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MOLIERE - LE MALADE IMAGINAIRE - ACTE 3 SCENE 12

MOLIERE - LE MALADE IMAGINAIRE - ACTE 3 SCENE 12

 MOLIÈRE TEXTE 3-ACTE 3 SCÈNE 12
INTRODUCTION
Molière est le dramaturge du siècle de Louis 14, il a su porter la comédie à son apogée en
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Fiche de révision

MOLIÈRE TEXTE 3-ACTE 3 SCÈNE 12 INTRODUCTION Molière est le dramaturge du siècle de Louis 14, il a su porter la comédie à son apogée en créant des spectacles variés de la farce à la grande comédie en vers et en passant par la comédie-ballet qu'il invente avec Lully et Beauchamps, dans une époque où le roi lui- même se met en scène pour montrer sa puissance. C'est ainsi que Molière seconder de Charpentier et Beauchamps, crée en 1673, Le malade imaginaire, sa toute dernière œuvre. Alors qu'il est lui-même gravement malade, il incarne Argan, un hypocondriaque incurable, le malade imaginaire, un personnage monomaniaque qui veut marier sa fille à Thomas Diafoirus afin d'avoir un médecin pour gendre. Sa servante Toinette et son frère Béralde décident alors de lui jouer une petite comédie, Toinette se déguise en médecine et lui offre une consultation burlesque qui lui ouvre les yeux. Parallèlement, Béline veut qu'Angélique entre dans les ordres pour bénéficier entièrement de son héritage, mais Argan refuse de voir sa duplicité. Toinette propose alors à Argan de faire le mort pour voir la réaction de Béline. LIRE LE TEXTE PROBLÉMATIQUE: Nous nous demanderons comment la mise en abyme permet de révéler la vérité des personnages. MOUVEMENT DU TEXTE De la ligne 1 à 10 on a l'annonce de la...

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mort d'Argan De la ligne 11 à 23 Béline révèle son vrai visage Et de la ligne 24 à 34, Béline est prise au piège ANALYSE DU TEXTE Le 1er mouvement c'est l'annonce de la mort d'Argan On a une comédie dans la comédie qui est une mise en abyme car Toinette aime jouer la comédie. Déjà à l'acte 1 scène 2, elle joue la malade pour se moquer de son maître. À l'acte 3 elle se déguise en médecin et ici elle joue la servante faussement éplorée devant la mort de son maître, elle est même metteur en scène car elle a placé Argan et Béralde en spectateur dans l'ombre. Toinette est une tragédienne, on a ici une parodie du tragique avec le lexique de la fatalité comme «malheur, accident», il y a beaucoup d'interjection «Ah» et les phrases sont exclamatives comme le montre le <<!>> La 1ère réplique est un vers blanc, c'est à dire un alexandrin dans la prose. Toinette surjoue comme le souligne le verbe «s'écrit» en didascalie. C'est une comédienne qui sait ménager le suspense car dans la 1ère réplique, Toinette donne l'alerte, elle cherche à inquiéter pour mieux asséner le coup fatal. On ne sait ni la gravité des faits, ni qui est concerné. La réponse ligne 2 de Toinette n'en est pas vraiment une, elle reprend une exclamation, comme si elle n'a pas de mots pour dire ce qui s'est passer. Puis elle apporte l'information de manière violente, sans euphémisme, pour voir la réaction de Béline. La 1ère réaction de Béline relève a priori de la surprise et semble incrédule face à l'affirmation brutale de Toinette qu'elle reprend sous forme de question. Après la réponse affirmative de Toinette, elle repose à nouveau une question pour s'assurer de la véracité des faits. Puis on voit le piège tendu par Toinette, sa réponse est comique par l'exagération avec l'interjection «Hélas!» et la redondance de «défunt» et «trépassé». Elle veut prouver la mort d'Argan par la parole mais aussi par la vue en insistant pour que Béline regarde Argan, avec la verbe à l'impératif «tenez», le présentatif <<le voilà>> donc elle montre Argan, et elle décrit son corps. Toinette ressert le piège en assurant Béline que cette mort est secrète car elle est récente comme le montre le passé proche «vient de passer» Le secret est renforcé par la négation syntaxique partielle «personne ne sait encore>> et par l'utilisation de la 1ère personne «je», «toute seule», «me», «mes». Ce secret va permettre de voir comment Béline va réagir émotionnellement et légalement à cette mort. Dans le 2ème mouvement, Béline révèle son vrai visage. Sa réaction fonctionne comme un coup de théâtre car elle à un soulagement qui montre à quel point les mariages sont des mariages arrangés, il n'y a donc aucun sentiment. Béline utilise un vocabulaire religieux proche de la tragédie «le ciel en soit loué», <délivrer et affliger>> Dans les lignes 11 et 12 elle pousse des exclamations de soulagement. Si le spectateur n'avait aucun doute du double jeu de Béline, il est toutefois surpris par la brutalité de sa réaction, elle quitte son masque et révèle sa vraie nature, elle fait même passer cette mort pour un don du ciel révélant son immoralité. Il y a une opposition entre l'attitude de Béline et de Toinette, Toinette semble affligé par la mort de son maître, contrairement à Béline qui enjoint Toinette de se reprendre avec l'apostrophe «que tu es sotte, Toinette de t'affliger de cette mort!>> Le fait d'utiliser le déterminant démonstratif «cette» montre la manque d'empathie de Béline qui ne parle pas DU mort mais de LA mort. Dans la remarque de Toinette on voit qu'elle joue encore à la sotte avec «<je pensais qu'il fallût pleurer>> Le but est que Béline se croit supérieur alors que Toinette la manipule et la pousse à aller plus loin. L'utilisation du verbe «falloir» est une critique discrète d'une convention sociale qui montre que les larmes ne sont pas forcément sincères. L'oraison funèbre d'Argan faite par Béline montre son mépris. La remarque de Toinette la pousse à se justifier et tombe dans le piège. Elle montre son mépris envers son mari avec les 2 impératif «va,va» qui intime le silence à Toinette et par les 2 phrases interrogatives rhétoriques qui attendent aucune et rien comme réponse. Et avec la négation «cela n'en vaut pas la peine>> Il y a une parodie du discours épidictique car l'éloge funèbre est peu édifiant et Molière fait un portrait qui rappelle Les Caractères de Théophraste en faisant un portrait caricatural. Même si l'ensemble du portrait est asses justes, la description multiplie l'accumulation de termes péjoratifs. Béline insiste sur la saleté d'Argan «incommode» «malpropre», sur son hypocondrie avec le lexique de la médecine «lavement, médecine» et les participes présent évoquent les actions répugnantes dans la gradation «mouchant, toussant, crachant>> On notre les compléments circonstanciels de temps «sans cesse, toujours et jours et nuits» qui montrent qu'il n'y a aucun répit. Ce portrait est l'opposition totale de l'honnête homme qui est modéré contrairement à Argan avec son hypocondrie excessive, cultivé et Argan «ennuyeux, sans esprit», d'humeur égale et Argan est «grondant, mauvaise humeur», plaisant et Argan est <<fatiguant»>, propre et Argan est <<malpropre>> Au début de la scène les répliques de Béline sont courte, mais elle se libère progressivement et sa parole devient une logorrhée attestant de la fonction cathartique du théâtre. De la ligne 19 à 23, Béline révèle ses plans. Elle devient la maîtresse de maison car elle utilise l'impératif pour donner des ordres «viens, prenons» et la tournure «il faut que» Elle cherche à se faire une allier de Toinette en lui proposant une récompense «en me servant ta récompense est sûre>> Béline utilise un vocabulaire paradoxale car elle parle de «bonheur»>. Pour parler de son plan, Béline utilise le vocabulaire de la stratégie «exécuter mon dessein»>, <<faire mon affaire», c'est comme un complot. Tout cela est stratégique comme le montre les liens logiques de cause avec <<puisque», de conséquence avec les impératifs «portons, tenons» et de temps «jusqu'à» Ce plan est prémédité de longue date avec la scène avec le notaire à l'acte 1. Béline n'est ni surprise, ni désemparé, elle sait exactement quoi faire. Le but de ce plan est d'acquérir l'héritage complet. On le voit dans le parallélisme «il y a des papier, il y a de l'argent» soulignant le matérialisme de Béline qu'on