siècle Olympe de Gouges, La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne Parcours : Écrire et combattre pour l'égalité PRpréambule LE A décréter par l'AN dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine législature. Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, [elles] ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices...

Rien ne te convient ? Explore d'autres matières.

Knowunity est la meilleure application scolaire dans cinq pays européens.

Knowunity est la meilleure application scolaire dans cinq pays européens.

Knowunity a été mis en avant par Apple et a toujours été en tête des classements de l'App Store dans la catégorie Éducation en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Suisse et au Royaume-Uni. Rejoins Knowunity aujourd'hui et aide des millions d'étudiants à travers le monde.

Ranked #1 Education App

Chargement dans le

Google Play

Chargement dans le

App Store

Tu n'es toujours pas convaincu ? Regarde ce que disent les autres élèves ...

Louis B., utilisateur iOS

J'aime tellement cette application [...] Je recommande Knowunity à tout le monde ! !! Je suis passé de 11 à 16 grâce à elle :D

Stefan S., utilisateur iOS

L'application est très simple à utiliser et bien faite. Jusqu'à présent, j'ai trouvé tout ce que je cherchais :D

Lola, utilisatrice iOS

J'adore cette application ❤️ Je l'utilise presque tout le temps pour réviser.

Légende alternative :

de l'Être suprême, les Droits suivants de la femme et de la citoyenne. INTRODUCTION : Autant femme de lettres que femme politique, Olympe De Gouges porte avec un courage exemplaire le combat de l'égalité des droits. Auteure de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne et figure singulière et marquante de la Révolution française, elle est devenue un symbole emblématique des mouvements pour la libération des femmes. Visionnaire, elle imagine de nombreuses réformes sociales qui ne verront le jour, pour nombre d'entre elles, que deux siècles plus tard : elle n'a eu de cesse de construire une vie pleinement orientée vers autrui et en particulier vers les déshérités, les faibles, les marginalisés. Ce texte constitue le préambule à sa DDFC de 1791 où elle proclame l'égalité de l'homme et de la femme, entre lesquels elle propose d'établir de nouveaux rapports. Cette Déclaration d'ODG réécrit la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 pour énoncer les principes de l'égalité entre les sexes. Dans ce texte introductif, ODG expose son projet et les buts de sa démarche. Pq: En quoi la voix singulière d'ODG rejoint-elle les combats des Lumières ? Plan : Ce préambule comprend 3 phrases qui constituent les 3 mouvements du texte. Dans la 1re phrase, ODG présente les personnes concernés et annonce le projet. Ensuite, elle démontre la nécessité de sa Déclaration. Enfin la dernière phrase jour un rôle de transition en rappelant les personnes concernés et en introduisant les articles. ANALYSE LINÉAIRE : La phrase qui précède le préambule n'a pas son équivalent dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen que reprend par la suite Olympe de Gouges. L'infinitif « À décréter » à valeur injonctive est à la fois rattaché au titre «< Déclaration » et tourné vers le préambule et les articles qui suivent. Si le texte modèle a déjà été décrété en août 1789, celui que rédige l'auteure est encore << À décréter ». De cette façon, la Déclaration des droits de la femme, qui n'a aucune réalité juridique, s'inscrit malgré tout dans un calendrier bien réel, celui des sessions parlementaires. Les adjectifs « dernières » et « prochaines » marquent une temporalité qui vient renforcer l'injonction de l'infinitif. Olympe de Gouges annonce que ce qui suit n'est pas un simple jeu mais un projet qui lui tient réellement à cœur. 1re phrase - Le préambule s'ouvre sur une énumération ternaire faisant référence au contexte familial « les mères, les filles, les sœurs »>. → Les trois substantifs sont destinés à toucher les hommes - les députés de l'Assemblée Nationale - à qui ils s'adressent. Les femmes ne constituent pas une espèce différente et les familles humaines sont constituées d'hommes et de femmes, leurs mères, leurs filles ou leurs sœurs. En évitant de mentionner les épouses, Olympe de Gouges met l'accent sur les liens de sang et présente l'égalité demandée comme naturelle et donc juste. → Ces périphrases insiste sur la solidarité de ces femmes et le fait qu'elles sont toutes concernées. - Les femmes, de par leur importance, sont les « représentantes de la nation » (terme générique qui reprend les 3 grps nominaux) → L'apposition << représentantes de la nation » permet à ODG de glisser du biologique au politique : elle annonce leur revendications → Elle rappelle ainsi que les