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Les Aventures de Télémaque de Fénelon

23/12/2021

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Fénelon, Les Aventures de Télémaque
Le fleuve Bétis coule dans un pays fertile, et sous un ciel doux, qui est toujours
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Fénelon, Les Aventures de Télémaque
Le fleuve Bétis coule dans un pays fertile, et sous un ciel doux, qui est toujours

EXPLICATION LINEAIRE Fénelon, Les Aventures de Télémaque Le fleuve Bétis coule dans un pays fertile, et sous un ciel doux, qui est toujours serein. Le pays a pris le nom du fleuve, qui se jette dans le grand Océan, assez près des colonnes d'Hercule, et de cet endroit où la mer furieuse rompant ses digues, sépara autrefois la terre de Tharsis d'avec la grande Afrique. Ce pays semble avoir conservé les délices de l'âge d'or. Les hivers y sont tièdes, et les rigoureux aquilons n'y soufflent jamais. L'ardeur de l'été y est toujours tempérée par des zéphirs rafraîchissants, qui viennent adoucir l'air vers le milieu du jour. Ainsi toute l'année n'est qu'un heureux hymen du printemps et de l'automne, qui semblent se donner la main. La terre, dans les vallons et dans les campagnes unies, porte chaque année une double moisson. Les chemins y sont bordés de lauriers, de grenadiers, de jasmins, et d'autres arbres toujours verts et toujours fleuris. Les montagnes sont couvertes de troupeaux, qui fournissent des laines fines recherchées de toutes les nations connues. Il y a plusieurs mines d'or et d'argent dans ce beau pays; mais les habitants, simples et heureux dans leur simplicité, ne daignent pas seulement compter l'or et l'argent parmi leurs richesses; ils n'estiment que...