retrouve aussi dans «je veux me saisir>> L'évocation des clés montre qu'elle veut obtenir les biens mobilier, immobilier et financier d'Argan. Elle prend soin de justifier ses actes par son sacrifice du temps passé auprès d'Argan qui est un investissement dont elle attend un retour avec «il n'est pas juste que j'aie passé sans fruit auprès de lui mes plus belles années»> L'usage des 2 négation «ne...pas» et «sans» insiste sur la nécessité de ce retour. Dans le 3ème mouvement, Béline est prise au piège. Il y a un second coup de théâtre avec la résurrection d'Argan qui indique que la représentation théâtrale est fini. La didascalie ligne 24 «se levant brusquement» souligne la brutalité de ce réveil. Argan utilise l'adverbe «doucement» pour ramener Béline au réel, elle ne doit pas s'emballer car elle n'aura pas les biens d'Argan. La réaction de Béline est montrer dans la didascalie «surprise et épouvantée» qui montre que Béline a tout perdu et ses émotions sont liés à la fois à la résurrection d'Argan et à la perte de tout espoir. Elle pousse alors un cris ridicule <<Ahy!>> La leçon apparaît dans la question rhétorique qui met Béline devant la vérité, Argan change de registre pour parler à sa femme, dans l'acte 1 il lui dit des mots doux et maintenant il lui dit «Madame ma femme», il est froid. Dans sa question «c'est ainsi que vous m'aimez» il est ironique car évidemment elle ne l'aime pas. Toinette se moque avec son rire, elle réintroduit le comique avec le paradoxe «<le défunt n'est pas mort», cette phrase négative est absurde du point de vue de la logique. Et la seule réaction de Béline devant cette leçon est la fuite comme le montre la didascalie «à Béline qui sort»> Le théâtre est le meilleur des remèdes comme l'avait déjà fait remarquer Béralde au début de l'acte 3, les pièces de Molière offrent un meilleur remède qui surpasse ceux de la médecine. Le théâtre agit comme révélateur des hommes car tout d'abord, la mise en scène de Toinette a révéler la face cachée de Béline et a ouvert les yeux d'Argan quant au double jeu de sa femme, ce que soulignent ses propos ironiques «je suis bien aise de voir votre amitié», «d'avoir entendu ce beau panégyrique>> Ensuite cela lui ouvre les yeux sur lui-même car le panégyrique de Béline était juste même s'il était dur à entendre. Enfin, Argan se projette vers l'avenir en utilisant les futurs «rendra» et «empêchera» et affirme que cette mise en scène a agi comme un avertissement et lui a parmi d'acquérir de la sagesse et de la clairvoyance. On voit le triomphe de la vérité avec Béralde qui sort de sa cachette pour souligner l'aveuglement qui caractérisait Argan, il laisse éclater sa joie avec l'interjection <<Hé bien!» suivit que d'une phrase elliptique «vous le voyez», tellement la vérité est évidente. Toinette avoue son effarement devant l'attitude si machiavélique de Béline avec la phrase exclamative «par ma foi!» et la négation «je n'aurais jamais cru cela>> Toinette qui œuvre au bonheur d'Angélique reprend son rôle de metteur en scène pour réitérer l'expérience devant Angélique car on peut penser que même si elle est en froid avec son père sa réaction sera différente de Béline. Le rôle du théâtre est comparable à un miroir qui renvoie la véritable image de chacun comme le souligne le champ lexical de la révélation «voyons, éprouver, connaître>> CONCLUSION Dans cette scène il y a une mise en abyme du théâtre avec les acteurs qui sont Toinette et Argan et le spectateur qui est Béralde. Il y a une importance de la double énonciation qui permet le comique car le spectateur sait ce que Béline ne sait pas. Il ne peut donc que rire et trembler devant sa situation. Il y a un effet cathartique du théâtre qui révèles les vrais visages des personnages avec Béline qui est prise au piège et montre son double jeu et pour Argan on voit sa personnalité dans la panégyrique de Béline. || y a un rapprochement avec la scène 5 de l'acte 4 de Tartuffe de Molière, dans laquelle Orgon caché sous la table, découvre la vérité sur Tartuffe qui le trahit.