femmes, par leur importance dans la société, peuvent, autant que les hommes, représenter la nation. - Or puisque les femmes sont « représentantes de la nation »>, elle << demandent d'être constituées en Assemblée Nationale »>. → L'emploi du présent de l'indicatif << demandent » indique la volonté de voir ce qui est écrit mis à l'œuvre dans la société. ODG n'écrit pas pour l'avenir, mais pour le présent, dans l'urgence même. → De plus, elle le demande contrairement aux hommes qui se sont autoproclamer AN, elle demande un poste totalement normale et juste, égal à l'homme. → « constitués » fait écho à la Constitution → L'ouverture de la Déclaration des droits de la femme s'appuie certes sur les premiers mots de son modèle mais la perspective est bien différente. En effet, alors que les « Représentants du Peuple Français » sont déjà « constitués en Assemblée Nationale », les femmes, elles, demandent à l'être. Alors que la Déclaration des droits de l'homme considérant comme acquise l'Assemblée des citoyens, s'intéresse aux principes de la société, celle des femmes se doit de réclamer préalablement un rôle politique. ODG justifie son projet par la suite. 2e phrase - << Considérant que >> montre une constatation vraiment réelle et reconnu, cette proposition subordonnée conjonction permet de faire un constat initial qui est un bilan du passé. -ODG considère << que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements >>. → La gradation << l'ignorance, l'oubli ou le mépris » juge sévèrement la société qui maintient volontairement la femme dans un état de dépendance. → « ou »> montre qu'un seul constitue à faire le malheur → << seules »> insiste sur l'idée que c'est ça et seulement ça : c'est l'excuse - Il en résulte « des malheurs publics » et «< de la corruption des gouvernements ». → << corruption » : mot fort, ancre et difficile à enlever → « gouvernements » : ceux du monde entier pas que la France D'après l'autrice, ces désordres sociaux proviennent du mépris que subissent les femmes. Son diagnostic considère la misogynie comme la maladie qui affecte tout le corps social. - Après ce sévère diagnostic, ODG expose la solution : faire une Constitution qui égalise la condition des sexes. Ainsi, les femmes << ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaléniables et sacrées de la femme »>. → le participe passé « résolu » montre que les décisions sont fermes et définitives. → le présent s'affirme avec le verbe << exposer » dans un but tourné vers l'avenir avec «< afin que >> → Le mot << déclaration » qui figure en titre est repris et souligné par l'adjectif « solennelle » au cœur de la deuxième phrase. On a l'impression que cette phrase est d'abord une reprise, avec une tonalité éloquente du titre même du texte. On retrouve d'ailleurs, juste après, les mots « droits » et « femme ». À l'image de la « déclaration solennelle» annoncée, le préambule adopte un ton éloquent. →<< déclaration solennelle » : insiste sur l'aspect symbolique et sacrée → Cette énumération ternaire d'adjectifs << droits naturels, inaléniables et sacrées » est importante et ne peut être ériger. → En évoquant les « droits naturels » de la femme, ODG considère que la Constitution doit restaurer les droits établis par la nature, mais qui ont été bafoués par l'homme. → Le rythme ternaire confère à ces droits une certaine sacralité. - La locution conjonctive « afin que », comme le participe présent << considérant que », témoigne de la dimension argumentative et juridique du préambule. ODG souhaite que « cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ». → << déclaration » reprend celle des hommes → L'adv temporel << constamment »> repris par son synonyme << sans cesse » insiste sur le fait que l'égalité entre hommes et femmes est un princ qui nécessite un effort de tous les instants et qu'il est immuable. Ce principe doit devenir un des fondements de la nouvelle société. → L'ensemble du « corps social » est concerné. Cette métaphore médicale souligne que les français deviennent les membres d'une même nation. Or pour que ce nouvel état de fait fonctionne, chacun doit connaître et respecter ses droits et ses devoirs. Ce préambule a donc une fonction pédagogique: introduire et justifier les articles suivants. - La répétition de la locution conjonctive « afin que >> montre combien ODG cherche à être méthodique et exhaustive. - La 2e phrase du préambule est longue, très structurée. Cette phrase complexe est une période oratoire, qui suscite une vive impression sur l'auditoire par son ampleur. ODG confère ainsi une force de conviction à son préambule. Le parallélisme entre « pouvoir des femmes » et « pouvoir des hommes » inscrit l'égalité femmes-hommes dans le texte. - ODG appelle à une stricte égalisation des