La conquête de la liberté par la ruse
Maintenant que Merteuil maîtrise l'art du masque, elle peut enfin préserver ce qui lui tient le plus à cœur : sa liberté de penser. "Je n'avais à moi que ma pensée" - cette phrase résume tout son combat contre une société qui veut formater l'esprit des femmes.
Elle passe à l'offensive avec ses "premières armes" et transforme la dissimulation en véritable jeu de stratégie. Plus question de subir : elle manipule les situations "suivant les circonstances, ou même seulement suivant mes fantaisies". Elle inverse complètement les rapports de force !
Ce qui frappe, c'est sa précocité exceptionnelle. À quinze ans à peine, elle rivalise déjà avec les hommes politiques les plus habiles de son époque. Elle développe un "coup d'œil pénétrant" qui lui permet de percer les secrets des autres tout en gardant les siens.
Sa philosophie libertine ausenspremierde"libre−penseur" lui confère une puissance redoutable, même si elle doit rester cachée. Elle incarne parfaitement l'émancipation féminine, mais de manière totalement individualiste - contrairement aux militantes comme Olympe de Gouges qui se battront pour toutes les femmes.
Point clé : Merteuil transforme les contraintes de son époque en outils de pouvoir, mais cette victoire personnelle reste égoïste et moralement ambiguë.