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Molière est le dramaturge du siècle de Louis 14, il a su porter la comédie à son apogée en
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mort d'Argan De la ligne 11 à 23 Béline révèle son vrai visage Et de la ligne 24 à 34, Béline est prise au piège ANALYSE DU TEXTE Le 1er mouvement c'est l'annonce de la mort d'Argan On a une comédie dans la comédie qui est une mise en abyme car Toinette aime jouer la comédie. Déjà à l'acte 1 scène 2, elle joue la malade pour se moquer de son maître. À l'acte 3 elle se déguise en médecin et ici elle joue la servante faussement éplorée devant la mort de son maître, elle est même metteur en scène car elle a placé Argan et Béralde en spectateur dans l'ombre. Toinette est une tragédienne, on a ici une parodie du tragique avec le lexique de la fatalité comme «malheur, accident», il y a beaucoup d'interjection «Ah» et les phrases sont exclamatives comme le montre le <<!>> La 1ère réplique est un vers blanc, c'est à dire un alexandrin dans la prose. Toinette surjoue comme le souligne le verbe «s'écrit» en didascalie. C'est une comédienne qui sait ménager le suspense car dans la 1ère réplique, Toinette donne l'alerte, elle cherche à inquiéter pour mieux asséner le coup fatal. On ne sait ni la gravité des faits, ni qui est concerné. La réponse ligne 2 de Toinette n'en est pas vraiment une, elle reprend une exclamation, comme si elle n'a pas de mots pour dire ce qui s'est passer. Puis elle apporte l'information de manière violente, sans euphémisme, pour voir la réaction de Béline. La 1ère réaction de Béline relève a priori de la surprise et semble incrédule face à l'affirmation brutale de Toinette qu'elle reprend sous forme de question. Après la réponse affirmative de Toinette, elle repose à nouveau une question pour s'assurer de la véracité des faits. Puis on voit le piège tendu par Toinette, sa réponse est comique par l'exagération avec l'interjection «Hélas!» et la redondance de «défunt» et «trépassé». Elle veut prouver la mort d'Argan par la parole mais aussi par la vue en insistant pour que Béline regarde Argan, avec la verbe à l'impératif «tenez», le présentatif <<le voilà>> donc elle montre Argan, et elle décrit son corps. Toinette ressert le piège en assurant Béline que cette mort est secrète car elle est récente comme le montre le passé proche «vient de passer» Le secret est renforcé par la négation syntaxique partielle «personne ne sait encore>> et par l'utilisation de la 1ère personne «je», «toute seule», «me», «mes». Ce secret va permettre de voir comment Béline va réagir émotionnellement et légalement à cette mort. Dans le 2ème mouvement, Béline révèle son vrai visage. Sa réaction fonctionne comme un coup de théâtre car elle à un soulagement qui montre à quel point les mariages sont des mariages arrangés, il n'y a donc aucun sentiment. Béline utilise un vocabulaire religieux proche de la tragédie «le ciel en soit loué», <délivrer et affliger>> Dans les lignes 11 et 12 elle pousse des exclamations de soulagement. Si le spectateur n'avait aucun doute du double jeu de Béline, il est toutefois surpris par la brutalité de sa réaction, elle quitte son masque et révèle sa vraie nature, elle fait même passer cette mort pour un don du ciel révélant son immoralité. Il y a une opposition entre l'attitude de Béline et de Toinette, Toinette semble affligé par la mort de son maître, contrairement à Béline qui enjoint Toinette de se reprendre avec l'apostrophe «que tu es sotte, Toinette de t'affliger de cette mort!