droits femmes-hommes << pouvant être à chaque instant comparés ». Une fois encore, le complément circonstanciel de temps « à chaque instant » crée un sentiment d'urgence et de nécessité. - Le but poursuivi par ODG est également « que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution >>. → Les adjs << simple » et «< incontestables » promeuvent la clarté de la constitution, dont ce préambule est l'image: synthétique et général. Mais la force de la Constitution ne se limite pas à rendre possible la vie en communauté. - En effet, elle vise « au maintien... des bonnes mœurs, et au bonheur de tous »>. → Cette hyperbole lyrique témoigne de l'enthousiasme d'ODG: sa constitution ouvrirait à un bonheur généralisé, des hommes et des femmes. → nom «< bonheur » montre que c'est profitable pour tous le monde → chez ODG, le pronom indéfini << tous » acquiert une force particulière car il réunit les hommes et les femmes A l'époque, les femmes étaient vues comme fragiles et susceptibles de facilement tomber dans l'immoralité. ODG anticipe sans doute de possibles objections en associant au contraire, dès le préambule, l'égalité hommes-femmes à la moralité. - Les virgules marquent des pauses qui délimitent des périodes amples en accord avec la solennité de l'enjeu. - Le rythme, tantôt binaire, tantôt ternaire, contribue lui aussi à allonger et ralentir la phrase pour souligner l'importance de la déclaration qui va suivre. 3e phrase - Cette phrase s'ouvre sur le connecteur logique << en conséquence », ce qui maintient l'effort rhétorique de structuration. Le ton solennel repose notamment sur le style juridique dont s'inspire le paragraphe : « En conséquence», « reconnaît et déclare »>, << en présence >>, << Droits ». La référence à l'Être suprême sous les auspices duquel l'auteure se place donne également du poids à la fin du préambule. - ODG use d'une périphrase pour faire l'éloge des femmes : << le sexe supérieure en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles ». → Elle affirme la supériorité des femmes sur les hommes, ce qui renverse avec audace la hiérarchie alors admise. → Cette périphrase peut également surprendre dans un texte qui vise l'égalité hommes-femmes car ODG s'appuie sur l'image traditionnelle de la femme, gracieuse et maternelle, comme si elle ne parvenait pas totalement à s'extraire des clichés qui entourent la féminité. → En évoquant l'accouchement, elle rappelle que ce sont les femmes qui donnent naissances aux citoyens, ce qui constitue une boucle avec l'ouverture du préambule « les mères »>. -ODG l'ensemble des fait parler femmes : << le sexe supérieur [...] reconnaît et déclare »>. → Le singulier << le sexe supérieur » souligne qu'elle aspire à défendre toutes les femmes, considérées comme une même entité. -ODG cherche à conclure son préambule de manière frappante en parlant << en présence et sous les auspices de l'Être suprême >>. → Elle en appelle donc à une autorité supérieure, sacralisée, rationnelle et juste, soucieuse de l'égalité entre la femme et l'homme. Elle évoque Dieu. = Olympe de Gouges a repris les termes qui achèvent le préambule de la Déclaration des droits de l'homme mais elle a remplacé << l'Assemblée Nationale » par une périphrase particulièrement ample, « le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles ». On y retrouve deux visages convenus de la femme, séductrice et mère à la fois. Ce sont deux images qui induisent la soumission de l'homme, d'une part attiré par la beauté de la femme et d'autre part dépendant d'elle pour venir au monde. La mention des souffrances et du « courage » permet même à Olympe de Gouges de se placer sur le terrain des prérogatives masculines, ce qui justifie l'adjectif << supérieur »>. C'est en mettant en avant cette supériorité que l'auteure défend la revendication de l'égalité qui semble alors plus que justifiée et pourrait même apparaître comme une concession généreuse. - Mais surtout, elle annonce « Les Droits suivants de la femme et de la Citoyenne »>. Son projet est donc une réécriture de la DDHC de 1789 qu'elle juge inachevée et imparfaite. CONCLUSION: Ainsi, Olympe de Gouges, avec ce préambule, expose son projet : offrir aux femmes, parce qu'elles sont leurs égales, les mêmes droits que les hommes. Pour ce faire, elle s'inscrit explicitement dans la lignée de l'égalitarisme de la DDHC qu'elle pastiche. ODG la reprend et change très peu de mots pour montrer leur proximité et donc les mêmes droits et devoirs que doivent avoir les hommes et les femmes entre eux. En prenant connaissance des dix-sept articles, nous pouvons voir que l'écrivaine insiste sur les droits mais aussi sur les devoirs de la femme. Elle n'écrit pas pour obtenir de la complaisance mais bel et bien pour combattre pour l'égalité.