Jean de la Bruyère est né au XVIIe siècle dans une famille noble et a fait des études de droit, mais il n'a jamais plaidé. Il devient précepteur à la cour et observe les courtisans comme LF. Il prenait des notes dans un carnet et en faisait des portraits. Il publie un ouvrage intitulé Les Caractères en 1688, s'inspirant d'un philosophe grec, Théophraste, qui faisait des portraits satyriques. Il se moque des défauts pour << plaire et instruire >> et changer les mentalités (but didactique). Il décède à Versailles.
Introduction
Le texte dresse le portrait d'Irène, une femme qui se croit malade, mais qui souffre juste de vieillesse. Ce caractère correspondrait en réalité à Mme de Maintenon, favorite du roi Louis XIV. Le prénom Irène fait en effet allusion à elle avec le mot "reine" dedans.
Les mouvements
1er mouvement: La présentation d'Irène et son voyage (ligne 1 et 2)
Irène fait un voyage très cher en argent mais aussi en énergie vitale : « Irène se transporte à grands frais en Epidaure >> ligne 1. Elle fait une liste de tous ses problèmes et une représentation du surnaturel OU la pithie qui est un oracle répond à la place du Dieu : « voit Escualpe dans son temple, et le consulte sur tous ses maux ». Normalement, les fidèles dorment là-bas et le dieu leur parle dans leur rêve et l'oracle leur donne la signification, mais là, Irène parle directement à Escualpe: Ellipse = consiste à omettre des mots/passages/intermédiaires. Il utilise un ton satirique / ironique : il se moque de sa liste de maux.
2ème mouvement: Dialogue schématique entre Irène et Escualpe (ligne 3 à 13)
C'est ici le style indirect libre avec des verbes de parole « continue ». Elle utilise un ton pathétique quand elle parle de ses problèmes : « D'abord elle se plaint ». Il y a un champ lexical de la fatigue : « lasse et recrue ». Le dieu répond de façon inhabituelle, impolie pour Irène : «<< le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu'elle vient de faire ». Le dieu suppose qu'elle mange assez et lui propose une meilleure hygiène de vie avec une injonction: « L'oracle lui ordonne de dîner peu ». Il ajoute une liste de maux car elle ne fait pas de cause à effet : « elle ajoute ». Il mentionne également qu'elle n'a pas de maladie, parfois mais pas tout le temps : « sujette à des insomnies ». Il propose des remèdes de bon sens et une restriction: « prescrit de n'être au lit que pendant la nuit ». Elle attend un remède miracle : « Elle lui demande […] quel remède ». Elle dit elle-même indirectement qu'elle souffre de la vieillesse : « Je m'affaiblis moi-même […] et je ne suis ni si forte ni si saine que j'ai été ». Le dieu le constate : « C'est […] que vous vieillissez ». La scène se termine par le dieu lui conseillant de mourir, une solution brutale mais réaliste.
3ème mouvement: La réaction outrée d'Irène et une morale implicite (ligne 14 à 18)
Escualpe est bien le fils d'Apollon, dieu de la médecine, mais Irène utilise un ton exclamatif qui fait penser à une insulte : « Fils d'Apollon ». Elle pose une question rhétorique, scandalisée : « Quel conseil me donnez-vous ? ». Irène s'en prend à Escualpe et sa réputation, elle le dénigre et utilise une antiphrase pour méprisant: « Est-ce là toute la science que les hommes publient, et qui vous fait révérer de toute la terre ? ». Elle dévoile également ses attentes avec une autre question rhétorique : « Que m'apprenez-vous de rare et de mystérieux ». Elle mentionne le long voyage et en annonce qu'elle perd du temps précieux de sa vie avec la fatigue. Le dieu la renvoie en lui signifiant qu'elle manque de bon sens. La morale implicite est qu'il ne faut pas se focaliser sur les symptômes et relier les choses entre elles pour constater réellement ce qu'on a et ne pas perdre plus de temps.
Conclusion
Il s'agit donc d'un portrait amusant d'Irène qui représente la favorite du roi Louis XIV, qui refuse de vieillir et de Escualpe qui se moque.