>> Le fait d'utiliser le déterminant démonstratif «cette» montre la manque d'empathie de Béline qui ne parle pas DU mort mais de LA mort. Dans la remarque de Toinette on voit qu'elle joue encore à la sotte avec «<je pensais qu'il fallût pleurer>> Le but est que Béline se croit supérieur alors que Toinette la manipule et la pousse à aller plus loin. L'utilisation du verbe «falloir» est une critique discrète d'une convention sociale qui montre que les larmes ne sont pas forcément sincères. L'oraison funèbre d'Argan faite par Béline montre son mépris. La remarque de Toinette la pousse à se justifier et tombe dans le piège. Elle montre son mépris envers son mari avec les 2 impératif «va,va» qui intime le silence à Toinette et par les 2 phrases interrogatives rhétoriques qui attendent aucune et rien comme réponse. Et avec la négation «cela n'en vaut pas la peine>> Il y a une parodie du discours épidictique car l'éloge funèbre est peu édifiant et Molière fait un portrait qui rappelle Les Caractères de Théophraste en faisant un portrait caricatural. Même si l'ensemble du portrait est asses justes, la description multiplie l'accumulation de termes péjoratifs. Béline insiste sur la saleté d'Argan «incommode» «malpropre», sur son hypocondrie avec le lexique de la médecine «lavement, médecine» et les participes présent évoquent les actions répugnantes dans la gradation «mouchant, toussant, crachant>> On notre les compléments circonstanciels de temps «sans cesse, toujours et jours et nuits» qui montrent qu'il n'y a aucun répit. Ce portrait est l'opposition totale de l'honnête homme qui est modéré contrairement à Argan avec son hypocondrie excessive, cultivé et Argan «ennuyeux, sans esprit», d'humeur égale et Argan est «grondant, mauvaise humeur», plaisant et Argan est <<fatiguant»>, propre et Argan est <<malpropre>> Au début de la scène les répliques de Béline sont courte, mais elle se libère progressivement et sa parole devient une logorrhée attestant de la fonction cathartique du théâtre. De la ligne 19 à 23, Béline révèle ses plans. Elle devient la maîtresse de maison car elle utilise l'impératif pour donner des ordres «viens, prenons» et la tournure «il faut que» Elle cherche à se faire une allier de Toinette en lui proposant une récompense «en me servant ta récompense est sûre>> Béline utilise un vocabulaire paradoxale car elle parle de «bonheur»>. Pour parler de son plan, Béline utilise le vocabulaire de la stratégie «exécuter mon dessein»>, <<faire mon affaire», c'est comme un complot. Tout cela est stratégique comme le montre les liens logiques de cause avec <<puisque», de conséquence avec les impératifs «portons, tenons» et de temps «jusqu'à» Ce plan est prémédité de longue date avec la scène avec le notaire à l'acte 1. Béline n'est ni surprise, ni désemparé, elle sait exactement quoi faire. Le but de ce plan est d'acquérir l'héritage complet. On le voit dans le parallélisme «il y a des papier, il y a de l'argent» soulignant le matérialisme de Béline qu'on retrouve aussi dans «je veux me saisir>> L'évocation des clés montre qu'elle veut obtenir les biens mobilier, immobilier et financier d'Argan. Elle prend soin de justifier ses actes par son sacrifice du temps passé auprès d'Argan qui est un investissement dont elle attend un retour avec «il n'est pas juste que j'aie passé sans fruit auprès de lui mes plus belles années»> L'usage des 2 négation «ne...pas» et «sans» insiste sur la nécessité de ce retour. Dans le 3ème mouvement, Béline est prise au piège. Il