La dénonciation des responsables des troubles en Amérique
Olympe de Gouges commence son postambule par une affirmation personnelle forte : "Il était bien nécessaire que je dise quelques mots...". Elle réagit directement au décret de 1791 et à la colère qu'il provoque chez les colons esclavagistes. Ces derniers refusent obstinément les idées abolitionnistes malgré la situation effroyable des esclaves.
L'auteure oppose habilement deux camps à travers des termes évocateurs : "la nature", "la raison et l'humanité" face à "la division et la discorde". Sous l'Ancien Régime tout était vicieux, et maintenant les résistances continuent. Elle utilise une métaphore filée de l'incendie avec des "fermentations incendiaires" qui "allument le feu" pour illustrer la dangerosité de la situation.
Sans les nommer directement, Olympe de Gouges dénonce les responsables de ces violences à travers des tournures impersonnelles comme "il y en a" et "il n'est pas difficile de deviner les instigateurs". Cette stratégie lui permet de mettre l'accent sur les effets criminels de leurs positions plutôt que sur leur identité.
💡 Le tocsin de la raison : Olympe de Gouges utilise des figures de style percutantes pour sonner l'alarme face à l'injustice, comme un tocsin qui appelle à l'éveil des consciences.
Le traitement inhumain des esclaves par les colons
Dans le second mouvement, Olympe de Gouges attaque frontalement les colons qu'elle qualifie de "despotes" et "inhumains" guidés par leur "cupidité" et leur "aveugle ambition". Elle condamne leurs agissements à travers une série de verbes accusateurs : "méconnaissent", "poursuivent", "répandront", "contraindre avec violence".
La répétition du mot "sang" souligne la violence perpétrée contre les esclaves. Plus troublant encore, l'auteure utilise la métonymie "notre sang circule dans leurs veines" pour dénoncer le sacrilège des colons qui persécutent des hommes de leur propre famille. Cette réalité rend leurs actions encore plus condamnables.