Le poème "Vénus anadyomène" d'Arthur Rimbaud, écrit en 1870, présente une vision grotesque et désacralisée du mythe classique de Vénus.
Dans cette œuvre remarquable, Rimbaud déconstruit l'image traditionnelle de la déesse de la beauté à travers une analyse linéaire détaillée qui révèle plusieurs mouvements distincts. Le premier dépeint une femme sortant de sa baignoire, dans une scène qui parodie la naissance mythologique de Vénus émergeant des flots. Le poète utilise un vocabulaire cru et des images repoussantes pour transformer la figure divine en une créature disgracieuse et vulgaire.
La problématique centrale du poème s'articule autour de la démystification des idéaux de beauté classiques. À travers une description minutieuse et provocante, Rimbaud bouleverse les conventions poétiques traditionnelles. Le sonnet, forme noble par excellence, est détourné pour servir un propos subversif. L'analyse linéaire révèle comment chaque vers contribue à cette déconstruction systématique, depuis l'introduction qui pose le décor trivial jusqu'à la conclusion qui achève la désacralisation du mythe. Les thèmes principaux incluent la critique de l'art académique, la rupture avec les traditions esthétiques, et la volonté de choquer le lecteur bourgeois. Cette œuvre s'inscrit dans la période de jeunesse de Rimbaud, marquée par un désir de provocation et de renouvellement poétique radical. Le texte utilise des procédés stylistiques sophistiqués, notamment l'ironie et la parodie, pour créer un contraste saisissant entre la noblesse supposée du sujet et la vulgarité de sa représentation.