y a un second coup de théâtre avec la résurrection d'Argan qui indique que la représentation théâtrale est fini. La didascalie ligne 24 «se levant brusquement» souligne la brutalité de ce réveil. Argan utilise l'adverbe «doucement» pour ramener Béline au réel, elle ne doit pas s'emballer car elle n'aura pas les biens d'Argan. La réaction de Béline est montrer dans la didascalie «surprise et épouvantée» qui montre que Béline a tout perdu et ses émotions sont liés à la fois à la résurrection d'Argan et à la perte de tout espoir. Elle pousse alors un cris ridicule <<Ahy!>> La leçon apparaît dans la question rhétorique qui met Béline devant la vérité, Argan change de registre pour parler à sa femme, dans l'acte 1 il lui dit des mots doux et maintenant il lui dit «Madame ma femme», il est froid. Dans sa question «c'est ainsi que vous m'aimez» il est ironique car évidemment elle ne l'aime pas. Toinette se moque avec son rire, elle réintroduit le comique avec le paradoxe «<le défunt n'est pas mort», cette phrase négative est absurde du point de vue de la logique. Et la seule réaction de Béline devant cette leçon est la fuite comme le montre la didascalie «à Béline qui sort»> Le théâtre est le meilleur des remèdes comme l'avait déjà fait remarquer Béralde au début de l'acte 3, les pièces de Molière offrent un meilleur remède qui surpasse ceux de la médecine. Le théâtre agit comme révélateur des hommes car tout d'abord, la mise en scène de Toinette a révéler la face cachée de Béline et a ouvert les yeux d'Argan quant au double jeu de sa femme, ce que soulignent ses propos ironiques «je suis bien aise de voir votre amitié», «d'avoir entendu ce beau panégyrique>> Ensuite cela lui ouvre les yeux sur lui-même car le panégyrique de Béline était juste même s'il était dur à entendre. Enfin, Argan se projette vers l'avenir en utilisant les futurs «rendra» et «empêchera» et affirme que cette mise en scène a agi comme un avertissement et lui a parmi d'acquérir de la sagesse et de la clairvoyance. On voit le triomphe de la vérité avec Béralde qui sort de sa cachette pour souligner l'aveuglement qui caractérisait Argan, il laisse éclater sa joie avec l'interjection <<Hé bien!» suivit que d'une phrase elliptique «vous le voyez», tellement la vérité est évidente. Toinette avoue son effarement devant l'attitude si machiavélique de Béline avec la phrase exclamative «par ma foi!» et la négation «je n'aurais jamais cru cela>> Toinette qui œuvre au bonheur d'Angélique reprend son rôle de metteur en scène pour réitérer l'expérience devant Angélique car on peut penser que même si elle est en froid avec son père sa réaction sera différente de Béline. Le rôle du théâtre est comparable à un miroir qui renvoie la véritable image de chacun comme le souligne le champ lexical de la révélation «voyons, éprouver, connaître>> CONCLUSION Dans cette scène il y a une mise en abyme du théâtre avec les acteurs qui sont Toinette et Argan et le spectateur qui est Béralde. Il y a une importance de la double énonciation qui permet le comique car le spectateur sait ce que Béline ne sait pas. Il ne peut donc que rire et trembler devant sa situation. Il y a un effet cathartique du théâtre qui révèles les vrais visages des personnages avec Béline qui est prise au piège et montre son double jeu et pour Argan on voit sa personnalité dans la panégyrique de Béline. || y a un rapprochement avec la scène 5 de l'acte 4 de Tartuffe de Molière, dans laquelle Orgon caché sous la table, découvre la vérité sur Tartuffe qui le trahit.