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ce qui sert véritablement aux besoins de l'homme. Quand nous avons commencé à faire notre commerce chez ces peuples, nous avons trouvé l'or et l'argent parmi eux employés aux mêmes usages que le fer; par exemple, pour des socs de charrue. Comme ils ne faisaient aucun commerce au dehors, ils n'avaient besoin d'aucune monnaie. Ils sont presque tous bergers ou laboureurs. On voit en ce pays peu d'artisans: car ils ne veulent souffrir que les arts qui servent aux véritables nécessités des hommes ; encore même la plupart des hommes en ce pays, étant adonnés à l'agriculture ou à conduire des troupeaux, ne laissent pas d'exercer les arts nécessaires pour leur vie simple et frugale. Quand on leur parle des peuples qui ont l'art de faire des bâtiments superbes, des meubles d'or et d'argent, des étoffes ornées de broderies et de pierres précieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont l'harmonie charme, ils répondent en ces termes : Ces peuples sont bien malheureux d'avoir employé tant de travail et d'industrie à se corrompre eux-mêmes ! Ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent: il tente ceux qui en sont privés, de vouloir l'acquérir par l'injustice et par la violence. Peut-on nommer bien un superflu qui ne sert qu'à rendre les hommes mauvais ? Les hommes de ces pays sont-ils plus sains et plus robustes que nous ? vivent-ils plus longtemps? sont-ils plus unis entre eux ? mènent-ils une vie plus libre, plus tranquille, plus gaie? Au contraire, ils doivent être jaloux les uns des autres, rongés par une lâche et noire envie, toujours agités par l'ambition, par la crainte, par l'avarice, incapables des plaisirs purs et simples, puisqu'ils sont esclaves de tant de fausses nécessités dont ils font dépendre tout leur bonheur. Introduction: Fénelon est un homme d'église et écrivain français du 17ème siècle qui côtoya durant sa vie les plus grandes personnalités de la cour du roi Louis XIV. Nommé précepteur du Duc de Bourgogne en 1689, il s'attache à donner une éducation littéraire et religieuse à ce dernier en lui écrivant des récits d'aventures et des contes merveilleux. C'est ainsi dans une optique pédagogique que Fénelon écrit en 1694 << Les Aventures de Télémaque »>. Il s'agit d'un pastiche de L'Odyssée d'Homère, une épopée romanesque qui relate les aventures de Télémaque à la recherche d'Ulysse, son père.. Dans ce texte à portée didactique, le personnage d'Adoam narre à Télémaque et son précepteur les merveilles d'un pays idyllique : la Bétique. Nous pouvons alors nous demandez comment Fénélon parvient-il à la fois à plaire et instruire ? La description de la Bétique faite par Adoam répond au modèle de l'âge d'or antique : « ce pays semble avoir conservé les délices de l'âge d'or ». En effet les allusions aux « colonnes d'Hercule » ou encore à « la terre de Tharsis » sont autant d'occurrence qui renvoient le lecteur au modèle de la Grèce antique, érigé en un idéal de beauté et de douceur de vivre par les intellectuels de l'époque. Situé dans l'Andalousie actuelle, la Bétique est décrite comme un pays idéalement placé d'un point de vue géographique et bénéficiant d'un climat particulièrement clément. En effet, les hivers comme les étés y sont doux, dépourvus des excès habituels de température : « Les hivers y sont tièdes, et les rigoureux aquilons n'y soufflent jamais. L'ardeur de l'été y est toujours tempérée par des zéphyrs rafraichissants, qui viennent adoucir l'air vers le milieu du jour. » Les adjectifs Son mélioratifs qui jalonnent cette description accentuent la dimension idéale de cette terre qui ne semble connaître aucun désagrément climatique. Adoam ajoute encore : « toute l'année n'est qu'un heureux hymen du printemps et de l'automne ». Cette référence à l'union amoureuse achève de finaliser la description d'un lieu clément à tous les égards. La clémence du climat dans la Bétique favorise le développement d'une nature fertile et abondante. Ainsi les chemins sont bordés d'arbres verts aux fleurs odorantes et les vallées marquées par la richesse de leur sol qui produit chaque année une « double moisson ». Les montagnes offrent quant à elles aux moutons un lieu de pâturage idéal qui influe sur la qualité de la laine qu'ils produisent. Mais au-delà de la simple abondance agricole, l'extrait met également en avant les richesses minières de ce pays dont les sols regorgent de métaux précieux : « Il y a plusieurs mines d'or et d'argent dans ce beau pays ». La population locale semble s'épanouir dans un mode de vie archaïque qui la préserve de toute corruption morale. En effet, es vivent de manière simple et modeste, se contentant de ne désirer que ce dont ils ont besoin : « les habitants, simples et heureux dans leur simplicité, ne daignent pas seulement compter l'or et l'argent parmi leurs richesses: ils n'estiment que ce qui sert véritablement aux besoins de l'homme. ». Le mot « simple » appuie l'idée selon laquelle un mode de vie frugal constitue une condition essentielle au bonheur de la population. . Cette manière de vivre en accord avec la nature offre un contraste saisissant avec le mode de vie des contemporains de l'époque de Fénelon et se cristallise dans le passage à travers la thématique du duel entre nature et culture : « On voit en ce pays peu d'artisans : car ils ne veulent souffrir que les arts qui servent aux véritables nécessités des hommes; encore même la plupart des hommes en ce pays [...] ne laissent pas d'exercer les arts nécessaires pour leur vie simple et frugale. »>. Dans ce contexte, les arts techniques apparaissent comme superfius et susceptibles de détourner les hommes de la félicité. La simplicité des habitants de la Bétique résonne comme une morale à l'égard des nobles de la France de Louis XIV dont la course aux biens et à la gloire compromet tout accès au bonheur. Ainsi, lorsque le narrateur fait référence aux arts. déployés dans la Bétique, il semble difficile de ne pas y voir une critique adressée à ces peuples qui « ont l'art de faire des bâtiments superbes, des meubles d'or et d'argent, des étoffes ornées de broderies el de pierres précieuses, des parfums exquis, des mets délicieux, des instruments dont l'harmonie charme. »> La superficialité des arts employés pour la simple décoration d'intérieur ne peut que saisir le lecteur lorsqu'elle côtoie l'éloge précédemment fait à la simplicité. Cette évidente critique à l'égard des membres de la cours de Versailles se poursuit à travers les questionnements du peuple Bétique, sceptique devant l'inutile énergie déployée par les hommes pour s'enrichir : « Peut-on nommer bien un superflu qui ne sert qu'à rendre les hommes mauvais ? Les hommes de ces pays sont-ils plus sains et plus robustes que nous ? Vivent-ils plus longtemps ? Sont-ils plus unis entre eux? Mènent-ils une vie plus libre, plus tranquille, plus gaie ? >> Esclaves de leurs vices, ils poursuivent toute leur vie un rêve chimérique qui ne les satisfera jamais : « Ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent >> Conclusion: Dans l'espoir de plaire à son élève pour mieux l'instruire, Fénelon signe avec Belgesel œuvre d'une grande richesse didactique où se mêlent merveilleux et réflexions sur la condition humaine. E, Byenes partenere L'utopie Bétique sert ainsi de tremplin vers des considérations sur la noblesse française de l'époque, condamnée aux tourments des vices dans lesquels elle se vautre avec démesure.